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Mobilisation internationale pour la liberté d'expression, ou grande manipulation des foules et des peuples ?

par Mourad Benachenhou

Quand s'élève le cri de guerre contre un ennemi, les citoyens loyaux qui s'identifient intellectuellement ou émotionnellement avec le groupe visé se voient généralement refuser la protection du groupe persécuté et mis en accusation? Les calomnies (dirigées contre ce groupe) deviennent bientôt vérités pour la société.

Le système de la croyance en l'existence de l'ennemi devient alors complète?. Généralement ceux qui sont visés ne sont pas les ennemis du peuple. Ce sont les ennemis des leaders puissants des institutions (religions, gouvernements, hommes riches) Bien sûr ceux qui détiennent le pouvoir et qui avertissent de l'existence d'un ennemi qui tente de s'emparer du monde négligent de dire que ceux sont eux qui exercent le contrôle le plus puissant dans le monde, et ils iront jusqu'à nier ce contrôle. La création d'ennemis est un des aspects de ce contrôle. (in «J. W Smith: Sauvons nos Richesses, Sauvons notre Environnement, Institut Pour la Démocratie Economique, Cambria; Californie, 2003, p. 182) En traitant du drame qui s'est joué il y un quelques jours de cela dans la capitale de l'ex-métropole, on peut, sans paraitre hors sujet, le lier au passé colonial de ce pays, passé dont on continue à refuser d'assumer les aspects les plus brutaux et les plus opposés aux valeurs dans lequel certains continuent de le draper.

REFUS DE LA FRANCE D'ASSUMER SON HISTOIRE COLONIALE

Comme le rappelle Gilles Manceron dans son article intitulée «Mémoire et Guerre d'Algérie,» (Revue des Droits de l'Homme, url: http://revdh.revues.org/252, mis en ligne le 16 Décembre 2013). «En France, à propos de la Seconde Guerre mondiale,? les comptes sont apurés? on est passé de l'amnésie au consensus,? un consensus actuel autour de la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs et de celle de l'action des « justes parmi les nations. IL n'en est pas de même à propos de la mémoire de la guerre d'Algérie? Le conflit de mémoire autour du passé franco-algérien n'est que l'abcès de fixation de la mauvaise mémoire coloniale française en général. Si c'est sur cette guerre de sept années (1954-1962) et, en amont, la période de la « présence française» en Algérie (1830-1962), que se concentrent les débats, c'est fondamentalement, la question de la qualification de l'ensemble du passé colonial de la France qui est en cause. L'Algérie, en quelque sorte, l'incarne et l'emblématise, car la conquête et l'administration de ce territoire, rattaché à la France en 1848 et où ont été constitué alors trois départements français se trouvent au centre de l'histoire coloniale française contemporaine.» Cette citation, dont on peut lire le texte originel sur la page internet précisée plus haut, est suffisamment claire dans les idées qu'elle exprime pour ne pas nécessiter de longs commentaires explicatifs. Son intérêt actuel réside dans le fait qu'elle entre-ouvre une porte pour mettre à l'épreuve les partisans de la liberté d'expression, droit fondamental dont on prétend qu'elle vient de subir un assaut mortel de la part de ceux qui «combattent la civilisation occidentale dans ce qu'elle a de plus précieux, le droit absolu de tout un chacun d'exprimer librement ses opinions sans limite.»

LAISSER AU PEUPLE ALGERIEN LA LIBERTE D'EXPRIMER PAR UN TEXTE LEGISLATIF SA CONDAMNATION DU SYSTEME COLONIAL

On sait que les gouvernements français ont tous marqué leur mécontentement devant les multiples tentatives, même velléitaires et avortées avant d'aboutir à maturité, des dirigeants algériens soit d'amener la France à reconnaitre les crimes du colonialisme et à accepter d'exprimer sa repentance- quelle que soit la consonance religieuse de ce terme- de ces crimes, soit de faire passer une loi interne proclamant que le colonialisme est un crime contre l'humanité, au même titre que le génocide des « peuples inférieurs, » par le régime nazi.

On veut bien comprendre qu'on ne peut pas demander à la cinquième puissance militaire mondiale de présenter ses excuses au peuple algérien, et de manifester son remord de l'avoir traité avec tant de barbarie, jusqu'à lui faire perdre quasi totalement son identité, en violation des principes hautement proclamés de liberté, d'égalité et de fraternité, gravés sur les frontons de toutes les mairies coloniales- On ne comprend pas pourquoi, quelles que soient les idéologies qu'ils affichent et au nom desquelles ils sont arrivés au pouvoir, les leaders politiques français ont toujours marqué leur hostilité à ce qui est une simple manifestation de la liberté d'expression auquel a droit le peuple algérien, surtout quand il s'agit de qualifier une histoire dont il a été la victime non consentante,-comme ses multiples rebellions contre l'ordre colonial en donnent la preuve.

LIBERTE D'EXPRIMER SA HAINE CONTRE L'ISLAM

Pourtant, comme on peut le constater, cette liberté d'expression se manifeste sans limites contre l'Islam, de manière générale, et les Musulmans de manière particulière. Depuis ces dernières années, les attaques contre cette religion et ses croyants n'ayant pas eu les effets voulus, les tenants de l'idéologie « islamophobiste » s'en prennent directement à son Prophète, en allant jusqu'à utiliser des dessins pornographiques pour le représenter. Ces animateurs de la haine et de l'intolérance religieuse poussent le cynisme jusqu'à mettre au défi les Musulmans d'accepter, au nom de cette valeur absolue occidentale qu'est la liberté d'expression, que non seulement leur religion soit présentée de manière caricaturale sur tous les organes de presse et les médias lourds occidentaux, jour après jour, soir après soir, bulletin d'information après bulletin d'information, mais qu'ils ne s'en offusquent pas, pour prouver qu'ils épousent cette valeur si chère aux cœurs des tenants de la civilisation dominante.

 Suivant la version de liberté d'expression qu'on veut imposer aux Musulmans et à eux seuls, pour être ce qu'elle doit être, elle doit s'exercer sans tenir compte des sensibilités des uns et des autres, sans prendre en considération les retombées négatives qu'elles peuvent avoir dans les relations internationales et les rapports entre les peuples et les gouvernements, sans se soucier si elle contribue ou pas à la création d'une atmosphère d'hostilité pouvant conduire à des actes de violence. Si telle est la bonne conception de la liberté d'expression, pourquoi le Gouvernement français a-t-il peine à admettre que soit passée une loi algérienne qualifiant le colonialisme de crime, et à s'engager à expliquer aux Français que cette loi algérienne ne ferait que qualifier cette action violente contre des peuples sans défense, et à une loi réciproque interdisant tout commentaire hostile contre cette loi et poursuivant le crime de négation des crimes du colonialisme, comme est poursuivi le crime de négation de l'Holocauste ?

Une fois acceptée cette manifestation de la liberté d'expression du peuple algérien,- et il faudra attendre longtemps avant qu'elle soit passée, si jamais elle l'est- le gouvernement français s'engagerait, évidemment, à n'exercer des représailles ni contre les Algériennes et Algériens ayant contribué à rédiger cette loi, ni contre la communauté algérienne vivant en France, ni, évidemment, contre le gouvernement algérien qui aurait eu le courage de présenter cette loi à son parlement. Et comme aurait dit un ancien président français, commentant les caricatures pornographiques qui ont fait la célébrité de « Charlie Hebdo,» et, finalement son malheur ; «Il y a des Français de France qui vont être offensés par cette loi. Dommage pour eux ! Les Algériens ont aussi droit à la liberté d'expression, cette valeur occidentale qu'on les somme d'accepter sans limite, lorsqu'on les insulte, mais qu'on ne leur laisse pas le droit d'exercer pleinement, lorsqu'ils ne font qu'exprimer leur rejet d'un crime qui a été commis collectivement contre eux.»

RENDRE L'ISLAMOPHOBIE POLITIQUEMENT ET CULTURELLEMENT CORRECTE EN LA LIANT A LA PERTE, ENCORE MAL VECUE, DE L'ALGERIE

Cette citation de Gilles Manceron est également d'actualité, car, lorsque l'on considère la façon dont a été exploitée cette série d'attaques barbares , on a la forte impression qu'elle a été présentée à la fois pour asseoir la légitimité de l'islamophobie comme manifestation du rejet d'une religion présentée comme professant la violence contre tous ceux qui ne l'acceptent pas, mais également comme le fait que les préparateurs de ces crimes à la fois imbéciles et barbares, seraient des gens étrangers à la société française, et comme de juste originaires d'un pays avec lequel le contentieux historique peine à être liquidé, malgré la bonne volonté des dirigeants algériens . En effet, sans être un expert en analyse de contenu, et sans avoir à maitriser toutes les ruses utilisées par les médias lourds ou légers pour cacher leurs messages subliminaux, mais néanmoins faciles à percevoir, tout un chacun a pu constater, la répétition ad nauseam, du leitmotiv, rappelé en toutes langues, que ces criminels de droit commun étaient d'origine algérienne. On a voulu absoudre totalement la société française de toute responsabilités dans leur transformation en monstres prêts à tuer ; on a omis de rappeler- et il ne s'agit nullement ici de justifier leurs crimes qui sont injustifiables, quels que soient les critères de jugements appliqués à eux- les conditions de leur vie de misère et de frustrations, leur ghettoïsation à la fois morale, spirituelle et matérielle, sans espoir d'y échapper, et qui les ont conduits à chercher un exutoire dans une idéologie de destruction, et dans la violence totale.

On a décrit ces tueurs comme des Algériens ordinaires qui n'auraient fait qu'obéir aux pulsions criminelles qu'ils auraient portées eu eux. Du même coup, on légitime le racisme sournois, la marginalisation programmée et la ghettoïsation de la population d'origine maghrébine de manière générale, et algérienne de manières particulières. On a expliqué par des considérations de caractère raciste leur comportement de violence irrationnelle sans rappeler le contexte socioculturel et économique qui a constitué la trame de leur vie ratée et qui s'est achevée tragiquement.

Le message politique le plus important derrière cette insistance à rappeler que ces meurtriers sans foi, ni loi, étaient de descendance algérienne, est de rendre une fois pour toutes illégitime toute demande algérienne de reconnaitre les méfaits du colonialisme, comme a été reconnue officiellement la contribution de ce pays à l'Holocauste. Comment les Algériens pourraient-ils insister pour que l'ancienne puissance coloniale accepte la repentance si des descendants du peuple algérien ont causé autant de mal au peuple français en s'attaquant à un organe de presse symbole d'une valeur républicaine fondamentale et en suscitant une attaque de type raciste contre un magasin, juif en plus ?

ON VEUT FAIRE DE MARGINAUX SANS RACINES DES REPRESENTANTS ATTITRES DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE !

On fait d'une pierre deux coups : on liquide le contentieux colonial en donnant mauvaise conscience aux Algériens, et en même temps, on fait un grand clin d'œil aux Islamophobes qui sont sortis des bois où ils se cachaient de peur d'être ostracisés, et qui maintenant font feu « de toutes armes et munitions »

IL est, cependant, à remarquer que ces tueurs n'étaient ni des personnes ayant reçu, dés leur jeune âge, une culture musulmane poussée qui aurait forgé leur personnalité et aurait prouvé que leurs actes abjects en auraient été les conséquences directes, ni des intellectuels de haute volée ayant poursuivi des études dans un des foyers de la culture musulmanes, Qarawiine au Maroc, Zitouna en Tunisie ou El Azhar en Egypte, universités dans lesquelles ils auraient reçu l'endoctrinement pouvant légitimer ? dans leurs esprits du moins- leurs actes, ni des leaders politiques, animateurs d'un groupe se réclamant de l'Islam, mais des paumés marginaux, sans culture, sans racines sociales déterminés, repris de justice récidivistes, purs produits des ghettos et de la misère sociale à laquelle ils ont été condamnés, comme sont condamnés de nombreux enfants d'émigrés besogneux, sans culture et sans éducation, esclaves de métiers rejetés par les autochtones.

Voici que ces sont transformés en porte-paroles de la communauté musulmanes et que les Musulmans sont sommés non seulement de reconnaitre qu'ils les représentent, mais également de se désolidariser publiquement d'eux, comme s'ils avaient une part de responsabilité dans leurs actes de despérados suicidaires !

JACK L'EVENTREUR ET PIERROT LE FOU ERIGES EN REPRESENTANTS DE LEURS PEUPLES ET DE LEURS CROYANCES RESPECTIVES !

On met sur toute la communauté musulmane la responsabilité des actions de ces criminels, marginaux façonnés par la société française, qui se sont souvenus de leur descendance musulmane uniquement pour justifier leurs crimes et en faire des actes de foi ! C'est comme si Jack l'éventreur avait été présenté comme l'archétype du Britannique, ou Pierrot le Fou comme la pierre de touche du Français moyen.

A ce compte, si ces déchets de la société française symbolisent le Musulman moyen et par leurs actes, justifient l'interpellation de tous les Musulmans, même les Rohynguia, minorité musulmane en voie d'être exterminée par les moins bouddhistes en Birmanie, devraient accepter leur sort puisqu'ils seraient tenus de payer pour les crimes de ces purs produits de la société française.

MUSULMANS MODERES ET MUSULMANS RADICAUX: DES DISTINCTIONS QUI SERVENT A CACHER UNE ISLAMOPHOBIE INSTITUTIONNALISEE ET BANALISEE

L'Islamophobie dans l'ex-métropole est devenue la norme culturelle et politique, malgré les paroles lénifiantes de dirigeants politiques, dont il reste à analyser avec attention les mots et les signes non verbaux comme les gestes pour juger de leur sincérité, qui font la distinction entre « Musulmans modérés, » et « Islamistes radicaux, »ils vont même à se lamenter du sort de ces malheureux « Musulmans modérés, » qui se trouveraient coincés entre le marteau du fondamentalisme l'enclume de l'occidentalisation et n'arriveraient pas à choisir clairement leur camps ! Cependant ces mêmes consolateurs des Musulmans «désemparés» acceptent, au nom de cette distinction, comme au nom de cette sacro-sainte liberté fondamentale que serait la liberté d'expression, que se déversent sur la communauté musulmanes entière les calomnies les plus mensongères, les insultes les plus grossières, les caricatures les plus outrancières, en tous lieux publics et en toutes circonstances, sous toutes formes et tous médias, en contraction avec cette présentation officielle du «Musulman gentil», face au «Musulman méchant.» et la voix de ces personnes «tolérantes» est largement couverte par les imprécations des islamophobes «de confession,» qui sont foules et dont le nombre grossit à vue d'œil.

LE CHANTRE DE L'ISLAMOPHOBIE POPULISTE ET POPULAIRE

Hélas ! Trois fois hélas ! Lorsque les Islamophobes s'expriment, et le font beaucoup depuis quelques temps, soit comme commentateurs de médias lourds ou légers, soit de romanciers, ils ne vont pas, suivant l'expression familières avec « le bout de la cuillère.» Ils visent l'Islam et tous ceux qui adhèrent à cette religion, sans distinction entre» bons musulmans,» et «mauvais musulmans.»

Parmi eux, l'ancien ingénieur agronome Michel Houellebecq représente le nec plus ultra de l'Islamophobie. Il est, par un curieux hasard qui explique probablement sa haine proclamée de l'Islam, un Français fils d'une famille installée en Algérie dans la période coloniale, devenu, à travers ses créations romanesques, le porte-parole officieux de ce fanatisme antimusulman qui n'épargne dans ses romans à caractère plus ou moins pornographique- comme on sait, quand on a des idées perverses à faire passer, il faut savoir faire appel aux instinct bestiaux du lecteur moyen- aucune ignominie aux Musulmans comme à l'Islam.

Houellebecq (né en 1958) a certainement des comptes à régler avec les Algériens, comme fils d'une famille qui a tout perdu en raison de l'indépendance retrouvée de notre pays, et, conséquemment, il ne peut qu'en vouloir à l'Islam, religion qui est la foi partagée par l'écrasante majorité des Algériens. On retrouve dans ses livres cette haine des descendants des pieds noirs qui ont perdu leur paradis algérien du fait de Musulmans. s'il était né plus tôt Il aurait sans aucun doute été un des doctrinaires de l'Action catholique ou de l'Algérie française, un de ces tueurs de l'OAS, un de ces tortionnaires de la Bataille d'Alger. Cette occasion de faire du mal directement aux Musulmans, de contribuer à leurs souffrances et à leur torture, lui est passé. Il se défoule sur eux, roman après roman.

Ce n'est ni un provocateur, ni un nihiliste qui ne croit en rien, qui n'est attaché à aucune religion, ni à aucune nationalité, comme il l'affirme, mais un idéologue de la haine religieuse, un Torquemada dans l'âme, un « matamore» qui, en naissant trop tard, a raté sa vocation de tueur de Maures et, évidemment, de Mauresques. Ses romans sont des tracts politiques qui se camouflent derrière une trame pornographique pour mieux faire avaler leur message de haine.

UN ISLAMOPHOBE SPONSORISE PAR LE QUAI D'ORSAY

Que Houellebecq ait reçu, pour un de ses romans, le prix Goncourt ne fait que confirmer que l'islamophobie est devenue partie acceptable de la culture française et que ce n'était que logique qu'un de ses laudateurs les plus engagés, islamophobe par conviction religieuse, raciste de profession, ait trouvé récemment sa place dans à l'Académie française, cette institution vénérable, symbole de l'humanisme et de la civilisation française. Même l'administration française n'a pas manqué de donner son petit coup de pouce pour rendre les écrits de Houellebecq acceptables. La Procureur de la République qui a eu à représenter l'état français à un procès intenté contre lui pour Islamophobie, a réclamé sa relaxe, sous prétexte que l'accusation portée contre lui visant un acte de blasphème, crime non reconnu par la loi française. Cette procureur, fonctionnaire de la hiérarchie judiciaire recevant ses instructions du ministère de la justice , n'a sans doute fait qu'obéir aux ordres qui lui avaient été donnés par le garde des sceaux de l'époque, car ce serait insulter son intelligence et son professionnalisme que d'affirmer qu'elle n'a pas lu le livre en cause ; intitulé « Plate-forme » dans lequel il utilise des termes racistes pour qualifier les Musulmans et il appelle directement et sans ambages au génocide des Musulmans, se réjouissant de la mort de femmes et d'enfants palestiniens, tués par l'armée israélienne à Gaza.

VOICI CE QU'IL ECRIT:

« Chaque fois que j'apprenais qu'un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien, Et une femme enceinte palestinienne, avait été abattus par balles dans la bande de Gaza, j'éprouvais un tressaillement d'enthousiasme à la pensée qu'il y avait un musulman en moins.» (p. 357, voir l'analyse de ce roman par Abdel-Illah Salhi, sur Libération Débats ? http://www.houllebecq.info. presse.li beration040901.pdf )

La ruse qui consiste à faire croire qu'il ne faut pas confondre le héros du roman avec l'auteur ne passe pas, d'autant que Houellebecq a, à plus d'une reprise, affirmé sa haine pour l'Islam, sans compter ses insultes contre le prophète et ses commentaires sur le Coran qu'il a reconnu tout récemment qu'il n'avait même pas pris la peine de le lire.

Outre l'indulgence de la procureur,, Houellebecq a bénéficié de la générosité du ministère français des affaires étrangères , qui a financé, en 2006, la tournée de présentation de la traduction anglaise de son roman « Plate-forme » aux USA,- présentation qui a provoqué des manifestations contre lui pour néo-nazisme et islamophobie,- comme nous l'apprend son accompagnateur américain, Sam Lipsyte (voir « Dans l'attente d'un mauvais évènement- Waiting for the Bad Thing- www.believermag.com Octobre 2006) qui écrit :

« Derrière moi il y a Sylvie Christophe, attachée culturelle adjointe auprès du consulat français à Los Angeles. Le consulat a payé pour cette tournée et elle a pris l'avion pour revenir avec nous? Il y a en elle une sorte d'impassibilité qui peut vous sortir de vos gonds. Il n'est pas difficile de l'imaginer prés d'une piscine pendant qu'elle donne les coordonnées pour l'attaque par un avion à réaction Mirage sur le village Chair à Pâté. »

De « La France Juive » à La « Soumission » à L'islam

Son récent roman « Soumission , »reprend le thème traité en 1886, par l'essayiste français dans son ouvrage « La France Juive, » en remplaçant la menace juive par la menace musulmane, actualisant la thématique antisémite qui ne fait plus recette, et est devenue même politiquement, judiciairement aussi bien que commercialement dangereuse. La France houellebecquisée retrouve dans cet ouvrage ses phobies alimentées par l'ignorance, et qui projettent une évolution politique aux confins du roman fantaisiste sans relations avec les rapports de force dans la société française. Houellebecq, par cet ouvrage de politique-fiction, substitue les Musulmans aux Juifs et renoue avec les traditions antisémites de la fin du XIXème siècle au milieu du XXème siècle.

UNE FEUILLE PAR QUI LE SCANDALE ARRIVERA

On retrouve dans la publication qui a fait l'objet d'une acte criminel, le même fil conducteur historique d'incitation à de la crainte et de la haine de l'étranger, l'exclusivisme religieux, telle une de ces multiples publications nazies en toutes langues européennes, spécialisées dans la caricatures des Juifs allemands au beau temps de la dictature hitlérienne. Cette haine a trouvé ses fidèles, souffrant des frustrations sociales et des changements de valeurs qui accompagnent la mondialisation, ils trouvent leur exutoire dans l'Islamophobie, et leurs nouveaux boucs émissaires dans les Musulmans, qu'ils soient modérés ou « fanatiques, » qu'ils ne pratiquent plus leur religion que comme culture ou qu'ils fréquentent assidument les mosquées, qu'ils changent leurs habitudes culinaires ou les préservent, mais qu'on repère facilement à leurs noms patronymiques et leurs prénoms, ou à leur tenue vestimentaire, comme les femmes portant le hijab. Et comme l'a écrit Houellebecq, selon les Islamophobes, un bon Musulman ne peut être qu'un Musulman mort. Et beaucoup approuvent et applaudissent.

UNE PULSION GENOCIDAIRE ISLAMOPHOBE APPUYEE ET ENCOURAGEE PAR LES SIONISTES

Il y a foule parmi les prêtres de « l'Islamophobisme, » devenu un culte voué à la haine de l'Islam et des Musulmans, foule formée de gens venus de tous les horizons intellectuels, du médecin à l'agronome, du philosophe au commentateur politique professionnel. Leur trait commun, en dehors de leur haine insatiable contre les Musulmans et l'Islam : ils se retrouvent tous en communion sur l'appui au Sionisme et à son entreprise génocidaire et à admirer Israël, qui, selon eux, est la seule à ?représenter les vraies valeurs occidentales. » Il y a parmi eux des Juifs, des Chrétiens, des Croyants comme des athées.

Il faut reconnaitre que les Sionistes juifs, et ils se manifestent par des propos de plus en plus haineux contre les Musulmans, ne font que défendre ce qu'ils considèrent comme une cause religieuse. On peut, à la limites leurs consentir les circonstances atténuantes, car ils ne font que reprendre les enseignements de la Bible et du Talmud, qui donnerait aux adeptes de cette religion, non seulement la terre de la Palestine historique, mais également l'ordre d'en extirper tous les non-Juifs. Considérer, comme ils le font, la Bible comme leur histoire, leur géographique et leur livre cadastral, fait partie de leur profession de foi. Ceci dit, ils ne peuvent pas à la fois se réclamer des valeurs occidentales qui, suivant leurs défenseurs les plus ardents et les plus puissants, impliquent la laïcité, c'est-à-dire la gestion des affaires collectives sur la base de droits et d'institutions non religieuses, et sur la base du principe d'égalité entre tous les citoyens de cette collectivité, et de l'autre, défendre corps et âme une idéologie politique qui a des fondements exclusivement religieux et qui refuse le vivre-ensemble là où elle règne en maitresse,

Houellebecq et Alain Finkielkraut, maintenant ceint de l'épée de l'académicien et qui s'est octroyé un droit naturel à insulter les émigrés qui ne partagent pas avec lui la pureté de la race et la rationalité de la croyance religieuse, Michel Onfray, l'autre Islamophobe de profession ignare et haineux, qui se prétend philosophe- et a sans doute oublié le sens primaire de ce mot- Emanuel Henry Levy, le golden boy des Islamophobes et le défenseur acharné des Généraux Massu et Bigeard, grands « humanistes » devant l'éternel, qui ont même nourri les crevettes de la baie d'Alger avec les corps des Algériennes et Algériens pendant la fausse « bataille d'Alger, » une opération de police à la mode du « Ghetto de Varsovie, » sans oublier évidemment Eric Zemmour, le défenseur de la France éternelle, mais néanmoins le Goebbels de l'Islamophobie et qui, à défaut de pouvoir envoyer nos coreligionnaires français là où on sait- ce qu'il n'aurait pas manqué de proposer un de ces jours, - car tout un chacun a en mémoire que la première solution proposée par Hitler pour régler le problème juif en Allemagne était leur expulsion en masse- et bien d'autres dont les noms sont déjà auréolés de la célébrité que leur haine leur a permis d'acquérir dans les média de l'Hexagone, tout ce beau monde, si futé ou si doué soit-il, ne peut pas faire croire qu'un état qui proclame haut et fort son droit des liquider la population autochtone au nom de Dieu et de la Bible, qui impose plus de cinq mil règlements policiers à cette population, qui a des routes pour Juifs seulement, des villes, des quartiers, des écoles, des universités pour Juifs seulement, qui mène une guerre sans relâche contre ses voisins, y sème la mort et la terreur, occupe et assiège plus de un million de personnes, qu'il tue à volonté et chaque fois que ça lui chante, etc., etc. puisse se prévaloir de valeurs occidentales : on peut parfois douter de leur existence ou de leur valeur universelle ; mais, elles n'ont sont pas moins respectées et garanties dans les pays qui s'en prévalent. Il n'y a nul doute que chacun de ces « grands esprits, » pétris « d'humanisme occidental, » n'ont en vue que de justifier la politique génocidaire d'Israël, lorsqu'ils jettent leurs torrents de boue sur l'Islam, son prophète et ses adeptes. Notre religion ne les intéresse que comme repoussoir pour mieux asseoir la légitimité religieuse d'Israël, état fondée sur une interprétation génocidaire de la Bible, que nombre de Juifs n'acceptent pas et ont même en horreur.

EN CONCLUSION

On a assisté à une opération de récupération particulièrement réussie , car elle a rassemblé non seulement la population et les dignitaires locaux, mais également le Gotha du monde entier venu apporter son soutien moral et politique à l'occasion de cette épreuve, baptisée pompeusement second 11 Septembre et décrite comme une attaque directe contre la civilisation occidentale. On ne pouvait pas imaginer que la cinquième puissance militaire du monde pouvait être ébranlée, dans un contexte de polarisation islamophobe intense, par des crimes commis par des déracinés sans foi, ni religion, sans moralité, ni intelligence politique, et que, malgré cela, certains tiennent à présenter comme les seuls porte-paroles légitimes et leaders des Musulmans, alors qu'ils appartenaient à la couche la plus déchue de la société française, qui les a formées et maturés, et sur laquelle ils se sont vengés de tous les humiliations qu'elle leur a fait subir, dans leur chair, dans leur esprit, comme dans les membres de leurs famille, .

AU plus haut sommet de l'Etat, il est sûr qu'on a délibérément laissé se développer la gangrène islamophobe popu de futurs desseins, et que cette mobilisation autour d'un thème porteur a intégrés dans son équation politique les évènements du « Moyen Orient, » et plus spécifiquement cette déferlante incroyable du Daesh, (ISIS en anglais) qui a apparu armée jusqu'aux dents quasiment du jour au lendemain, et dont, étrangement, un candidat potentiel à Présidence des Etats-Unis ne cesse de chanter les louanges depuis qu'il est revenu d'une visite d'adoubage obligatoire en Israël. On n'a nul besoin d'être un habitué des chancelleries pour voir derrière cette mobilisation populaire pour le droit à l'expression sans limite de l'Islamophobie la plus abjecte et où un chef de gouvernement génocidaire en profite pour faire avancer ses projets, pour comprendre que pointe à l'horizon une intervention plus décisive contre la Syrie, déjà meurtrie au-delà du réparable, état laïc ,s'il en fut, tout comme l'Iraq de Saddam Hossein, et où règne, maintenant le fanatisme religieux et l'intolérance confessionnelle.

On omet de mettre le blâme là où il est mérité, essentiellement cette politique de destruction systématique des Etats, certes imparfaits, mais qui au moins garantissaient un minimum de bien être, de liberté religieuse et de paix à la population locale, et dont les peuples ont été transformés en refugiés à travers le monde , et en victimes des passeurs clandestins, et en cadavres alimentant les poissons de la Mer Méditerranée. On estime que le régime en place à Damas ne s'est pas effondré suffisamment rapidement, ce qui a compliqué la tâche des « Musulmans modérées, » mais néanmoins terroristes, qu'on avait lancé, sous le couvert du printemps arabe, à l'assaut de Damas. On veut mettre les bouchées doubles pour le liquider rapidement, car cette lenteur à mettre fin à ce régime, gênant pour la politique exclusivement pro-sioniste, a créé des situations politiques, religieuses, militaires, humanitaires et économiques de plus en plus difficiles à maitriser et dont les conséquences risqueraient d'être à l'opposé de l'objectif visé : asseoir une fois pour toutes l'hégémonie sur la région, avec comme fer de lance Israël et régler le problème palestinien en liquidant leur présence en Palestine.. Cela ne pouvait pas se faire sans une mobilisation totale de la population de l'Hexagone et des autres puissances concernées autour du slogan de la lutte contre le fanatisme religieux qu'on entretient et qu'on arme à quelques heures de vols de chez soi. Cela peut expliquer pourquoi le chef d'Etat d'une très grande puissance s'est abstenu de faire le déplacement. La ficelle aurait été trop grosse et trop visible et la liaison entre cette réunion au sommet et la suite de l'évènement en Syrie aurait été trop transparente.