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Traitement des déchets hospitaliers : L'incinérateur de l'EHU pointé du doigt par les habitants

par J. Boukraâ

Les incinérateurs à l'intérieur de l'hôpital sont bannis dans la majorité des pays dans le monde, notamment parce qu'ils ne fonctionnent pas correctement, dans des conditions techniques et économiques acceptables, à cause du traitement discontinu, de températures trop basses et de l'absence de traitement des fumées ou d'un entretien défaillant. C'est le cas de l'incinérateur de l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre sis à USTO. Même après sa mise en conformité avec les normes internationales en matière d'incinération des déchets hospitaliers, sa remise en service a toutefois fait objet de plusieurs critiques de la part des riverains, notamment les habitants de la cité 1.063 logements AADL, mitoyenne à l'EHU, qui craignent pour leur santé et celle de leurs enfants. Longtemps décriée, l'incinération de ces déchets continue d'être utilisée, malgré les appels incessants des professionnels de la santé qui tirent depuis quelques années la sonnette d'alarme sur ce procédé désuet. En effet, l'élimination des déchets hospitaliers continue de poser problème faute d'espaces d'incinération, d'équipements de pointe, de personnels qualifiés. Pour parer à cette situation, un terrain situé à Hassi Bounif a été choisi pour la réalisation d'un nouvel incinérateur qui permettra d'incinérer en plus des déchets hospitaliers de l'EHU, ceux des autres structures de santé. Les déchets spéciaux seront ainsi pris en charge par des techniques modernes.

Dans le même cadre, deux autres centres de traitement des déchets médicaux seront réalisés à Oran. Les services de la wilaya viennent en effet d'accorder des autorisations pour l'ouverture de ces deux unités, qui auraient reçu l'aval du CALPIREF (Comité d'assistance et de localisation de la promotion de l'investissement et la régulation foncière), selon des sources de la wilaya. Ces deux unités permettront d'améliorer l'hygiène et de réduire les risques de contamination. La direction de l'environnement de la wilaya d'Oran a recensé 118 établissements de santé générant annuellement quelque 4.800 tonnes de déchets spéciaux. Les objets pointus et tranchants représentent environ 1% du total des déchets, mais sont une source importante de transmission de maladies s'ils ne sont pas gérés correctement. Les produits chimiques et pharmaceutiques représentent environ 3% des déchets liés aux soins de santé, et les déchets génotoxiques, les matières radioactives et les déchets contenant des métaux lourds représentent environ 1% de la quantité totale de déchets. Sachant qu'un lit d'hôpital produit un kilogramme de déchets par jour, l'élimination de ces déchets d'activités de soins n'est ni organisée, ni structurée, ni sécurisée dans l'ensemble de nos établissements hospitaliers.

Considérés comme des produits toxiques nuisibles tant à la santé publique qu'à l'environnement, les déchets spéciaux générés par les actes médicaux et chirurgicaux continuent d'être jetés dans la nature.