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BLIDA: Le poulet et les œufs prennent l'ascenseur

par Tahar Mansour



Si la pomme de terre commence un peu à revenir à de meilleurs sentiments envers la classe défavorisée de la société algérienne, le poulet et l'œuf se sont entendus pour narguer de haut le pauvre consommateur qui essaie de concilier ses besoins avec les prix des produits de première nécessité. Il n'y a pas longtemps, le père de famille se rabattait sur le poulet pour son prix assez bas, ce qui lui permettait de faire manger tout le monde de la viande sans avoir à s'endetter. C'est aussi le cas de l'œuf que le célibataire, la femme qui travaille ou l'homme pressé, choisissait aussi bien pour son prix que pour la rapidité avec laquelle il peut être préparé. Mais depuis un peu plus d'une semaine, le prix du poulet a grimpé de plus de 50 % puisqu'il est passé de 220 DA le kilo, à près de 400 DA, parfois au-delà, alors que l'œuf de calibre moyen est passé de 9 DA à 13 et 14 DA l'unité. Dailleurs, on trouvait des vendeurs qui le proposaient à moins de 9 DA sur les bords des routes, mais il faut prendre au moins un plateau, soit entre 200 DA et 240 DA les 30 œufs, alors qu'actuellement, on ne trouve l'œuf que chez l'épicier du coin ou chez certains qui s'y sont spécialisés, et à des prix hors de portée des bourses moyennes. Des explications pas toujours ?sensées' sont données par les uns et les autres, comme le prix de l'aliment des poules pondeuses ou des maladies qui auraient décimé des poulaillers entiers, ce qui a fait dérailler la loi de l'offre et de la demande. D'autres sources parlent aussi du même problème, mais en affirmant que, vu le manque de bénéfices réalisés, de nombreux éleveurs et producteurs d'œufs ont changé d'activité, ce qui s'est traduit là aussi par une baisse de l'offre face à la demande. Mais il reste toujours que les prix ont augmenté trop vite et trop fort pour que nous puissions parler d'offre et de demande, d'autant plus que nous ne sommes pas en période de fêtes où les gens achètent beaucoup de poulets et où nous avons pu remarquer que les prix n'avaient pas atteint ces sommets.

Nous avons préféré ne pas poser la question à la direction du commerce, car la réponse est connue. En attendant, c'est le consommateur au bas revenu qui se voit privé d'un apport nutritionnel important, surtout pour les enfants, et qui est donc obligé de composer avec son porte-monnaie pour répondre... à la demande de sa progéniture !