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Le barreau d'Oran interpelle les pouvoirs publics : Priorité pour l'école de formation et la maison des avocats

par H. S.

Faute d'une structure propre à la profession, le barreau d'Oran a fêté, hier samedi, sa rentrée pour l'année 2014-2015 dans un hôtel, le Sheraton en l'occurrence. Sans maison d'avocats ni école régionale, qui demeure à l'état du croquis architectural, pour la première, et sans assiette foncière, pour la seconde, les robes noires d'Oran n'ont eu d'autre choix que de « délocaliser » leur triple évènement de ce 20 décembre 2014 du majestueux mais non moins exigu palais de justice, square Maître Alphonse Auguste Thuveny, en élisant domicile dans un «5-étoiles» le temps d'une cérémonie.

Difficile de tirer un trait sur l'inexistence dans la métropole d'Oran d'une structure dédiée à cette composante essentielle de la justice, ou de reléguer cette «anomalie» dans la rubrique des «à-côtés», pour rester confiné dans l'ordre du jour de la rencontre.

D'ailleurs, le bâtonnier du barreau d'Oran, Ouahrani Lahouari, n'a pas manqué l'opportunité de la présence des autorités administratives et judiciaires ainsi que des personnalités influentes, pour plaider deux dossiers de réalisation d'équipement : la maison des avocats et l'école régionale des avocats. Il n'est pas allé par quatre chemins pour solliciter un acte concret, l'attribution d'un foncier approprié en l'occurrence, auprès des pouvoir publics locaux, et ce à l'effet de la concrétisation de l'école régionale dédiée à la formation des avocats, lequel établissement fait partie des quatre structures à vocation similaires prévues par la tutelle à travers le pays (à Oran, Alger, Constantine et Ouargla). Ecole dont l'une des missions principales est la prise en charge des jeunes diplômés ou étudiants en Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA). Le concours des pouvoirs publics, s'agissant de l'autre projet de la maison des avocats, qu'a sollicité, à demi-mot, le bâtonnier du barreau d'Oran, est d'ordre technique et managérial, étant donné que pour le cas de ce projet d'investissement d'une profession libérale, le terrain existe déjà (500 m², dans la zone des sièges), l'étude existe (une structure de R+4) ainsi que l'argent (une enveloppe financière de l'ordre de 15 milliards du fonds propres du barreau). En clair, l'offre de réalisation proposée par le barreau n'a pas trouvé preneur jusqu'ici. Le bâtonnier Me Ouahrani s'exprimait devant une nombreuse assistance composée d'avocats, de magistrats et professionnels du droit, des représentants d'autres corps auxiliaires de justice, des invités de l'étranger dont des représentants de barreaux jumelés avec celui d'Oran, entre autres.

Ainsi, comme la justice, dont il est partie intégrante et composante essentielle de son système, le corps des avocats affiliés au barreau d'Oran a organisée hier, pour la deuxième année consécutive, sa «rentrée» 2013-2014. Une cérémonie commémorative qui a marqué plus d'un siècle et demi d'existence pour le plus ancien des barreaux d'Algérie, plus précisément 155 ans depuis sa fondation, a tenu à rappeler le bâtonnier d'Oran. Ce grand rendez-vous se voulait trois évènements en un. En effet, concomitamment à la rentrée solennelle du barreau, la rencontre a été ponctuée par la cérémonie de fin de stage d'une fournée de nouveaux avocats, au nombre de 311, issus de la promotion portant le nom de feu Maître Jacques Mansour Vergès. Troisième évènement de même rendez-vous, c'était l'assemblée générale ordinaire qui a été tenue, en séance plénière, par le Conseil de l'ordre de ce barreau. S'articulant autour de tables rondes, explications sur la formation et conférences, la cérémonie solennelle de cette rentrée a été dédiée, une fois encore, au plus Algérien des avocats français, feu Maître Jacques Vergès, l'un des fervents défenseurs du FLN pendant la guerre de libération nationale. «Chantre d'une innovation dans la plaidoirie de la rupture avec l'ordre établi, Vergès s'est éteint définitivement mais ses préceptes continueront à être appliqués», a fait remarquer le bâtonnier, mettant l'accent sur le rôle de l'homme au sein du collectif des avocats du FLN et ses démarches judiciaires entreprises en faveur de la moudjahida Djamila Bouhired, condamnée à mort lors de la guerre de libération nationale.