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UV 14 de Ali Mendjeli: Les imams à la rescousse

par Abdelkrim Zerzouri

Parallèlement aux actions policières menées dans le quartier «UV n° 14», à Ali Mendjeli, se soldant par plus d'une dizaine d'arrestations ces derniers jours, qui ont ciblé des individus en possessions d'armes blanches, l'effort d'une médiation des Imams entre les belligérants a été encore sollicité hier après la prière du vendredi. A l'issue, donc, de la prière collective du vendredi, les deux Imams officiant sur les lieux, l'un pour les ex-habitants du bidonville de Oued El Had et le second pour les ex- riverains de Fedj Errih, se sont rejoints en compagnie des fidèles des deux camps antagonistes afin de plaider la cause du bon voisinage et des voies et moyens pour se soustraire à la violence qui sévit dans ce quartier depuis plus d'une année. Les Imams ont prêché la bonne parole, appelant notamment les parents à surveiller les faits et gestes de leurs progénitures, inciter les jeunes à se réconcilier entre eux et éviter les conflits anodins, voire enfantins, qui se transforment immanquablement en affrontements violents entre les habitants. Vaines prières, comme cela a toujours été le cas, ou sursaut des consciences attendu après cette énième tentative de réconciliation entre les deux parties en conflit, comme le souhaitent les habitants qui espèrent vivre dans la quiétude ? «Ce n'est pas la première fois que des Imams sont sollicités pour régler les problèmes entre les deux camps, mais cela n'a jamais eu d'influence notable sur le terrain, car les parents ne maîtrisent pas tous la bonne éducation de leurs enfants, certains sont mêmes terrorisés par des fils irrespectueux, et d'autres sont tout simplement eux-mêmes entraînés dans le sillage de la violence provoquée par les jeunes», nous dira avec amertume un habitant.

Ce dernier rappelle que «les récents mouvements de violence ont encore provoqué la fuite de plusieurs familles, qui ont déménagé ailleurs, et poussé ceux qui restent à songer à une solution qui mettrait les leurs à l'abri des agressions et des violents assauts nocturnes. Les habitants ont été profondément affectés par cette spirale de la violence qui ne semble pas avoir de limite». On apprendra dans ce sillage que rares sont les habitants de l'UV n° 14 qui n'ont pas revendu leurs véhicules, vu les risques de les retrouver calcinés au lever du jour. «Ce sont les policiers, déployés en permanence au sein du quartier, qui maintiennent le calme pour le moment. Et l'on se demande avec inquiétude ce que sera notre sort après le départ de ces renforts sécuritaires, qu'on ne peut garder indéfiniment sur les lieux ?!», Lancent des habitants sur un air de désarroi.