En dépit des
budgets dégagés par les autorités locales et des opérations successives de
recasement qui ont permis de reloger plus de 6.000 familles depuis juin
dernier, le problème de l'habitat précaire demeure entier à Oran. On assiste
même ces derniers mois à une prolifération inquiétante des baraques à travers
le territoire de la wilaya. Les élus de l'assemblée populaire wilaya semblent
se préoccuper par cette progression du nombre des taudis qui ont atteint, selon
un recensement mené par les services de la wilaya, 41.000 baraques. «Le dossier
de l'habitat précaire sera examiné lors de la prochaine session de l'assemblée
prévue mardi et mercredi. Les membres de la commission du logement vont
présenter un état des lieux de l'habitat précaire et du vieux bâti. Les élus
auront aussi droit à un exposé sur le budget primitif 2015», affirme Mme Gadiri
Soumia, élue et chargée de communication à l'APW. L'habitat précaire a en effet
contre toute attente pris des ascensions fulgurantes à Oran. Le relogement de
milliers de familles en l'espace de quelques mois attise toutes les
convoitises. Dans de nombreuses zones de la périphérie des baraques sont
construites en pleine nuit notamment à Haï Bouamama, Ras El Aïn, Sidi Chahmi.
Le vieux bâti et sa réhabilitation posent aussi problème pour les autorités
locales. Le wali avait déclaré récemment dans le Forum des citoyens «le rythme
des travaux de réhabilitation est plus ou moins lent (...) trois entreprises
seulement se chargent de cette opération ce qui explique cette lenteur». Il a
ajouté que le budget alloué à la réhabilitation est insuffisant. «L'enveloppe
financière disponible actuellement ne peut couvrir que la réhabilitation de 300
immeubles». Le dernier recensement effectué a révélé que «près de 2000
immeubles sont classés dans la case rouge, ils sont en décomposition avancée».