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Association avec l'UE : Alger veut plus d'engagement

par M. Aziza

Le représentant du ministère des Affaires étrangères et directeur de la Coopération avec l'UE, Ali Mokrani, s'est félicité de «l'engagement pris » par l'Union européenne pour la mise sur les rails, de l'Observatoire des filières agricoles et agroalimentaires. Mais «davantage doit être fait, pour une plus grande implication et appui à la diversification de l'économie algérienne par nos amis partenaires de Bruxelles ».

Intervenant, hier, lors du séminaire de clôture du jumelage pour le développement de l'Observatoire des filières agricoles et agro-alimentaires, hébergé et chapeauté par l'Institut national de la Recherche agronomique (INRAA), M. Mokrani a affirmé que l'accord d'association avec l'Union européenne a atteint sa phase de maturité. Il dira que 10 ans après son entrée en vigueur «le moment est venu pour qu'il y ait un rééquilibrage d'intérêt entre l'Algérie et l'Union européenne»

Il a interpellé les partenaires européens, à Bruxelles, à plus d'engagements. «Il faudrait qu'il y ait, également, l'émergence d'une économie agricole qui est destinée à répondre à la demande intérieure, mais également qui doit se placer sur le domaine des exportations hors-hydrocarbures».

L'Algérie exhorte les pays de l'Union européenne pour un accompagnement durable et pour un appui qui permettra un placement des produits algériens sur le marché extérieur « des produits qui sont nombreux » affirme-t-il. Le représentant du ministère des AE a rappelé que « la sécurité alimentaire est un enjeu capital qui est pris en compte par le gouvernement algérien». Et d'ajouter qu'une «coopération substantielle avec l'Union européenne est, justement, souhaitée et recherchée pour qu'on puisse arriver à un partenariat gagnant-gagnant ». Pour le représentant de la diplomatie algérienne «l'accord est un instrument qu'il faut optimiser, le rentabiliser et le capitaliser, dans le sens de rééquilibrage des intérêt, des uns et des autres». C'est, d'ailleurs, l'appel des autorités algériennes qui, à chaque occasion, rappellent à leurs partenaires de Bruxelles qu'il ne faut pas que ça soit un accord commercial et que l'Algérie veut un accord global qui repose sur le respect mutuel, la confiance, la coopération utile, de part et d'autres. «On n'invente rien, ce sont les fondamentaux de l'Accord d'association et les objectifs assignés à ce cadre juridique», a-t-il conclu.

UNE BASE DE DONNEESDES PRIX DES PRODUITS AGRICOLES

Après deux ans de formation pratique de 14 ingénieurs et chercheurs de l'INRAA, l'Observatoire des filières agricoles et agroalimentaires, fruit de jumelage européen est, déjà, sur les rails .Il compte produire des informations sur les prix et les marchés des filières agricoles et agroalimentaires, mais d'une façon détaillée et globale. A signaler que l'Observatoire ne compte pas reprendre les données sur l'évolution des prix des produits agricoles, produits par l'ONS, qui se limite à collecter les données, dans certains marchés de gros. «L'Observatoire va élargir ses enquêtes régulières à travers d'autres marchés de gros qui ne sont pas touchés par l'ONS et intégrera les données du marché du détail », dira le directeur de l'INRAA, Fouad Chahat. Et de préciser que l'Observatoire effectuera, dans le même contexte, des analyses un peu plus poussés pour qu'on ne soit plus surpris par la flambée des prix, de tel ou de tel produit. A noter que cet Observatoire, créé dans le cadre de l'Unité du Programme d'Appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association, est déjà fonctionnel, avec des documents qui sont, déjà, sur son site. Les responsables de l'Observatoire ont, déjà publié, la base de données pour toutes les entreprises de l'Agroalimentaire existantes en Algérie. «Une base de donnée exacte qui n'existait pas auparavant, on avait, seulement, des données qu'on pouvait trouver au ministère de l'Industrie ou de l'Agriculture, mais qui était incomplètes, insuffisantes et jamais identiques», nous dira le directeur de l'INRAA.

Pour ce qui est du Commerce extérieur, le 1er responsable du projet, Fouad Chahat a précisé que des enquêtes seront menées pour une évaluation détaillée sur la production, l'importation et l'exportation. Il précise qu'il faut connaître, d'abord, le niveau exact de notre production et de nos besoins, pour pouvoir élaborer des programmes d'importation, pour éviter les pertes à l'importation et également les détournements des subventions, à d'autres fins . L'Observatoire fera des analyses des capacités, notamment, sur la question des subventions. «Tel mécanisme de subvention est suffisant ou pas ? Est-ce qu'on doit le changer complètement ou faut-t-il juste le modifier ? » Et pour ouvrir la voie à l'exportation, l'Observatoire affichera des données sur les prix pratiqués à l'extérieur. Le directeur de l'INRAA a précisé que l'Observatoire donnera, régulièrement, les prix des marchés internationaux, notamment du marché international de Rungis (France) «un de nos débouchés essentiel » a-t-il souligné. Et d'expliquer : « demain, si on veut exporter vers l'Europe, même si c'est vers la Pologne, il faut passer par ce marché. C'est parce qu'il s'agit d'un grand marché international de dispatching, destiné à alimenter les professionnels de toute la région, notamment, ceux de la Méditerranée.       C'est, aussi, le plus grand marché de produits agricoles au monde », a-t-il souligné. Le directeur de l'INRAA affirme que l'Observatoire donnera plus d'informations sur son site, testé et lancé et qui sera enrichi, progressivement. Une trentaine de documents sont déjà sur le site, en fichier ouvert, ils sont accessibles à tout le monde, sans exception, y compris pour la presse. Il a affirmé qu'un blog sera développé qui permettra de répondre aux questions des uns des autres.