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46 et 48, avenue Emir Khaled : Les habitants occupent la voie publique

par Salah C.



Suite aux fortes averses qui se sont abattues lundi dernier sur Oran, plusieurs habitations du vieux bâti ont été inondées par d'importantes quantités d'eaux usées.

C'est le cas de l'immeuble sis au 46, avenue Emir Khaled (ex-d'Oujda) au point où les 13 familles occupant cette construction OPGI avaient quitté leurs domiciles pour se réfugier dans la rue.

Sentant le danger imminent, les occupants ont décidé de mener une action de protestation pour interpeller les responsables locaux et notamment ceux concernés par le relogement et la résorption de l'habitat précaire, qui pourtant sont au courant de cette situation et qui se sont limités, selon les dires de ces habitants, à de simples promesses. Des occupants affirment que leurs toits ont cédé face aux importantes quantités de pluies et s'il n'y a pas eu heureusement aucun dégât humain, le risque est réel comme cela a été le cas il y a plusieurs années avec le décès d'une jeune femme.

Le dernier responsable approché par les familles n'est autre que la responsable du secteur urbain El Badr qui leur a conseillé de patienter et qu'ils pourront bénéficier d'une autre opération de relogement sans donner la moindre date, affirment les habitants exacerbés et qui ne veulent que des pré-affectations comme cela a été le cas dans d'autres quartiers. Ils ont décidé dès lors de bloquer la circulation sur une cinquantaine de mètres en dressant des obstacles composés de différents objets. A l'intérieur, force est de reconnaître que les conditions d'habitation de ces familles sont lamentables, voire inhumaines. L'humidité a causé des maladies respiratoires à plusieurs occupants et notamment les enfants alors que les rats ont envahi toute la construction.

La situation est identique au numéro 48, un autre immeuble appartenant à l'OPGI et occupé par une dizaine de familles. Murs lézardés, toits fissurés en dépit de quelques travaux de réparation entrepris par les occupants, sont les principales caractéristiques de cette vieille construction datant de l'ère coloniale. Comme chez leurs voisins, la situation est devenue intenable et ils sont las des promesses non tenues après chaque opération de recensement alors que les conclusions du CTS et de la protection civile sont alarmantes et confirment la menace de ruine. « Ce n'est pas avec de simples paroles que nous allons nous taire. Nous demandons une intervention officielle de la part des responsables locaux avec des engagements clairs sur notre sort », nous déclare un habitant qui estime que « leur protestation n'a rien de violent, mais il estime qu'après avoir consommé toutes les démarches possibles, l'occupation pacifique de la voie publique s'imposait ».