Ils sont une
trentaine de passionnés de l'activité de la plaisance à Béni-Saf à se plaindre
de la hausse d'une taxe forfaitaire qui leur est imposée à chaque fois qu'ils
veulent quitter le port pour aller prendre du plaisir dans la mer. Dans un
document, ils expliquent qu'ils doivent payer mille (1.000) dinars à chaque
sortie en mer quel que soit la longueur ou le tonnage de la barque. L'absence
d'un plan d'eau, destiné à ce genre d'embarcations, a fait qu'ils sont obligés
d'emprunter un plan incliné, un genre d'écluse, géré par les services
portuaires. Ils payent auparavant le droit d'accès au port (300 DA), évidente
qu'à l'entrée du port. Cette décision n'a pas tardé à mettre en colère les
plaisanciers qui assurent qu'à ce rythme c'est la fin de la plaisance dans la
région. Ces derniers s'étonnent d'ailleurs pourquoi une telle taxe forfaitaire
alors que les textes, parus dans le Journal officiel n°68 du 31 décembre 2013,
notent des taxes annuelles relatives au nombre de tonneaux. «À chaque sortie,
on doit payer 1000 DA, alors au rythme de deux sorties par semaine, ça nous
fait 10 millions par année, c'est plus que de posséder un yacht», tonne l'un
d'eux. Ce dernier estime que la plupart d'entre eux sont des retraités et qui
ont dû casser leur tirelire pour pouvoir s'offrir une petite barque et vivre
leur passion de la mer. «Et si c'est pour nous asphyxier avec ces taxes,
pourquoi et comment pouvons-nous vivre notre passion ?» rage un autre
plaisancier. Un autre prend le relais: «J'ai travaillé durant 34 années pour
pouvoir m'offrir ce petit plaisir. Alors, dois-je payer à ce prix ma retraite
du monde du travail, et ma passion pour la mer ?». Du coup, ils sollicitent les
pouvoirs publics pour prendre en charge leurs préoccupations et pourquoi pas se
pencher un peu plus sur cette discipline pouvant générer énormément de
ressources pour la commune et créer des emplois. Contactée, une source proche
des services portuaires de Béni-Saf a fait savoir que la possibilité de payer
une seule fois dans l'année, contre le montant de 17.200 dinars, existe.
Aux dernières
nouvelles, on aura appris qu'une réunion devrait se tenir, avec la
participation de représentants des plaisanciers, au siège de la direction de
l'entreprise portuaire à Ghazaouet pour trouver une issue à ce problème. Enfin,
dire que ce grand espace d'évasion sur lequel aiment naviguer ces passionnés et
amoureux de la mer pour échapper aux grisailles de la vie sur la terre ferme
est-il autant menacé ?