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CHLEF: Il est temps de construire des toilettes publiques

par Bencherki Otsmane

Voici une journée qui aurait dû être célébrée comme il se doit au regard de son importance sur notre vie quotidienne. Il s'agit de la Journée mondiale des toilettes qui est célébrée le 19 novembre de chaque année.

Il faut dire qu'on la classe parmi les journées mondiales insolites par l'ONU mais ceci n'a pas de quoi donner le sourire. En 2014, «Égalité et dignité et le lien entre violence sexiste et l'assainissement» est le thème de la Journée mondiale des toilettes .Elle a pour but «de mettre en lumière les risques de violences sexuelles auxquelles les femmes et filles sont confrontées en raison d'un manque d'intimité et de rendre compte des inégalités dans l'accès à l'assainissement». Avec pour slogan « Nous ne pouvons attendre», cette journée est l'occasion d'appeler à l'action et de souligner l'urgence de mettre fin à la défécation en plein air, notamment pour les femmes et les filles qui sont particulièrement vulnérables.

Qui de nous n'a pas un jour été saisi d'un besoin pressant et n'a pas trouvé de? toilettes pour «se soulager». Au chef-lieu de wilaya comme d'ailleurs dans les grandes cités urbaines de la wilaya, les toilettes publiques, à l'image de celles qui existent en Europe et ailleurs, sont inexistantes. Il faut dire qu'à part les toilettes des mosquées, ouvertes uniquement aux heures de prière et seulement pour les hommes, celles de quelques cafés dont l'accès n'est pas libre à tout venant et la clé gardée jalousement par le gérant et qui n'est pas remise à n'importe qui, les toilettes font cruellement défaut.

Pour rappel, un tiers de la population mondiale, soit 2,5 milliards de personnes, n'a pas accès aux toilettes. Un état de fait qui a « des conséquences dramatiques pour la santé humaine, la dignité, la sécurité, l'environnement et le développement économique et social », souligne l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Chez nous, une étude initiée par l'UNICEF en 2011 a fait ressortir que 73% de la population a accès à l'assainissement. Le reste étant constitué des populations rurales où il n'existe aucun réseau d'assainissement.