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SAÏDA: La campagne labours-semailles bat son plein

par Tahar Diab

Après les orages bienfaiteurs en début d'octobre, mais néanmoins néfastes pour les vergers, la campagne labours-semailles bat son plein avec un taux d'avancement avoisinant les 38%. Cette opération automnale est confortée par la disponibilité croissante des moyens matériels: le parc se trouve renforcé par l'acquisition, depuis 2002, de 347 tracteurs dont plus d'une centaine pour cette seule année seulement. En parallèle, l'unité motoculture, attenante à la CCLS et implantée dans la zone industrielle, met en location neuf tracteurs avec charrues de 3 et 4 disques pour un montant variant entre 900 DA et 1.000 DA et les cover croop (8/16 et 14/28) entre 800 DA et 1.200 DA à l'hectare.

Les semoirs (au nombre de 30 seulement) reviennent à 500 DA par quintal et l'épandeur d'engrais à 400 DA le quintal. Les objectifs 2014-2015 visent 22.879 ha en blé dur (26%), 31.581 ha (35%) en blé tendre, 31.764 ha en orge (35%) et 3.663 ha (4%) seulement en avoine, soit une superficie totale de 89.887 ha, en augmentation d'environ 1.000 ha par rapport à la saison précédente. Cependant et malgré un soutien de 20%, le coût des engrais demeure encore élevé en sus de la désapprobation traditionnelle à leur utilisation, parfois suspectée de détournement...

La nouveauté réside cette année en la levée d'interdiction de la zone rouge censée protéger le renouvellement de la nappe phréatique. Ainsi, c'est une véritable ruée vers les demandes de forages pour les exploitations de plus de 20 ha. Ce futur nouvel acquis demeure tributaire de l'opportunité du site choisi, du soutien du FNDA ou PNDA à hauteur de 30% et enfin le raccordement -en temps voulu- à l'énergie électrique.

D'après un cadre chargé de la vulgarisation, il semblerait enfin que cette sensibilisation, prodiguée conjointement sur le terrain par la DSA et la chambre de l'agriculture et par le biais de la radio locale, commence à connaître un engouement pour profiter du savoir-faire qui porte ses fruits parallèlement aux aléas de la pluviométrie. La réalisation des forages sollicités pourrait augmenter la superficie des terres irriguées allant jusqu'à près de 4.000 ha au profit des céréales dans une région au climat semi-aride mais qui dispose d'atouts considérables en eaux souterraines sans compter l'éventualité de la faisabilité de barrages conséquents à Tiffrit et Hounet. Jouissant d'une position géostratégique très enviée, la wilaya de Saïda n'arrive pas à décoller sur le plan industriel. Demeure sa vocation agropastorale qui pourrait la propulser -disent les compétences locales- vers un véritable développement durable avec la réalisation d'une unité de désalinisation de l'eau saumâtre d'Aïn Skhouna qui, selon les responsables locaux, pourrait être transférée à l'irrigation des Hauts-Plateaux. Cependant, l'espoir des petits exploitants et surtout les jeunes (concessionnaires de la dizaine d'hectares) est rivé sur l'utilisation équitable de cette ressource qui ne devrait pas profiter uniquement aux gros investisseurs détenteurs de centaines d'hectares.