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Le réquisitoire de Djaballah

par A. El Abci

Avant même de rencontrer la délégation du FFS, le président du Front de la justice et du développement, M. Djaballah, a opposé une fin de non-recevoir à la démarche du parti de Aït Ahmed concernant les consultations pour l'organisation d'une conférence nationale de consensus.

Aussi, lors d'un séminaire organisé hier à Constantine et concernant la formation des cadres de son parti dans le Fiqh islamique, le cheikh a considéré qu'en la matière, «le parti FFS, qui s'est longtemps réclamé de l'opposition, n'apporte rien de nouveau et sa dernière proposition cherchant à réunir pouvoir et opposition autour d'un minimum commun est vouée à l'échec, à l'instar de précédentes initiatives».

Et de poursuivre que le FJD, qui s'inscrit dans le cadre des acquis de la coordination pour les libertés et la transition démocratique, pense que le problème réside plutôt dans le pouvoir qui continue à ne voir que lui sur la scène politique, refusant de prendre en considération l'initiative de l'opposition encadrée dans la coordination. Cette dernière a fait montre, ajoutera-t-il, d'une grande conscience politique en parvenant à se mettre d'accord sur une plateforme consensuelle véritablement, mais que le pouvoir rejette. Sachant, notera-t-il, que le problème réside dans ce pouvoir, qui n'a pas de légitimité, qui a fraudé à grande échelle lors des dernières élections et qui érige ce qui n'est que son point de vue au rang de législation pour le pays. «Nous avons, en vérité, un régime despotique digne des grands 'taghouts' ( tyrans), dira-t-il encore. Et même ce qu'on nomme par ?partis de la majorité' ne pèsent pas lourd et ne peuvent pas contester les décisions du président de la République. Dans ces conditions, de quel consensus peut-on parler ?».

Abordant ensuite le contexte régional qu'il qualifiera tout de go de difficile, évoquant à ce propos ce qui a été réservé aux révolutions du «printemps arabe» et de ce qu'il en reste. Et de se demander, dans ce cadre, si la Tunisie va réussir son expérience démocratique et si les Etats-Unis et l'Europe vont la laisser tirer son épingle du jeu, car ils ne sont guidés que par leurs intérêts, qui sont bien sûr ceux du plus fort, et qui ont fait avorter les expériences de l'Egypte, en s'alliant avec les militaires. Mais également en créant l'anarchie et le chaos en Syrie, au Yémen, etc., préférant, dira Djaballah, en l'occurrence soutenir les dictatures et les régimes arabes dociles du Golfe contre les intérêts de leurs peuples.