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Non-respect de la taille marchande des poissons : Des sardines ne dépassant pas 4 cm proposées à 200 dinars

par J. Boukraâ

Malgré une batterie de mesures les ressources halieutiques sont toujours en danger. C'est le cas de la sardine. Avant-hier, des sardines ne dépassant pas les 4 centimètres de longueur étaient vendues à 200 dinars le kilo et 300 dinars les deux kilos au niveau de certains marchés à Oran et même par des marchands ambulants qui sillonnaient les quartiers. Les étals achalandés proposant à la vente ce minuscule serranidé, à la taille non marchande, qui n'a pas eu le temps de se développer, sont pris d'assaut par les ménagères. La vente de ces sardines soulève une fois encore la question du contrôle des produits pêchés quotidiennement. Les spécialistes continuent de dénoncer ce genre de pratiques qui continuent de miner le potentiel halieutique local, déjà amoindri.

Ces dépassements n'ont d'ailleurs pas tardé à se faire ressentir sur la consommation du poisson en général. « La taille de ce poisson qui commence à se faire rare n'atteint pas souvent la taille marchande réglementée par décret. Tous nos voisins du bassin méditerranéen ont volontairement procédé à des révisions de la taille des poissons autorisés à être pêchés. Les pays européens exigent aujourd'hui une taille marchande de 14 cm », dira un spécialiste. Un fait qui, d'après lui, appauvrit la ressource en brisant la chaîne biologique de la reproduction. De telles prises ont un impact irréversible sur la régénération des ressources et la pérennité de la biomasse marine.

Cet état de fait prouve de manière irréfutable que certains sardiniers transgressent allègrement les règles élémentaires de la pêche. A la faveur des bonnes conditions météorologiques prévalant ces derniers jours dans notre région, les chalutiers contrevenants se manifestent chaque soir, rasant les côtes en traînant leurs rets, sans même respecter les limites des zones de navigation réglementées. Il importe de rappeler que la Direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya d'Oran avait promis l'application avec rigueur de la nouvelle législation (l'arrêté ministériel du 24 avril 2004). Mais sur le terrain la réalité est tout autre. En effet, la consommation de poissons pêchés augmente et les stocks de pêche continuent de se dégrader. La surexploitation des ressources marines et le développement de l'aquaculture s'effectuent de manière intensive aux dépens de l'écosystème.