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Fayçal Dechoun, EDUROM : «Il faut encourager l ’usage des TIC dans l ’apprentissage scolaire»

par Abdelkader Zahar

Sans être enseignant, Fayçal Dechoun, licencié en langue anglaise, est fondateur de la page Facebook EDUROM et de la chaine YouTube de cours à distance. Pour lui, les élèves doivent être encouragés à utiliser les TIC dans leur apprentissage scolaire.

Vous avez lancé une chaine Youtube d'enseignement des mathématiques. Pensez-vous avoir atteint le public visé ?

Tout à fait j’ai lancé ma chaine YouTube EDUROM il y a un an. Cette chaine n’est pas exclusivement dédiée à des cours et des exercices de mathématiques, mais aussi à d’autres disciplines pour plusieurs niveaux scolaires. Je prépare des cours de langue Anglaise pour les élèves de quatrième année moyenne. Pour le moment, et en raison du manque de temps et d’effectifs, sur Youtube EDUROM vous ne trouverez que des cours de mathématiques pour les élèves de quatrième année moyenne. Mais c’est appelé à évoluer dans les semaines à venir. Est-ce que j’ai atteint le public visé ? Je pense que oui. Car, selon Youtube Analytique, 56% des visiteurs de ma chaine ont entre 13-24 ans, 21% ont entre 13-17 ans, alors que 35% ont 17-24 ans. Je pense que les élèves de classe moyenne (CEM) doivent être encouragés à utiliser davantage les nouvelles technologies pour améliorer leurs niveaux scolaires.

Orientez-vous vos élèves de classe vers vos cours sur Youtube ?

Je ne suis pas enseignant. J’ai obtenu ma licence en lettre et langue Anglaise en 2013 à l’université M’hamed Bougera Boumerdès, et maintenant je suis étudiant en master 1 Traduction et Interprétariat à l’Institut Supérieur Arabe de Traduction situé à Ben Aknoun Alger. Mais si j’avais des élèves je les orienterais vers ma chaine YouTube, pourquoi ? Pour plusieurs raisons. D’abord, chaque cours ne dépasse pas 15 minutes. L’élève ne risque pas donc de s’ennuyer. Ensuite, quand j’ai préparé toutes mes cours vidéo, j’ai invité deux anciens professeurs de mathématique à voir les visionner, en particulier celles où il est demandé à l’élève d’imaginer la situation, comme le cours intitulés ‘DAWARAN’ (la rotation), ‘Thalès’ (théorème d’intersection, ndlr), la ‘Représentation graphique’… etc. Ils ont été agréablement surpris et m’ont dit : "Nous faisons d’énormes efforts pour expliquer aux élèves les principes contenus dans ces cours, mais avec ces vidéos tout est clair. Les animations font tout le travail pour nous". Si on dit "une photo vaut que mille mots", alors imaginez une animation dans cours de mathématiques.

Par ailleurs, ces cours sont une alternative lorsqu’on a mal compris un cours en classe. C’est aussi un support idéal pour ceux qui sont inscrits à des cours par correspondance.

Avez-vous des échos auprès des élèves ?

Oui j’ai des échos. Je reçois des avis positifs par les élèves qui me demandent de faire davantage de vidéos pour d’autres matières et dans différents cycles scolaires. Je de mon mieux, car si je pouvais mettre en ligne une dizaine de vidéos par jour je le ferais avec grand plaisir. Les vidéos qui sont mis en ligne maintenant sont juste le fruit de mon temps libre, car je répartis toujours mon temps entre mes études, mes affaires quotidiennes, et la conception des vidéos. Quand je dis conception d’une vidéo, je veux dire par là : préparation du cours, des animations, la prise du son et son, ainsi sa synchronisation avec la vidéo. En résumé, c’est beaucoup de travail. Je ne peux donc pas satisfaire toutes les demandes qui me parviennent pour mettre en ligne davantage de vidéos de cours ou d’exercices. Je reçois aussi beaucoup de demandes de cours en fichiers Word ou PDF sur ma page Facebook.

Vous partagez des vidéos d'autres enseignants. Comment se fait cette collaboration ?

Récemment j’ai conclus un accord avec un YouTuber qui s’appelle Fouad Djellad, il possède un site web qui s’appelle DzEduc conçu pour les élèves du collège jusqu’au lycée. On a décidé de travailler sur ce site web, et de concevoir ensemble les vidéos qui vont suivre. On en rajoutera d’autres pour toutes les matières et tous les cycles scolaires. On rajoutera aussi des exercices interactifs sous forme de flash, on utilisera la méthode de glisser-déposer, remplir les case vide, choisir les bonnes réponses… etc.

Donc mes anciennes et mes prochaines vidéos seront publiées dans la chaine YouTube EDUROM et seront intégrées dans celles de DzEduc. On a aussi convenu de concevoir un site web complet avec des cours, des exercices interactifs, et un support d’aide pour ceux qui ont des questions à poser.

Connaissez-vous d'autres chaines YouTube similaires à la vôtre ?

Il y a des chaines YouTube qui proposent du contenu éducatif, mais chacune a sa propre méthode de publication. Certains écrivent du texte sur une page Word et lisent directement sur cette page en expliquant avec un stylet et une tablette. D’autre filment directement un enseignant dans une salle de classe présentant un cours sur un tableau blanc. Il y a ceux qui utilisent du matériel HighTech comme un tableau tactile ou un data show. Mais toutes ne proposent pas des cours scolaires conforment au programme national. Ça peut être, par exemple, des cours de langue française pour les débutants, et non pas pour des élèves de classes de primaire.

Dans quelle mesure pensez-vous que l'enseignement à distance (e-learning et autres) peut-être utile et efficace ?

Je pense que le e-learning est très efficace pour les élèves qui veulent rattraper un cours qu’ils ont loupé, ou mal compris. Il est aussi efficace pour ceux qui veulent continuer leurs études, mais n’ont pas le temps pour assister au cours en classe. Même les enseignants doivent utiliser les nouvelles technologies pour faire parvenir le message aux élèves, car on peut faire avec des animations ce qu’on ne peut pas faire sur un tableau blanc. Mais pour cela il faudra sensibiliser les internautes algériens à utiliser les nouvelles technologies à des fins éducatives plus qu’à des fins de divertissement. Les enseignants doivent aussi faire des d’effort en créant eux même du contenu e-learning. S’ils ne peuvent pas, qu’ils fassent au moins des petites recherches sur le web pour réutiliser un contenu crée par d’autres, pour le présenter en classe ou orienter leurs élèves vers ce contenu.