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Les prix des viandes blanches chutent, les viandes rouges et les abats s'envolent

par J. Boukraâ



Le prix de la viande blanche, du poulet notamment, a connu une chute progressive. Telle est la constatation faite par les ménagères aux marchés de la ville, qui se sont rabattues sur la viande blanche. Ainsi, le kilo du poulet est cédé entre 220 et 230 DA entier et 260 dinars au détail. Il y a quelques jours, les ménagères ont dû le payer à 280 DA/kg entier et 320 DA au détail. Un grossiste en volaille déplumée et éviscérée fait remarquer que les prix connaîtront une autre baisse, dans les jours à venir. Ainsi, le maintien des prix à des niveaux relativement bas s'explique par l'offre excédentaire par rapport à la demande limitée, conséquence directe de l'approche de l'Aïd El-Adha.

D'autre part, le prix élevé des aliments composés avicoles incite les éleveurs à vendre les poulets au bout de soixante jours avec un poids de 1,3 kg au lieu des 2 et 3 kg habituels. Des professionnels du secteur font remarquer, par ailleurs, que la profusion d'abattoirs clandestins permet de sacrifier n'importe quel type de poulet. Il n'est pas interdit, à ce propos, d'abattre des poulets de 1,3 kg l'unité. Bien au contraire, puisque le rapport entre la quantité d'aliments et le gain en viande est le plus fort. Ce sont surtout les conditions d'abattage qui restent préoccupantes lorsqu'elles se pratiquent sans la présence d'un docteur vétérinaire. A l'opposé de cette baisse des prix des viandes blanches, les cours des viandes rouges poursuivent leur «folle ascension», en atteignant des pics de 1.500 DA le kg pour la viande de mouton et de 1.200 DA le kg pour celle de la brebis. A quelques jours de l'Aïd El-Adha, cette fièvre des prix touche pratiquement toutes sortes de viandes. Les prix des viandes rouges oscillent entre 1.400 et 1.500 DA avec des sommets atteints par les «parties nobles», notamment le filet, qui s'affiche allègrement à 1.600 DA, voire 1.800 DA/kg chez certains bouchers. Même les prix des abats et du foie ont pris l'ascenseur. Un ensemble complet de tripes ovines (abats, foie et cœur) est cédé à 7.000 dinars, le foie est affiché à 2.500 voire 2.800 dinars le kilo. Toutefois, forte était la déception des familles n'ayant pas les moyens d'acheter un mouton. A quelques jours de l'Aïd El-Adha, les abats ont disparu des étals des boucheries. Plusieurs bouchers, sollicités hier lundi par des clients, ont répondu qu'ils ne «savent pas quand ces abats seront disponibles». Certains sont obligés de commander le foie et la cervelle depuis deux semaines chez le boucher du quartier.

«C'est malheureux de constater que si on n'a pas les moyens d'acheter un mouton entier, on ne peut non plus s'offrir des abats», déplore une ménagère. D'autres gens ne veulent pas se casser la tête avec tout ce qui précède et suit l'égorgement, surtout les nouveaux couples. Le cœur, la cervelle, le « bouzellouf» se font également rares.