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Les habitants exigent des solutions définitives : La station d'épuration d'El Kerma, de nouveau décriée

par Salah C.

En dépit des assurances de la SEOR, quant à la réduction des odeurs suffocantes, en provenance de la station d'épuration d'El Kerma, la population continue de souffrir, quotidiennement, de ces émanations. Hier, un groupe de citoyens s'est donné rendez-vous, devant le siège de l'APC, pour lancer un appel à toute la population locale afin de se mobiliser, à travers des sit-in, devant le siège de la commune, pour amener les responsables locaux à prendre leurs responsabilités et trouver, en urgence, les meilleures solutions à cette agression quotidienne, d'autant que plusieurs pathologies, notamment respiratoires, sont réapparues depuis qu'un bac de réception des eaux usées de la STEP s'est fissuré.

A l'unanimité, ils estiment que devant le silence injustifié, de tous les responsables alertés à ce sujet, le recours à des actions de protestation soutenues n'est plus à écarter. Un membre de l'association ?El Fadjr' affirme, qu'en plus des maladies respiratoires et allergiques, depuis 2009 et avec les rejets toxiques de la station d'épuration, il a été relevé que même des fœtus étaient atteints d'allergie, à leur naissance, ainsi que la hausse des malades mentaux. En plus de ce fait accompli et après avoir cru que le cauchemar de la décharge, qui a duré plus de 30 ans, n'était plus qu'un mauvais souvenir, un autre projet, selon l'association en question, est actuellement en gestation et consisterait à la réalisation d'un incinérateur de déchets hospitaliers et des médicaments périmés, un projet que porterait un investisseur privé. A ce sujet, un citoyen déclare: «basta, nous n'accepterons plus qu'El Kerma demeure la poubelle de la wilaya d'Oran». Il rappelle que, par le passé, un projet similaire avait fait l'objet d'un rejet, de la part de la population locale et qui a été annulé, par la wilaya, avant d'être relancé, cette fois, sans qu'aucune enquête ?comodo incomodo', ne soit effectuée, d'autant qu'elle sera implantée, près du site de l'ancienne décharge publique. En fin connaisseur de tous ces risques environnementaux, notre interlocuteur estime que cet équipement va engendrer d'autres pathologies, notamment des cancers.

Les citoyens d'El Kerma ne sont, nullement, contre cette station d'épuration, du fait qu'elle permettra de récupérer d'importantes quantités d'eau pour les besoins de l'agriculture. Néanmoins, son emplacement demeure une énigme, car, au départ, elle était prévue à une distance éloignée des zones urbaines. L'autre incidence sur laquelle ont mis l'accent, tous nos interlocuteurs, concerne les atteintes à la nappe phréatique et, pour preuve, la remontée des eaux des puits, sachant qu'elles sont très nombreuses, dans cette région. Et de rappeler que ce n'est, nullement, la première fois que les bacs à eaux usées ont été fissurés; il y a deux ans, le même incident s'est produit.

En clair, les citoyens d'El Kerma estiment que ces incidents répétitifs ne peuvent s'expliquer que par des malfaçons, dans la réalisation des équipements de réception, ainsi que la non-maîtrise de cette technologie. Un citoyen ira, même, jusqu'à dire, qu'apparemment, «la santé de 38 000 âmes n'est pas plus importante qu'une station d'épuration qui a montré, jusqu'à maintenant, toutes ces limites».

Contacté à cet effet, un médecin généraliste confirme que de plus en plus de cas d'allergies et de conjonctivites allergiques sont signalées, quotidiennement, et surtout chez les enfants qui demeurent la tranche la plus vulnérable, en plus des asthmatiques. Les complications de ces cas peuvent même mener au décès, dira notre interlocuteur, qui rappelle une étude faite du temps de la décharge publique, portant, notamment sur les effets secondaires sur la santé de la population et qui a été adressée aux autorités publiques.