Dans le cadre de la mise en œuvre du plan national cancer qui prévoit notamment la création de services et d'unités d'oncologie médicale dans le but de réduire au maximum le déplacement des patients, un service sera opérationnel au courant de la semaine prochaine à l'hôpital Colonel Othmane de Aïn El-Turk. C'est ce que nous a révélé le professeur Djellali Louafi, ancien chef de service d'oncologie médicale au CHU d'Oran et président du Comité pédagogique national de cette spécialité qui précise que ce nouveau service d'une capacité de 25 lits-fauteuils sera dirigé par trois oncologues et un personnel médical formé à cet effet. Au registre des projets, notre interlocuteur cite un service similaire à l'hôpital d'El Mohgoun et à celui de Oued Tlélat. Cette démarche visant à multiplier le nombre de services s'est également traduite par la création d'un autre service au CHU pour porter le nombre de lits-fauteuils à 42. L'autre acquis pour Oran est sans conteste l'Institut national du cancer qui sera achevé dans deux ans, note le doyen des oncologues algériens en précisant qu'il s'agit du seul institut à l'échelle du pays au même titre que celui du cœur implanté à Constantine qui est également en cours de réalisation et celui du rein de Blida qui vient d'être ouvert. Situé en face de l'EHU sur une superficie de 10 ha, l'institut aura pour mission, en plus des soins de haut niveau, la formation en post-graduation ainsi que la recherche. Notre interlocuteur rappelle la norme de prise en charge dans cette spécialité fixée par l'OMS à un service pour 50 000 habitants sachant que le cancer s'impose en Algérie comme première pathologie aussi bien en incidence qu'en prévalence et que cette spécialité repose beaucoup plus sur la ressource humaine que sur les équipements. Ceci étant, l'importance de la formation n'est plus à démontrer, fait remarquer Pr. Djellali. Il reviendra sur la genèse de la création de la spécialité en Algérie qui remonte à 1984 suite aux dispositions prises à l'époque par les pouvoirs publics afin de réduire le nombre des transferts à l'étranger. Dans cette optique, rappelle-t-il, il a eu l'honneur d'être envoyé à l'université de Lille pour une spécialisation alors que jusque-là, il était chef de service de pneumologie au CHU d'Oran. La création en 1984 du premier service d'oncologie en Algérie au CHU d'Oran a permis de conclure que la prise en charge de ces milliers de malades qui affluaient chaque jour de très loin ne peut être efficiente que par la multiplication des unités et services à travers le pays et donc de favoriser la formation. Ainsi et sur arrêté ministériel, rappelle le professeur, la spécialité d'oncologie a été créé en 1990 au même titre que celle de la néphrologie. Oran a eu la palme d'accueillir la première promotion en 1991, avant que la spécialité n'arrive à Alger.

Depuis, la formation a enregistré des résultats en hausse continuelle et, au jour d'aujourd'hui, le nombre de spécialistes, tous grades confondus, a atteint 535, dont 257 actuellement en formation en plus de la prochaine promotion qui sera composée de 70 futurs oncologues. Ceci s'est traduit pour la wilaya d'Oran par l'ouverture du CAC Emir Abdelkader, la création d'un service spécialisé à l'hôpital militaire et un autre à l'EHU en plus de ceux de Tlemcen et Sidi Bel-Abbès.