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Une manne financière inespérée

par L. H.


Les pertes opérationnelles accumulées depuis 2008 ont accentué le poids de la dette du complexe d’El Hadjar. Cette dette est liée au prêt d’un montant de 120 millions USD contracté en mars 2012 auprès de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) afin de rembourser celui contracté en 2010 et maintenir la trésorerie. En guise de garantie, la BEA avait exigé l’augmentation du capital social de la filiale d’Annaba, passé désormais à 25,4 milliards de DA (317 millions USD) au lieu de 16,5 milliards de DA (206 millions USD) auparavant.

Les 56 millions USD qui représentent la part d’ArcelorMittal dans cette augmentation du capital sont mentionnés dans le bilan financier 2013 du groupe comme étant un passif découlant du dernier appel de fonds lancé dans la foulée de l’accord stratégique signé le 5 octobre 2013 avec Sider. Dans ce même bilan, ArcelorMittal précise qu’il a réalisé un gain de 5 millions USD à l’issue de la cession de 21% de ses actions dans la filiale d’Annaba. Un gain résultant de la«décomptabilisation» de l’équivalent de 24 millions USD d’actifs financiers détenus dans cette filiale. En clair, cela le désengage de la dette de cette filiale à hauteur du pourcentage des actions cédées, transmettant sa responsabilité sur l’acquéreur : Sider.

C’était une opération financière inespérée pour ArcelorMittal, vu la situation dans laquelle se trouvait le complexe qui a subi de plein fouet le retournement du cycle économique entamé en 2008, en dépit des facilités dont il bénéficie en Algérie : «Exemption fiscale, concession concernant le port d’Annaba (elle court jusqu’à 2017), concession relative aux titres miniers de Boukhadra et Ouanza qui ont valeur d’actifs (elle court jusqu’en 2019) en plus, bien sûr, de ces crédits de type revolving (lignes de crédit à court terme renouvelées en permanence et utilisés dans le financement du besoin en fonds de roulement, Ndlr)».