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Constantine - Ali-Mendjeli : Des commerçants dénoncent l'informel

par Abdelkrim Zerzouri

La prolifération tentaculaire du commerce informel dans les espaces publics de Ali-Mendjeli commence sérieusement à faire mal aux commerçants en activité réglementée ainsi que les habitants qui voient leurs quartiers se transformer en un vaste bourbier, harassant pour celui qui cherche à se reposer chez soi. Toute la nouvelle ville en souffre, mais les commerçants d'un centre commercial subissent le plus gros des dégâts provoqués par ce phénomène, et avec eux les riverains des lieux. D'ailleurs, les concernés font circuler une pétition, signée par les commerçants et les habitants, demandant aux autorités locales de faire le ménage aux alentours du centre commercial. « Nous allons plaider notre cause devant le wali. Ces marchands informels détournent outrageusement notre clientèle, sous notre nez, squattent des espaces publics réservés aux piétons et aux automobilistes et agressent l'environnement d'un quartier résidentiel et d'un centre commercial conçu selon des normes modernes et qui attirent la clientèle de toute la wilaya et des régions limitrophes », signale un commerçant qui exhibe la pétition. Un autre commerçant avoue qu' « à ce rythme il va mettre la clé sous le paillasson, car la concurrence déloyale imposée par les vendeurs informels le mène tout droit vers la ruine ». Des dizaines de véhicules utilitaires s'installent quotidiennement près des deux entrées du centre commercial, écoulent toutes sortes de marchandises à des prix très alléchants, et partent dès la tombée de la nuit, laissant des monticules de déchets et des commerçants en détresse avec des produits, souvent périssables, entre les mains. « Bien sûr qu'on ne peut pas leur tenir tête, en affichant les mêmes prix qu'eux, car les vendeurs informels ne paient eux ni taxe, ni loyer », clame un commerçant. Celui-ci affirme que les marchands installés dans l'illégalité en dehors du centre commercial font de meilleurs chiffres d'affaires, « le triple de ce que réalisent les commerçants qui paient leurs impôts », estimera-t-il. « On s'en remet aux autorités compétentes pour éradiquer définitivement ce commerce informel et nous permettre d'exercer nos activités dans des conditions meilleures, comme le veut la réglementation », déclarent les concernés. Des habitants joignent, aussi, leur voix à celle des commerçants pour dire que le seuil de l'insupportable est atteint. « Des vendeurs crient à longueur de journée sous nos fenêtres, où une foule immense se bouscule, gênant la circulation piétonne et automobile. Le décor est franchement révoltant, surtout les amas d'ordures laissés sur place après leur départ », dénonce un représentant des habitants. On rappellera à la mémoire que des vendeurs informels qui écumaient les lieux ont été délocalisés par la force publique il y a près de huit mois. Doit-on encore chasser le naturel et le voir revenir au galop ? Et à quoi bon créer, dès lors, des marchés de proximité si toute l'activité commerciale est minée par la pratique informelle ?