Depuis quelques années, les sportifs amateurs algériens sont attirés par le phénomène de dopage par les anabolisants. Le phénomène de la vente des différentes herbes médicinales et « potions magiques » a pris des proportions inquiétantes, vu les dangers de la consommation de tels produits, non soumis au contrôle et pouvant avoir des effets secondaires pour le consommateur.

A Oran, nombreux sont les magasins qui se sont spécialisés dans la vente de ces produits qu'on trouve également en pharmacie. Mais, attention, les risques sont bien plus nombreux que les avantages.

Selon un médecin, « à l'origine, ces produits sont à but thérapeutique. Ils ont été détournés par des sportifs (notamment haltérophiles, body-builders...) désirant augmenter leur masse musculaire. Les doses utilisées par les pratiquants de musculation sont souvent 20 à 30 fois supérieures aux doses thérapeutiques, jusqu'à 1.000 fois supérieures. A ces doses, des effets secondaires très importants et des effets toxiques surviennent: infarctus (IDM), hypertension, hépatites, tumeur maligne, thromboses cérébrales, syndromes psychiatriques et psychoses, idées suicidaires, dégénérescence de la fibre musculaire, atrophie testiculaire, infertilité et stérilité, impuissance, tumeur testiculaire et tumeur de la prostate, développement important de l'acné, gynécomastie (développement des seins chez l'homme), risque d'œdèmes, la calvitie, maux de tête et troubles du foie, insuffisance rénale, cancers (notamment de la prostate), troubles cardio-vasculaires graves, agressivité, entre autres ». Il s'agit de véritable bombe à retardement. Combien de sportifs, de culturistes oranais connaissent le danger des effets secondaires de ces produits? En plus de ces effets, on peut noter d'autres effets indirects, notamment les blessures, car si les muscles deviennent plus forts grâce aux anabolisants, les tendons ne sont pas renforcés, on peut alors assister à des ruptures tendineuses et à des déchirures complètes des ligaments (très impressionnantes, car le muscle ne tient plus que par un côté, il se met alors en «boule» du côté du ligament resté valide). Une liste de cocktails explosifs est proposée à des prix variés dans des magasins spécialisés à Oran. Ces produits sont proposés par différents magasins d'articles de sport et même par quelques pharmacies. Leurs prix varient selon la qualité et le pays d'origine. Pour l'acide aminé asparagine, connu sous le nom « Megamasse», le produit local varie de 350 à 650 dinars, alors que le produit américain peut facilement atteindre les 6.000 DA le kilo. Même avec ces prix élevés, les jeunes Oranais continuent d'acheter ces produits qui peuvent être fatals.

En effet, il y a quatre ans, un culturiste amateur est mort à l'âge de 34 ans, suite à des insuffisances rénales et d'une atrophie de la prostate. Selon ses amis de musculation, le défunt était un adepte de la testostérone et ses dérivés comme la créatine et autres stéroïdes.

En effet, les anabolisants stéroïdiens sont les produits dopants les plus utilisés dans le milieu sportif. Les anabolisants stéroïdiens sont des produits dopants apparentés à l'hormone mâle désignée sous le nom de testostérone. Le mot « anabolique » correspond à la formation des muscles et le mot « stéroïdes » correspond à la classe de médicament dont cette substance fait partie. Les utilisateurs de stéroïdes arguent généralement que cette substance améliore leurs performances sportives et/ou leur permet de récupérer plus rapidement après l'entraînement. Beaucoup de gens qui se dopent en injectant des anabolisants stéroïdiens utilisent des techniques d'injection non stériles, ou bien partagent des aiguilles contaminées avec d'autres utilisateurs de produits dopants. En outre, certaines préparations à base de stéroïdes sont fabriquées illégalement, dans des conditions non stériles. Les utilisateurs de ces produits risquent donc de contracter des infections virales potentiellement mortelles. Les utilisateurs de ces substances dopantes peuvent aussi développer une endocardite infectieuse - une maladie bactérienne qui entraîne une inflammation potentiellement mortelle de la tunique interne du cœur. Le dopage n'est pas un phénomène nouveau et s'il continue d'exister malgré les lois draconiennes, c'est parce que ça marche. La question qui reste posée, pourquoi ces produits dangereux sont commercialisés en Algérie sans aucune réglementation ?