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L'après relogement pose problème : Quelle gestion pour les bâtisses évacuées ?

par M. B.



Disons-le tout de suite, la récente opération de relogement, initiée par les services de la wilaya d'Oran, hier, tôt le matin, dans les quartiers populaires d'El Hamri et Mediouni est loin de faire l'unanimité, surtout en ce qui concerne la gestion des vieux bâtis et les maisons évacuées. Des dizaines de familles, dans ces deux quartiers, ont bénéficié, hier, d'un nouveau toit dans la localité de Oued Tlélat qui accueille 400 relogés, avec toutes les commodités nécessaires pour un cadre de vie meilleur. Mais ce qui interpelle le plus, lors de cette opération, c'est, effectivement, le sens insidieux de quelques citoyens, qui, malgré le fait qu'ils aient bénéficié d'un nouveau logement, ont tout fait, hier, pour garder leurs anciennes maisons. Face à cette situation, les services de la wilayas et ceux de Sonelgaz, dépêchés sur les lieux pour retirer les compteurs d'électricité, se sont heurtés à une opposition farouche, quasi agressive de cette poignée de citoyens, voulant laisser leurs proches, voire même leurs enfants, dans les habitations. Renseignement pris auprès d'un délégué et responsable de l'opération, celui-ci nous a confirmé que toute pièce de maison évacuée sera tout de suite fermée. Et les maisons délabrées seront détruites, séance tenante. Or, pour certains bénéficiaires, cette option est loin d'être concevable. « Pas grave ! Au pire on va les réinvestir dans deux ou trois semaines, le temps que les regards soient tournés ailleurs », nous a lancé un jeune homme, dont la mère venait d'être relogée. Et d'ajouter : « moi, je vais rester avec ma grande mère, qui n'a pas bénéficié d'un logement. Avec le temps et même s'ils ferment l'accès aux pièces, je m'y installerai de nouveau, puisque c'est notre maison et ils ne peuvent rien démolir ». C'est dire le comportement malhonnête de cette frange de citoyens, qui ont tout fait pour bénéficier d'un nouveau cadre de vie, mais qui, en réalité, ont un comportement négatif, ingrat et incivique. Aussi, et pour la petite histoire, un père de famille, que nous avons rencontré, il y a plusieurs mois de cela, nous avait déclaré : «Si on me donne un nouveau logement, je céderai toute la maison. Qu'ils la prennent, je n'en ai rien à cirer, elle est en état de ruine ». Cette même personne était, hier, prête à en découdre avec un agent de Sonelgaz. « Vous n'avez pas le droit d'enlever le compteur d'électricité? Il y a ma sœur et ses enfants qui habitent, encore, ici », disait-t-il, alors que toute sa famille et particulièrement ses frères mariés ont bénéficié, le jour même, chacun, d'un appartement. Ceci reflète, parfaitement le comportement aussi paradoxal que malhonnête de ces « citoyens », face auxquels les autorités locales doivent prendre des mesures de sanctions sévères. L'on se demande déjà comment la wilaya et les services de la gestion des vieux bâtis vont procéder, pour faire face à la nouvelle tendance, d'autant plus qu'on trouve des maisons où seulement deux ou trois pièces ont été évacuées.