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Gardes communaux : la contestation reprend

par Tahar Mansour

Après un silence qui cachait mal le malaise encore vivace dans les rangs des gardes communaux, la contestation reprend surtout après qu'ils se sont rendus compte, selon leurs déclarations, que la tutelle n'avait pas l'intention de régler définitivement le problème. En effet, dans une déclaration dont nous détenons une copie, le mouvement national libre des gardes communaux affirme que, vu la volonté délibérée de la commission du ministère de l'Intérieur chargée de l'application de la plateforme des accords conclus entre les deux parties depuis plus de 3 ans, «il a été décidé de reprendre le chemin de la contestation ». Le mouvement demande une réponse positive aux doléances contenues dans la plateforme de revendications présentée en date du 9 mars 2014. En outre, les représentants des gardes communaux qui ont été désignés pour défendre leurs intérêts lors des discussions avec la tutelle: «ont failli à leur mission et se sont mis aux ordres de la commission ministérielle et se sont détournés des buts qui leur ont été assignés dans la défense de tous les droits pour toutes les catégories des gardes communaux », est-il précisé.

Les gardes communaux réclament aussi la mise en place de mécanismes permanents de défense des droits des gardes communaux ainsi que la création d'un observatoire national de défense de la mémoire collective et des droits des gardes communaux afin de consigner les crimes du terrorisme contre l'humanité. L'un des points de la plateforme de revendications est la réintégration de tous les gardes communaux licenciés abusivement et que leur soient versés tous leurs droits sans aucune condition. Concernant les heures supplémentaires, les contestataires dénoncent dans le même document le calcul sur la base d'une heure et 22 mn par jour au lieu de 8 h par jour comme il a été convenu lors des réunions de conciliation. Le calcul des primes sur la base du salaire de base seulement est refusée par les représentants des gardes communaux car, affirment-ils, ils s'étaient entendus avec la tutelle sur leur calcul sur la base du salaire brut (salaire de base plus les primes diverses). L'augmentation des retraites à un seuil minimum de 40 000 DA, l'autorisation de bénéficier de soins dans les hôpitaux militaires, la revalorisation des primes, le bénéfice de prêts bancaires bonifiés à 100% pour les retraités et l'ouverture d'une enquête sur la gestion des œuvres sociales sont d'autres points portés dans la déclaration. Pour éclairer l'opinion publique et attirer l'attention des autorités concernées, les gardes communaux ont organisé hier dimanche une marche de protestation à Bejaia puis se rendront aujourd'hui (lundi) à Alger pour une autre station de revendications et donnent rendez-vous pour un mouvement de contestation national qui sera organisé le 10 du mois de septembre dans la wilaya de Bouira.