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Football - Après l'arrêt provisoire du championnat en Algérie : Comment gérer la trêve forcée ?

par A.L.

Le drame survenu la semaine passée au stade du 1er novembre de Tizi-Ouzou a changé toutes les données du football algérien, car les championnats des Ligues 1 et 2 sont à l'arrêt après une entame en douceur. Les compétitions des autres divisions n'ont pas encore débuté. Cette trêve forcée a donc chamboulée les programmes des équipes, même si certains entraîneurs et dirigeants ne sont pas mécontents de cette halte, salutaire pour leurs joueurs selon eux. Il n'en demeure pas moins qu'il n'est guère aisé de gérer une trêve, surtout lorsqu'elle est inattendue. De tous les pensionnaires de l'élite, seuls quatre clubs envisagent d'aller en stage en Tunisie, dans des sites désormais habituels pour eux. Le MCA, le CRB, JSS et la l'USMBA aimeraient changer d'air et éviter la monotonie des entraînements avec seulement des matches d'application, la LFP ayant annoncé l'interdiction des rencontres amicales. Dans ce championnat de Ligue 1 on retrouve une majorité d'entraîneurs locaux (10) alors que quatre clubs sont sous la houlette de techniciens français (4). Seule la JSK et le CSC ont des coaches d'une autre nationalité. Bien que les conceptions sont différentes on remarquera la préminance de «l'école» française. De ce fait, on serait tenté de supposer que la façon de gérer à bon escient cette trêve sera unilatérale. Or, ce ne sera pas le cas du fait que les situations sportives diffèrentes d'un club à un autre. A titre d'exemple, le CSC, l'USMA, l'ASMO et le MOB n'ont pas les mêmes problèmes que le MCO, l'ASO, et le NAHD. Le cas de la JSK est particulier puisque lié, qu'on le veuille ou non, à la mort du joueur camerounais Albert Ebossé. Les coéquipiers de Rial sont sous le choc et même deux d'entre eux, Kerrar et Moulay, sont retournés dans leurs pays, l'Iraq et la Mauritanie. Les dirigeants Kabyles ne sont pas certains de les voir de retour à Tizi-Ouzou. Leur stade étant fermé en raison de l'enquête, les canaris vont reprendre les entraînements à Dar El Beïda en attendant la suite des évènements. La situation de la JSK n'est guère enviable avec cette «délocalisation» forcée. A noter avis, le recours aux services d'un psychologue ne serait pas un luxe dans ces circonstances. Durant cette trêve, certains clubs vont s'efforcer de «refaire» la préparation en raison du retard enregistré durant l'intersaison. C'est le cas du MCO qui a effectué un stage incomplet en Tunisie et dont le classement de lanterne rouge inquiète au plus haut point ses fidèles supporters. Aussi, Chérif El Ouazani va s'efforcer de combler les lacunes physiques et techniques constatées au terme des deux journées du championnat. D'ores et déjà, la victoire est impérative pour les Hamraoua face au RCA. Dans le cas contraire, ce sera la crise et ses inévitables conséquences. L'ASO se trouve, à peu de choses près, dans la même situation, et à Chlef, l'absence d'Ighil Meziane suscite de nombreux commentaires, en l'absence de précisions de la direction. A El Harrach également, on mise sur cette trêve pour corriger les lacunes et on annonce l'application d'un programme spécial. Au sein d'autres clubs, on parle d'augmentation de la charge de travail. En revanche, ailleurs, des jours de repos supplémentaires ont été accordés aux joueurs. Le cas de l'ESS est particulier car les hommes de Madoui doivent préparer comme il se doit la manche aller de la ligue des champions contre le club congolais, le Tout-Puissant Mazembé. Face à un tel rival, il faudra que les sétifiens soient au top de leur forme. Comme on le voit, les préoccupations sont variées d'un club à un autre. En dehors de la situation sportive traduite par le classement actuel, il faudra tenir compte des moyens matériels et pédagogiques qui ne sont pas les mêmes partout. Ces différences, se vérifieront fatalement lors de la reprise dont personne ne connaît la date.