Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Pourquoi n'y a-t-il pas une politique arabe commune ?

par H. Miloud Ameur *

La politique sert évidemment l'Etat à triompher des aléas quels qu'ils soient ainsi que de protéger la société des dangers menaçant la vie commune tout en gérant les affaires publiques pour le bien - être de tous ses citoyens. De la s'inscrit en effet le génie de ceux qui sont- là pour exercer le pouvoir qui reste impuissant, voire faible jusqu'à ce qu'il ce qu'il dégage comme force englobant la puissance. Le terme de puissance est déjà définit par Power, Heard or Soft étant un lien avec le pouvoir à travers ses serviteurs non pas pour résoudre les problèmes qui lui se posent relevant de ses prérogatives mais dont la manière de gérer cette puissance incarnée par cette force autour des approches et des projets face à l'avenir.

Il s'agit de la puissance à l'intérieur de l'Etat face à sa société qui ne relève d'ailleurs pas de la force notamment militaire, mais bien entendu de ce que dégage du pouvoir politique à la fois sens et dimension en terme du développementalisme relevant du poids social qu'incarne la politique que ce soit nationale ou étrangère. Stratégie et diplomatie sont intimement liées de manière à ce qu'elles apportent comme solutions à court et à long terme à l'Etat et entre les Etats. Il s'agit de la politique de la sécurisation des personnes et des biens à travers les projets que porte l'Etat en termes de développement sur son territoire. Cela relève de capacités de l'Etat alors considéré comme un instrument par excellence et non pas un but en soi afin de réaliser sa politique globale.

Cependant la cause palestinienne est un échec flagrant. Elle explique non seulement la faiblesse de la Ligue arabe, mais aussi l'impuissance des Etats arabes. Cela constitue un handicap majeur de la perception de la géopolitique qu'ils ont pour maîtriser les questions régionales. Ce qui relève en effet de la notion du territoire ainsi que sa politique dominant la sphère publique dans le temps et dans l'espace. Identité et culture constituent le vrai visage du territoire lorsqu'il est uni et prospère ou désuni et affaibli. Sachant que les deux colonisations britannique et française sont derrière ce marasme accablant Etats et sociétés arabes depuis. Ce problème d'implantation d'une identité israélienne auprès des Britanniques et Français au cœur du Moyen-Orient ne vise que déstabiliser l'indépendance de la région entière ayant des problèmes structurels jusqu'à nos jours.

 De là en effet s'inscrit le poids et la portée de ce problème dont des centaines des innocents notamment les enfants palestiniens paient de leur vie chère les adaptations politico-militaires face aux implantations juives nouvellement acquises suite à l'offensive israélien.

Mais la limite de la politique arabe aussi nationale qu'étrangère n'arrive pas à maîtriser les questions clés liées aux sociétés arabes elles-mêmes en matière du développement permettant à dégager un processus de pourparlers, de partenariat et de coopération. La politique étrangère s'explique -telle d'après les réalistes en leur tête Morgenthau par ce que la politique intérieure est capable de le dégager en allant chercher cet intérêt national à travers la force ailleurs dans le monde.

La politique étrangère quoi qu'il en soit est synonyme de ce que la politique intérieure lui vient en aide pour se renforcer davantage. Israël accomplit des raids à chaque été notamment soit contre le Liban soit contre la Palestine à Ghaza face à une autorité affaiblie et incompétente, dont les pays voisins sont agressés par les Etats-Unis pour se monter qu'il est fort militairement tout en mettant ses forces armées en berne. Enfin Israël se renforce sur le plan militaire et stratégique contre les pays arabes pour une éventuelle guerre vidant à dissocier Etats des territoires pour dominer la région entière en sa faveur. Or le problème palestinien persiste si comme on exerce mal la politique ayant des répercussions graves sur la politique étrangère dont les leaderships arabes n'ont pas pu le résoudre alors sont issus de la culture militaire notamment Nasser, Bourguiba et Arafat etc. Pire encore que cela coïncide avec la vague de l'indépendance nationale durant laquelle on cherchait aide technique et soutien politique et financier de cette casse commise par le colonialisme dont les forces coloniales se sont précipitées pour retarder tout développement du monde arabe. Celui-ci est considéré comme la seule région au Monde qui est entrain de subir par le sang de ses enfants le mal entendu politico-militaire face aux manœuvres des puissances internationales.

Cette escalade menant l'armée israélienne à chaque fois en dehors de son territoire ne vise qu'à grandir les rangs des moudjahidines en contribuant au terrorisme international en l'absence d'une politique étrangère arabe commune des Etats arabes concernés afin de les affaiblir. L'un on défend les intérêts stratégiques en s'attaquant militairement à tout ce qui considéré comme menace probable et, l'autre, on fragilise l'équilibre régional de l'ennemi. Deux raisons militaires majeures sont visées : La première consiste à vider le territoire palestinien de sa population en le ''pacifiant'' afin de faciliter le traitement politique à l'Etat hébreu de grandir ses chances sur le reste des pays arabes. La seconde visant à garantir l'arrivée d'autres Juifs du monde entier.

En l'absence d'une politique commune arabe suite au choc subi par la vague de la révolution arabe qu'aucun des régimes se sentent stables à fortiori et la menace persiste toujours. Qui en est responsable ? Toute politique notamment celle de l'Etat est amenée à faire la part des choses afin d'envisager une stratégie. Celle-ci tire sa force de légitimité, du commandement et du devoir politique publique par rapport à ce qu'elle dégage comme dynamiques d'intégrations et des logiques de répartition : un défi ou un échec de la politique étrangère arabe ou tous les deux ensembles.

Ce recul exerçant les rapports de forces notamment sur le plan régional aide d'autant plus ses ennemis que ses fils à ne pas entretenir une politique cohérente au service de ses pays concernés. L'une des choses importantes qu'il faut souligner c'est de se renforcer sur le plan de l'intégration commerciale et culturelle tant que la riposte militaire est loin d'être vue le jour. L'Amérique ainsi que l'Union européenne ont réagi face à l'Etat islamique en Irak mais n'ont pas donné tant d'importance aux massacres de Ghaza en milliers de personnes ? La diplomatie arabe marche avec ce que lui autorise la politique elle-même qui ne serait-ce que pour cacher la phase. C'est ce qu'argumentent les israéliens eux -mêmes qu'ils sont la seule démocratie en Moyen-Orient face à l'opinion internationale afin de légitimer indirectement ce que l'armée israélienne lui convient à le faire au détriment des peuples et des Etats arabes.

Cet offensif n'est ni le premier ni le dernier dans les territoires occupés contre l'aile radicale du Hamas alors visant trois volets stratégiques majeurs par lesquels :

1. Déstabiliser plus les régimes arabes à travers l'enfoncement de la région dans le désordre, l'instabilité et l'extrémisme ?

2. Renforcer l'islamisme radical par le biais de ses noyaux durs tout en l'exportant à l'extérieur des pays arabes soit pour augmenter le taux de l'islamophobie en Occident soit de grandir les rangs des terroristes à l'étranger.

3. Créer l'amalgame idéologico-politique, voire sécuritaire dans le monde arabe considéré jusqu'alors comme un terrain propice à l'infiltration, à l'insécurité et à la dépendance?

4. Affaiblir le lien homogène entre Islam et musulmans à travers l'islamisme radical afin de créer des poches de résistance comme des bases arrières au terrorisme international ?

(*) Enseignant et essayiste.