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Selon le SG de l'Union des travailleurs sahraouis : Le Maroc finance des groupes armés au Mali

par S. E. K.

«Le Royaume marocain, un danger pour la région», affirme le SG des travailleurs sahraouis, Mohamed Cheikh Lahbib, lors d'une conférence de presse tenue à Alger et qui vient couronner les travaux de l'université d'été du front Polisario tenue récemment à Boumerdès.

Intervenant hier lors d'une conférence de presse au forum d'El Moudjahid, dont le thème a été consacré à la «question sahraouie et la réalité des violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés», le SG de l'Union des travailleurs sahraouis, Mohamed Cheikh Lahbib, a dénoncé les «exactions» et «violations» que subissent les travailleurs sahraouis dans les territoires occupés de la part l'Etat marocain. Le conférencier fera un tour d'horizon sur la politique marocaine dans la région qu'il qualifiera de «déstabilisatrice» et de «menace» contre la paix dans cette région. Se mettant en porte-à-faux avec les résolutions onusiennes ainsi que des résolutions de l'Union africaine (UE) pour l'autodétermination du peuple sahraoui, le Maroc, estime le conférencier, cherche à avoir un «pied» dans ce qui se déroule dans le Sahel et dans la guerre du Mali, au moment où ce pays ne peut et n'est pas concerné par ce conflit qui se déroule en «dehors» de ses frontières, signale-t-il, en encourageant par financement et matériel militaire des mouvements armés au Mali. Dont l'un, précise l'orateur, «on ne sait d'où il vient», mais qui est, à coup sûr, une création marocaine qui lui servira de tremplin pour intervenir. Accompagné du ministre sahraoui des Territoires occupés, Mohamed El Ouali Akik, l'hôte du forum d'El Moudjahid, concernant la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, dénoncera une continuelle pression subie dans leur quotidien par la police marocaine et affirme que les travailleurs sahraouis «sont les premières victimes de licenciement et/ou de compression dans les entreprises marocaines. Le conférencier a fait part de l'existence de 5.000 Sahraouis non identifiés qui sont dans les geôles du royaume, ajoutant qu'en plus des prisonniers sahraouis au nombre de 165 reconnus comme prisonniers politiques, il existe, selon lui, 151 autres prisonniers sahraouis que le pouvoir marocain nie avoir dans ses prisons.

Selon le conférencier, le Maroc fait un embargo sur toutes les informations pouvant nuire à l'image qu'il veut se donner et ainsi, le pouvoir marocain empêche et va jusqu'au rapt au nom de la sécurité du royaume, de journalistes étrangers se trouvant dans les territoires occupés. La complicité de quelques pays occidentaux et autres monarchies du Golfe n'est plus à établir car c'est avec leur aval que la monarchie marocaine agit ainsi, soutient le responsable sahraoui. «Le pouvoir marocain est un gardien sûr des intérêts de ces pays dans la région», a-t-il martelé. Et d'indiquer que c'est pour cette raison que ces pays s'opposent au processus de négociations autant que ce pays s'y oppose. Il a conclu que la communauté internationale ne peut rester muette sur les violations des droits de l'homme dans le Sahara Occidental occupé et ne peut se taire sur une situation de décolonisation.