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Précédée de la prière de l'absent : Une autre marche de soutien pour Ghaza

par Ziad Salah

En sortant de la mosquée de Zine Al Abidine du quartier Saint-Pierre, il y avait entre 150 et 200 personnes. Ils étaient précédés par une voiture avec haut-parleur. Dès qu'ils ont atteint la place des Victoires, ils ont été rejoints par un groupe de femmes composé au moins d'une cinquantaine de personnes. Dès le départ, la séparation des sexes a été imposée et s'est révélée comme marque de fabrique de cette manifestation. En fait, c'est la Commission populaire de soutien à la Palestine qui a appelé à cette manifestation. Après un moment où des slogans ont été scandés, les organisateurs ont appelé à la prière de l'absent pour les martyrs de Ghaza et les victimes du crash d'Air Algérie. Une fois la prière terminée, la marche s'est mise en branle. De la place des Victoires, elle a emprunté l'avenue Loubet, le Front de mer pour déboucher sur la place d'Armes. En évoluant, elle a recruté du monde, notamment des jeunes, dont des lycéens, mais qui n'ont rien à voir avec le mouvement islamiste. Au fil du temps, les groupes ont commencé à se composer et se démarquer les uns par rapport aux autres. En dehors du noyau dur, qui avait notamment l'usage du mégaphone, au moins deux autres groupes se sont constitués. En dehors de celui des femmes restées à la traîne de cette marche. Chacun a essayé ses slogans. Certains, acquis davantage à la culture des stades, ont tenté d'imposer des slogans «légers» mais qui mettent de l'entrain. Par contre, le groupe des organisateurs a, plus d'une fois, laissé apparaître sa propension à des discours élaborés. A l'avant de la marche, un troisième groupe, ayant choisi sa propre cadence, a presque marché seul, sans souscrire ni aux slogans des uns ni des autres.

A un moment donné, un des organisateurs a ébauché la fameuse chanson de l'époque du FIS, parti dissous. Mais il s'est ressaisi. Sinon, les slogans de connotation islamiste n'ont pas débordé le cadre soft. Et pour cause, un des organisateurs est un transfuge du MSP et se trouve dans les rangs du parti de Menasra. D'une manière globale, on a à peine frôlé des slogans politiques. Notamment celui de «Sissi ya djabane, ya amil al maricane» (Sissi le poltron, agent des Américains). Sinon, les drapeaux de Hamas (mouvement palestinien) ont cohabité avec ceux de la Palestine. Et les brigades Al Kassam ont été citées dans plus d'un slogan. Arrivés à la place d'Armes, les marcheurs se sont retrouvés ensemble.

Pour entonner d'autres slogans et signaler l'ébranlement de la marche. Le cordon de sécurité, qui a encadré cette marche de bout en bout, n'a pas eu à intervenir. Les organisateurs eux aussi n'ont pas eu à se démener pour maîtriser le cours de cette marche.