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La Huppe orpheline et l'Ourse indigne

par Boutaraa Farid

C'est l'histoire réelle et non virtuelle d'un combat inégale entre une sage Huppe et un violent Ourse. En effet, l'histoire qui suit n'est qu'un bref résumé d'un massacre d'un peuple condamné pour un seul motif qui demeure celui d'être né arabe et pas juif. C'est aussi, l'histoire d'une femme qui refuse de se soumettre aux caprices d'un voisin puissant et avide de sang. C'est également, l'histoire de l'indifférence totale des nations qui composent ce monde qui pleuraient hier, l'élimination de leurs équipes, mais qu'aujourd'hui, ne réagissent pas en voyant des corps d'enfants sans tripes. Et oui, l'histoire que nous vous proposons de lire est celle d'une lutte d'une femme vertueuse et digne de figurer dans les anales de l'Histoire comme celles de la traite des noirs que nous gardons toujours en mémoire Monsieur Obama. Il s'agit du combat d'un peuple qui a préféré le trépas à la vie d'esclave derrière les barreaux d'une cage. Ce texte est celui d'une Huppe indomptable qui se bat contre un Ourse macabre. Il s'agit d'un combat perpétuel entre le bien et le mal. C'est la lutte d'une femme non résignée qui ne cherche pas la bagarre, mais qui ne baisse pas ses bras ni sa tête devant les insultes et les menaces. La tendre Huppe avait fait le serment de ne compter rien que sur elle-même, suite à un fratricide perpétré par une fratrie qui excelle dans les discours inaudibles. La belle Huppe avait perdue tout son plumage mais, elle avait encore son courage pour faire face à un ogre bourré de rage. La douce colombe résiste aux bombes et au feu d'une armée adulée par les grandes puissances de ce monde qui reste méprisable et immonde. La brave créature sait pertinemment qu'elle ne peut rien contre les lubies de cette bête vorace nommée Israël. Notre amie la Huppe n'a plus de suaire pour enterrer ses enfants, ni de sang pour soigner ses héros. La belle femme ne dort plus et toutes les tonnes de bombes n'ont jamais ébranlé sa foi en Dieu et elle demeure debout farouche et impavide. La douce dame avait appris à connaitre les manies de la bête sauvage qui tue pour juste évacuer son stress et faire peur à tous les voisins arabes et les prévenir de quoi elle est capable. Cependant, la petite Huppe a appris à garder intact son espoir tout en démasquant le vrai visage de ce fou Ourse qui prétend être victime d'un complot ourdi par ses voisins arabes. Ces atrocités ont appris à la tendre Huppe à cacher ses peines et à tracer son bout de chemin de lumière sans se retourner vers le passé et tout ce qui s'est passé. Humblement, elle avance tout en refusant toute glorification et tout excès. Elle vit sobrement sa douleur en rêvant de festin et de gaies couleurs. Elle a appris à s'élever pour parler aux nuages de son vœu de paix qui demeure un mirage. Elle a appris à protéger son ombre des perfides nombres de traitres qui ont troqué leur gandoura et saroual contre des vêtements importés de New York, Paris et Venise. Elle a accepté son destin de combattante éternelle pour une cause qu'elle juge valable et qui rend son parcours semblable à celui d'une fable. Et oui, la femme solitaire avait compris que ce monde reste au service des sionistes qui ont su faire des affaires et qui possèdent des armes pour imposer leur loi et non pas des larmes ou des paroles muettes ou des prières volées des amulettes. La femme solitaire n'attend plus les renforts des pays arabes qui ressemblent à des haridelles. Ce qui l'intrigue demeure ces diatribes de la part des politiciens de ce monde morbide qui sert les hommes avides. La jeune femme assume son choix, mais refuse les critiques des politiques qui l'accusent de terrorisme. Elle refuse les propos des pseudos humanistes qui au lieu d'arrêter le carnage d'enfants la culpabilisent en avançant de fausses analyses de la crise. La douce femme a compris depuis longtemps que ce monde appartient aux kleptomanes et aux criminels. Elle sait que cet Ours arrogant va la tarabuster pour la chasser de ses terres. Elle sait que le prix de survie demeure onéreux. Elle sait que la lutte serait couteuse et qu'elle allait perdre un grand nombre de ses femmes et enfants. Elle sait que cette paix proposée reste artificielle et factice. Elle sait que l'Ourse reste loufoque, hargneux et macabre. La gracieuse Huppe sait que ce monde reste entre les mains d'une horde de hors la loi. Elle sait que le monde arabe vit une période critique et que tout faux pas peut déclencher un feu qui brûlera tout sur son passage. La jeune Huppe sait que l'Egypte est en crise, que la Syrie, l'Irak et la Lybie sont en guerre civile et que les autres nations sont sur la liste des décideurs qui font et défont les présidents et les rois des pays qui n'ont pas su gérer leur indépendance. La Huppe sait que la démocratie est la nouvelle arme que ces bandits vont essayer de proposer à tous les jeunes de ce monde arabe. En effet, un clic sur un bouton et des manifestations se programment et des sorties dans les rues seraient décidées. Des sorties pour chasser un régime et le remplacer par un autre peut être plus injuste que le premier. Des expériences ont été tentées mais ces pays là, ont reculé au lieu d'avancer. Ces pays là, ont perdu leur unité et leur sécurité. Ces pays là, ont tenté la chance de gagner un avenir meilleur, mais ils ont perdu le peu qu'ils avaient. Il est temps pour nous de revoir nos cartes de route. Nous sommes tous responsables de ce marasme que vit la nation arabe. Nous n'avons rien fait pour fructifier nos connaissances et améliorer notre savoir et notre culture. On parle de poisse et de mauvais œil et on oublie tout une fois au lit. Nos ennemis de toujours ont su tirer profit de nos sciences et nos expériences et les voilà maintenant tous unis comme un bloc compact. Alors que les nations arabes sont en guerre contre eux-mêmes sous le regard jubilatoire d'un occident qui tisse le feu de la discorde entre les frères. Nous sommes devenus des pays, où chaque groupe d'élites veut détrôner l'autre pour juste prendre la place et vivre dans un palace. C'est cette course folle vers les sièges du pouvoir qui nous prive aujourd'hui d'imposer un arrêt des massacres des civils chez nos frères à Ghaza. C'est notre soif du pouvoir qui nous prive de dire non à Israël et ses adjuvants. C'est notre soif de paraitre beau et puissant au sein des villes et des Etats qui nous a réduit au silence. Nous avons adossé le rôle de spectateur et non pas celui d'acteur qui agit et qui participe à réparer un tort. C'est le culte de soi et la recherche de louanges que nos leaders arabes recherchent et non pas une place au vaste paradis de Dieu. Nos leaders œuvrent pour devenir des mythes et des légendes. Et oui, Ghaza brûle sous nos yeux et tout ce que nous pouvons faire se résume à des prières, des cris et des écrits pour juste soulager une conscience qui souffre. Nous n'avons pas d'arme nucléaire et nous n'avons même une presse habile qui sait convaincre l'opinion mondiale. Ghaza brûle et nous n'avons même pas le droit de lui livrer un peu de médicament ou de nourriture. Ghaza brûle et nous n'avons même pas le droit de manifester. Et oui, les pays arabes devraient tirer des leçons. Les gouverneurs arabes sont tous sur une poudrière qui mène vers une vindicte populaire. Nos responsables devraient bien réfléchir aux problèmes de fond et non de surface. Il est temps de pencher sur la situation de l'enseignement, de la culture et de la nourriture. L'enseignement pour juste atteindre un niveau avancé en technologie et en science. La culture pour doter nos enfants d'un civisme et d'un savoir faire qui les aide à ne plus imiter les autres en adoptant leurs habitudes et mœurs. C'est le retour à nos valeurs et traditions qui devraient nourrir les esprits des jeunes et leur permettre de s'épanouir dans un climat serein, propre et plein d'amour et de respect envers tous nos semblables. Les jeunes ont besoin d'apprendre à aimer et non pas à haïr. Ils ont besoin d'apprendre à pardonner et à aider les peuples voisins. Les jeunes ont besoin de voir une grande nation arabe qui s'étend du Maroc vers les l'Asie et où les frontières géographiques n'existent que sur les cartes. Les jeunes arabes ont besoin d'un nouveau départ qui mettra fin aux quêtes individuelles. Nous sommes devenus des Etats voyous et nos femmes ont oublié le haïk et les youyous. Nous achetons tous les produits et nous aimons tous la frime qui a fait de nous des handicapés mentaux. Et oui, cette nouvelle agression à Ghaza n'est qu'un bref rappel pour les consciences. C'est juste un constat de notre état et de notre égarement du droit chemin. L'agression de Ghaza n'est rien qu'un test qui nous montre que nous avons raté le départ, mais qu'il n'est jamais trop tard pour nous de revoir les erreurs et de lancer les amarres de l'arche comme le prophète Noé que le salut soit sur lui. Pour finir, nous dirons que l'unité des arabes reste un projet possible et comme disait notre grande enseignante de littérature française Malika Hadj Nacer que la vie est belle et il faut en profiter, car toute âme quittera son corps et laissera une fétidité. Donc, profitez nos amis les arabes en faisant du bien entre vous et oubliez les querelles, car vous partez tous un jour et vous laissez aux autres vos biens.