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Les chauffeurs de taxis s'insurgent: Les clandestins font leur loi

par A.Mallem

Tout le monde a remarqué que durant le mois de Ramadan le phénomène des taxis clandestins a pris des proportions énormes, éclipsant carrément les taxis réguliers et créant une vive tension entre les deux clans.

De la station de taxis du quartier du Bardo et de l'entrée de l'avenue Aouati Mostefa, pour la desserte du quartier de Zouaghi et de la nouvelle ville Ali Mendjeli, à la station du carrefour de Ziadia en passant par la station de Sidi Mabrouk supérieur, les clandestins ont accaparé les places en chassant carrément les taxis réguliers.

«Il faut absolument que les autorités interviennent avec force pour mettre un terme à l'activité des taxis clandestins qui nous enlèvent le pain de la bouche. Sinon, nous allons arrêter carrément le service et.. advienne que pourra !», ont déclaré hier des taxis indignés qui se sont plaints d'être bousculés et parfois chassés de leurs propres stations par les clandestins.

«Si l'on ose seulement leur dire qu'ils n'ont pas le droit de venir jusque dans notre fief pour nous voler la clientèle, c'est tout de suite la bagarre. Et cela se produit inévitablement chaque jour et dans presque toutes les stations de la ville et des faubourgs», ont-ils expliqué encore. Qui sont ces clandestins ? Ce sont des chômeurs qui possèdent un véhicule en état de marche, de simples fonctionnaires ou des cadres moyens de l'administration publique, des travailleurs et cadres des entreprises publiques ou autres établissements étatiques qui, à la fin de leurs vacations ou pendant des jours fériés, font clandestinement le taxi afin de joindre les deux bouts, comme on dit, ou qui s'adonnent à cette activité supplémentaire pour couvrir les nombreuses dépenses occasionnées par le Ramadan.

Il y a cette catégorie d'habitués qui fait ce travail durant toute l'année et il y a celle des occasionnels qui opère uniquement durant le ramadan. Ce qui fait que lorsqu'un client se pointe dans une station, il trouve une profusion de taxis clandestins qui lui proposent leur service. Et rarement des taxis réguliers.

Ces derniers, las de se battre, préfèrent sillonner à vide les rues et boulevards périphériques de la ville à la recherche de clients à prendre «à la course» et non «à la place». C'est pourquoi ils évitent d'entrer dans les stations où de longues files de clients les attendent, «parce qu'il n'y a que des problèmes dans ces places et les parcours sont devenus très difficiles à cause des chantiers installés en plein périmètre urbain », a avoué hier l'un de ces taxis.

Or, les clandestins ne s'embarrassent pas tellement de ces considérations et sont volontaires pour aller n'importe où pourvu que le client paie le prix demandé. C'est pourquoi ils sont prisés par la clientèle qui considère, dans certains moments de tensions sur le transport, que les clandestins sont un secours tombé du ciel. Mais la situation ainsi créée ne plait pas aux organisations syndicales de transport par taxis qui sont montés dernièrement au créneau pour dénoncer les clandestins.

Ils demandent aux autorités d'intervenir pour faire respecter la lois et menacent de remettre la clé sous le paillasson ou de déclencher une grève générale qui paralyserait le secteur.