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Hausse des importations de lait : Une facture de près de 800 millions de dollars

par R. N.

L'Algérie a importé pour 784,90 millions de dollars de lait en poudre, durant les cinq premiers mois de l'année, contre 487,43 millions de dollars l'année écoulée pour la même période, selon les chiffres des Douanes.

Ce qui représente une hausse de 61,03%. Ainsi 154.734 tonnes de lait en poudre ont été importées en cinq mois contre 128.913 tonnes à la même période de l'année écoulée, en hausse de près de 20,03%, détaille le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. «Il n'y aura pas de pénurie de poudre de lait, car l'ONIL a toutes les quantités nécessaires pour couvrir l'ensemble du marché en cette matière subventionnée, destinée à la production du lait pasteurisé (25 DA)», avait indiqué, dans une déclaration à l'APS, le directeur général de l'office Fethi Messar. Et d'expliquer : «Nous disposons de quantités nécessaires jusqu'au mois d'octobre 2014 et nous avons même payé les achats programmés entre novembre 2014 et février 2015. Tous les besoins des laiteries, publiques et privées, en cette matière ont été et seront satisfaits».

L'office avait assuré qu'en matière de disponibilité de poudre de lait, « il n'y aura aucun problème même durant ce mois de Ramadhan ». L'ONIL distribue mensuellement 15.260 tonnes de poudre de lait pour 116 unités de production dont 15 publiques. 3,5 milliards de litres de lait cru sont produits annuellement en Algérie et l'équivalent de 1,5 à 2 milliards de litres sont importés. La consommation est estimée à plus de 5 milliards de litres/an.

Les importations de lait étaient déjà en hausse, à 633,80 millions de dollars, durant les quatre premiers mois de l'année. 125.471 tonnes avaient été importées durant les quatre premiers mois contre 116.383 tonnes à la même période de 2013. L'importante hausse de la valeur des importations par rapport aux quantités importées s'explique selon les professionnels par une hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international, dopée essentiellement par une forte demande de la Chine, premier importateur mondial.

 Pour rappel, les ministères du Commerce et de l'Agriculture avaient décidé, «pour des raisons pratiques», de reporter à janvier 2015 l'application d'une mesure visant notamment à contrôler l'utilisation, par les laiteries, de la poudre de lait subventionnée. L'ajournement de l'application de l'instruction interministérielle introduisant cette mesure qui devait entrer en vigueur le 1er juin denier, s'explique, selon un responsable du ministère, notamment par une importante disponibilité de stocks d'emballage résiduel déjà pré-imprimé. L'instruction en question exige la différenciation des emballages des différents types de lait par des bandes de différentes couleurs, pour permettre aux consommateurs de les reconnaître aisément et aux agents de contrôle de distinguer les produits vendus à prix libres et ceux dont les prix sont administrés. «On a décidé de reporter la mis en œuvre de cette instruction afin de ne pas pénaliser les producteurs disposant déjà d'importants stocks d'emballage», avait expliqué le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce. La décision interministérielle exige des laiteries la tenue de trois registres pour suivre le mouvement des stocks de lait. Il s'agit d'un registre pour les quantités de lait cru et de lait subventionné qui entrent et qui sortent, d'un registre pour les quantités de poudre de lait provenant de l'ONIL et la vente du lait produit à partir de cette poudre et d'un troisième registre pour les quantités de poudre de lait acquises auprès d'autres opérateurs que l'ONIL.