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Absurde ou l'art d'être sourd !

par Yazid Haddar

« Je tire de l'absurde, a écrit Camus, trois conséquences, qui sont : ma révolte, ma liberté, ma passion. Par le seul jeu de ma conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort et je refuse le suicide ». Si l'absurdité était le thème central de l'œuvre de Camus, on le comprend mieux maintenant ! Car, l'absurdité serait à l'abondons en Algérie ! La preuve les dernière élections, le mot qui m'est venu juste après l'annonce des résultats: c'était l'absurde. L'absurde se définit par ce qui est contraire et échappe à toute logique qui ne respecte pas les règles de la logique. Ainsi, l'absurde c'est avant tout un degré de comique très élevé. Il signifie ce qui n'est pas en harmonie avec quelqu'un ou quelque chose, par exemple, une conduite absurde est un comportement anormal, un raisonnement absurde est un raisonnement complètement illogique. Je n'arrive pas à saisir le monde de la pensée du pouvoir en place et ses logiques internes dans lesquelles il vit. Cette incompréhension n'émane pas d'une impuissance de la réflexion, mais plus d'une incapacité de saisir l'absence de la logique républicaine dans leur projet politique. De plus, cette volonté de clouer toutes les institutions de l'Etat, qui sont otages d'une logique obscure, et de mettre tout l'avenir de la nation en danger, sont désormais lourds de conséquence pour la stabilité du pays.

Le peuple a adopté « la logique de l'absurdité », qui s'est manifestée par son désintéressement aux dernières élections. Cependant, les raisons « d'abnégation » sont à foisons, or la plus absurde est ce sentiments d'abattement, cette adynamie de défendre, ainsi, cette logique c'est exprime par ces raisonnements : « de toute façon rien ne vas changer », « c'est mieux comme ça que d'avoir l'anarchie ! », etc. Le peuple, qui a aspiré à réapproprier sa citoyenneté et de s'affranchir de son s'assujettiement, se voit prisonnier de la logique « assommante », qui dissimule le dynamisme émergent ! Le processus de maturation est-il en cours ? Allions-nous vers une convergence d'actions citoyenne, après avoir une convergence d'opinion d'analyse de la situation du pays ?

Les différentes fractions du pouvoir actuel s'enfoncent dans leur absurdité, en usant encore une fois des thèmes du nationalisme et du patriotisme creux, qu'eux-mêmes n'y croient pas. Ils bouchent leurs oreilles et ferment leurs yeux, comme si rien ne s'est pas passé ! A ce propos tout a été exprimé par des analyses, des études et des réflexions de nos spécialistes de tous domaines confondus, mais le ou les principaux concernés font fi de ces alertes de la dangerosité qui guète la nation. Cependant, les pistes de travail pour sortir de la crise et afin de construire un pays démocratique et républicains et d'assurer un avenir serein aux citoyens avenirs, ont été proposés a mainte reprise, mais « le pouvoir algérien » a l'art d'être sourd et muet quand il s''agit du changer la logique de percevoir, d'agir et de construire un projet de société. Cette volonté émane-t-elle d'une logique de conservation, d'une logique de destruction (la haine de soi) ou d'une absence de toute logique ! L'Histoire est impardonnable avec les échecs des Hommes, c'est à eux d'exercer leur examen de conscience, afin de la (Histoire) ressaisir avant la fin, car tout un début a forcement une fin ! À bon entendeur, salut !