Le candidat du Front national algérien (FNA) Moussa Touati a remis en cause le taux de participation de 51, 70 % à l'élection présidentielle du 17 avril dernier annoncé par le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz.

Lors d'une conférence de presse tenue une heure avant l'annonce officielle des résultats de l'élection présidentielle par le ministre de l'Intérieur au CIP, Moussa Touati a déclaré ne donner aucun crédit, ni au taux de participation, ni aux résultats de cette élection. Ayant prédit lors de sa campagne que le taux de participation ne dépassera pas les 15 %, Touati a estimé que «le taux de participation a été gonflé en mobilisant des groupes de personnes qui ont voté plusieurs fois». Et Moussa Touati n'a pas écarté de déposer des recours sur cette question, avec preuve à l'appui, au Conseil constitutionnel. Moussa Touati a dénoncé, par ailleurs, les dépassements, l'injustice, et la violation de loi électorale, et ce depuis la convocation du corps électoral jusqu'à jeudi.

Pour le candidat du FNA «c'est une élection de l'argent et non pas un scrutin capable de faire sortir l'Algérie de la crise». Il a précisé que quelques candidats ont consommé plus de 100 fois le montant de six milliards de centimes plafonné par la loi électorale, lors de cette campagne. «Ces candidats doivent être questionnés sur d'où vient cet argent, des dons venant de personnes ou d'organisations internationales, ou l'argent du peuple ?» Et d'ajouter «de l'argent utilisé pour remplir des salles lors des meetings en achetant les consciences».

Interrogé sur sa réaction en voyant Abdelaziz Bouteflika accomplir son devoir sur une chaise roulante, il répond «c'est une preuve de plus qui montre que Bouteflika est incapable de gérer les affaires du pays».

Le candidat perdant reste persuadé qu'il n'a pas échoué lors de cette élection. «Ce n'est pas un échec, car on n'a jamais laissé notre place aux autres», dira-t-il avant de conclure «ces résultats, nous ne les accepterons pas». Pour rappel, les dépassements dénoncés hier après les élections ont été évoqués à maintes reprises par Moussa Touati lors de la campagne électorale, il avait même annoncé un probable retrait, mais il ne l'a pas fait.