Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Des produits bloqués à la frontière depuis une semaine : Appel au gel de l'accord commercial avec la Tunisie

par El-Houari Dilmi

«Nous avons d'énormes problèmes avec la Tunisie avec une exportation de jus de fruit, bloquée à la frontière, depuis sept jours, en violation flagrante de l'accord bilatéral de libre-échange, signé le 1er mars 2014» a indiqué, hier, M. Ali Bey Naceri, président de l'Association des exportateurs algériens, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale.

« Pour des motifs superflus, invoqués par la partie tunisienne, nous vivons une véritable épreuve de force avec nos voisins de l'Est, qui empêchent nos produits de pénétrer leur marché, au mépris de l'accord passé avec eux, ce qui nous amène à envisager un gel de nos exportations vers ce pays, si la situation perdure» a indiqué l'invité de la radio. La taxe instaurée par la Tunisie, aux produits algériens, avait été, vivement, dénoncée, en janvier dernier, par la partie algérienne.

En effet, deux associations (Association des producteurs algériens de boissons (APAB) et l'association des exportateurs algériens) avaient appelé à la suppression de cette taxe, la considérant comme une entrave au commerce. Si cette taxe n'est pas supprimée, «l'APAB saisira le Conseil national de la concurrence», avait menacé son président, M. Hamani : «C'est une concurrence déloyale puisque les produits tunisiens qui entrent en Algérie ne sont frappés d'aucune taxe », avait-il souligné, appuyé par le président de l'Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Naceri, qui a appelé à la suppression de la taxe, la considérant comme une «entrave à la liberté du commerce, dans un cadre du libre-échange». Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens et membre de l'APAB, Ali Bey Naceri avait affirmé que cette taxe, appliquée depuis fin 2012 «pénalise les exportations algériennes vers la Tunisie. Cette taxe «n'est pas payée par les opérateurs tunisiens, mais plutôt prélevée à la source, à l'importation, ce qui oblige nos exportateurs à la payer», avait-il précisé. Conséquence de cette taxe imposée par la Tunisie : les produits algériens pourraient avoir moins accès au marché tunisien « marché favorable aux producteurs algériens de boissons », et ce, en contradiction avec l'accord de libre-échange, entre les deux pays voisins, selon M. Hamani, président de l'APAB.

Ce dernier avait, également, indiqué que cet accord devient, dès lors « dénué de sens » et en « défaveur» de l'Algérie, surtout que le marché tunisien «constitue en plus une porte vers d'autres pays, principalement la Libye, c'est pour cela que nous revendiquons la suppression de cette taxe ou l'application du principe de la réciprocité, à travers l'instauration d'une mesure similaire, vis-à-vis des produits tunisiens», selon M. Hamani. L'accord commercial préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie est entré en vigueur le 1er mars dernier, à la suite de la réunion de la Commission mixte algéro-tunisienne, qui a tenu ses travaux, à Alger.

Un accord qui ne semble pas «faire les affaires» des Tunisiens, qui ont décidé de bloquer, depuis une semaine, les produits algériens, (des jus de fruit notamment), destinés à l'exportation,.

 «Si la situation persiste, nous allons appeler à un gel de cet accord bilatéral de libre-échange entre l'Algérie et la Tunisie» a menacé, hier, sur les ondes de la Chaine 3, le président de l'association des exportateurs algériens, M. Ali Bey Naceri. Il est à noter, enfin, que les deux pays ont décidé de la tenue de la 20ème session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, durant le premier trimestre 2015.