L'équipe du FLN, celle qui s'est couverte de gloire à travers l'Europe de
l'Est, l'Asie et le Moyen-Orient pendant quatre années, a été le porte-drapeau
de la révolution algérienne déclenchée le 1er novembre 1954. Aujourd'hui,
cinquante-six ans plus tard, les deux tiers de ce groupe historique ne sont
plus de ce monde. Hélas, on aurait aimé dire qu'une franche amitié unit les
derniers survivants. Ce n'est pas le cas, car des fissures sont apparues en
raison de divergences à propos de la fondation de l'équipe FLN et dont «Le
Quotidien d'Oran» a fait état à deux reprises, le 23 avril et le 20 novembre
2013. Rouaï, Mekhloufi et Amara ont tenu à narrer les péripéties liées à ladite
fondation «réquisitionnée», selon eux, par trois de leurs anciens compagnons
résidant à Alger. Le 56e anniversaire a été l'occasion pour les médias
(journaux et TV) de revenir sur l'histoire de cette équipe du FLN et seuls quatre
anciens coéquipiers ont eu, comme on dit, l'honneur du communiqué. C'est ce qui
a provoqué le courroux de Rouaï Amar, l'un des cinq joueurs à arriver en
premier à Tunis, au mois d'avril 1958. «Je ne conçois pas que les premiers
joueurs à débarquer à Tunis soient sciemment oubliés par les médias, alors
qu'on donne la parole à des compagnons arrivés 2 ans et 8 mois plus tard. Le
comble, c'est que ces derniers évoquent des évènements qu'ils n'ont pas vécus,
étant donné qu'ils se trouvaient en France à cette époque. Nous, en revanche,
nous avons vécu cette merveille odyssée dans son intégralité ! A titre
personnel, je remercie le directeur de la TV privée qui nous a ignorés.
Cinquante-six ans plus tard, des gens continuent à mentir sans état d'âme. Je
tiens à répéter que la direction du FLN, par l'intermédiaire du regretté
Mohamed Boumezrag, n'a jamais contacté les joueurs amateurs, mais uniquement
les professionnels. La logique aurait voulu que tous les survivants de l'équipe
du FLN soient conviés à cette émission télévisée. Or, à mon grand regret, je
constate que tous les membres issus des régions de l'Est et de l'Ouest ont été
parfaitement ignorés. Je ne tolère pas que l'histoire de cette équipe soit
falsifiée car ce serait un sacrilège. Pour ma part, je le répète : j'ai en ma
possession tous les documents articles de presse et les photos de notre
merveilleuse aventure et je défie quiconque de donner d'autres versions»,
a-t-il asséné. Comme on le voit, Amar Rouaï n'a pas changé. Il est resté franc
et direct et n'admet pas qu'on touche à l'histoire de l'équipe du FLN et à
l'histoire tout court. C'est la troisième fois en une année qu'il intente un
procès à ses anciens compagnons. Réagiront-ils cette fois ? Seul l'avenir nous
le dira.