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Les marchés dans tous leurs états

par A. Mallem

La flambée a été enregistrée déjà bien avant la fête du Mawlid, mais deux jours avant la célébration de l'évènement, les prix ont grimpé encore de quelques crans, atteignant des cimes inaccessibles pour les petites bourses. Ainsi, à la veille du Mawlid Ennabaoui echarif, les prix ont augmenté dans tous les marchés populaires de la ville de Constantine et plus spécialement pour le poulet, incontournable à l'occasion dans la confection des mets extra que les ménagères préparent à l'occasion de cette fête religieuse. Aussi, son prix a connu une flambée particulière durant la journée du lundi où l'on ne trouvait pas un poulet frais à moins de 350 dinars le kilo, des courgettes à moins de 260 et de la tomate à moins de 150 dinars le kilo ! Et la mandarine à 180 dinars. Et l'on a constaté que, même dans ces conditions de prix, les marchandises se sont littéralement arrachées et les vendeurs débordés, nous a expliqué hier un marchand de poulet du marché Boumezzou situé au centre-ville. Non loin de là, ce sont des échos identiques que nous avons entendus au marché des Frères Bettou, situé sur le boulevard Boudjeriou.

Au lendemain des cérémonies officielles célébrant la fête de la naissance du prophète Mohamed (QSSL), les prix se sont stabilisés à des niveaux qui étaient déjà en vigueur au tout début de la semaine, mais ils restent tout de même élevés. Aussi, nous avons constaté, hier, que le prix du poulet au kilo est redescendu à 300 dinars. A ce sujet, il faut signaler l'apparition d'une nouvelle méthode de vente du poulet, à la pièce et non au poids, qui est adoptée par de nombreux revendeurs. Et celle-ci ne manque pas de provoquer de la suspicion chez les clients. «Lorsque nous avons comparé la taille du poulet vendu à la pièce avec le poids et la taille de celui que nous avons acheté au kilo, nous avons remarqué qu'il y a une nette différence entre les deux. Aussi, le client gagne beaucoup en s'abstenant d'acheter le poulet à la pièce. Malheureusement, la vente à la pièce a tendance à supplanter celle au kilo et cela n'est pas légal. Il y a de l'arnaque dans l'air», déclarent des clients indignés.

Au rayon des viandes rouges, les prix n'ont pas subi de changement. Le kilo de la viande de mouton se vend toujours à 1.200 dinars, celui du veau à 850, et les fruits de mer, essentiellement la sardine qui n'est pas descendu au-dessous de 300 dinars le kilo. Quant aux prix des fruits et légumes, ces derniers ont subi la même tendance et nous avons constaté un recul sensible. Ainsi, et pour conserver les mêmes légumes pris comme référence au début de cet article, nous dirons que le prix de la tomate est descendu de 150 à 90 dinars hier, et que, dans le même temps, les courgettes sont revenues au prix de 160 dinars le kilo De même que la mandarine qui est redescendue à 150 dinars le kilo.

Pourquoi cette cherté ? Selon la réponse des revendeurs des fruits et légumes, les prix vont rester relativement élevés tant que les intempéries qui empêchent l'arrachage et le ramassage des récoltes sont là. Et, selon eux, «il faut attendre l'arrivage des primeurs provenant des wilayas sahariennes (Biskra, notamment) et destinés généralement à combler les déficits des récoltes venant des wilayas du nord productrices (Jijel, Collo, Skikda, Annaba et El-Tarf) pour espérer voir les prix baisser».