Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

BHL au secours du duo Hollande-Fabius

par Kharroubi Habib

Le fait nouveau en Occident en rapport avec le conflit syrien est le poids qu'ont pesé les opinions publiques sur les prises de position de leurs gouvernements respectifs. A un point tel que cela a contraint certains de ces gouvernements pourtant favorables à une action militaire occidentale contre le régime syrien à décliner la participation de leurs Etats à la coalition que Washington et Paris ont voulu réunir à cet effet.

C'est en Grande-Bretagne que la pression de l'opinion publique a été la plus spectaculaire puisqu'elle est parvenue à influer sur le vote des parlementaires qui prenant acte de son refus de voir le pays engagé dans une nouvelle guerre dans le monde arabe n'ont pas accordé le feu vert de leur institution que leur a réclamé le Premier ministre. Elles n'en ont pas été moins efficaces dans les autres pays puisque leurs gouvernements se sont d'emblée rangés derrière elles et invoqué comme prétexte pour ne pas céder aux pressantes «sollicitations» de l'Amérique et de la France.

L'opinion française est au diapason de celles qui en Europe ont massivement exprimé leur rejet de l'action militaire occidentale envisagée contre la Syrie. Elle est la seule pourtant qui a en face d'elle un président et un gouvernement qui ont opté pour l'autisme sur son refus de l'option militaire comme solution au conflit syrien. François Hollande a résolu de passer outre son opinion publique en s'abritant derrière la prérogative que lui accorde la Constitution d'engager son pays dans des opérations militaires sans consulter préalablement la représentation nationale.

Dans son entêtement à entraîner la France dans un positionnement allant à contre-courant de celui de l'écrasante majorité de ses concitoyens, Hollande voit voler à son secours l'inévitable Bernard-Henri Lévy, la «conscience» des «va-t-en-guerre» contre le monde arabe. Arrogant, suffisant, rageant et écumant, le «philosophe escroc» réoccupe les plateaux télévisés de l'Hexagone pour vitupérer contre la «dictature des opinions» qui s'est mise en travers d'un plan d'agression prévoyant la destruction de tous les Etats arabes dont il est l'acharné défenseur sans cacher en cela être mû par ses convictions sionistes et en service commandé en faveur des intérêts de l'Etat d'Israël dans la région.

Il y a peu pourtant quand les opinions publiques occidentales faisaient naïvement preuve d'esprit moutonnier et prenaient pour argent comptant les arguments mensongers que lui et d'autres «consciences» du même acabit leur débitaient sur les causes «morale, humanitaire» et tutti quanti du devoir d'intervention pour l'Occident, BHL était tout miel avec ces opinions publiques dont il se plaisait à dire que c'est leur existence qui distingue dans le bon sens l'Occident du reste du monde et fait que les interventions de celui-ci sont «légitimes». Les voilà maintenant traitées de «dictatures» et Bernard-Henri Lévy le «démocrate impénitent» sommant les gouvernants européens à n'en pas tenir compte. Bernard-Henri Lévy ne doit qu'à la servilité du microcosme médiatique français au lobby sioniste de pouvoir tonner contre la «dictature» des opinions. Mais les Français ne l'écoutent plus sachant ce que cachent sa posture et ses discours et surtout le mépris qu'il leur voue et dont il ne cache plus.