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Richesse et pluralité du mouvement national

par Omar Merzoug

Auteur d’une trentaine d’ouvrages sur l’histoire du nationalisme algérien, biographe de Messali Hadj et de Ferhat Abbas, Benjamin Stora explore depuis plus de trente ans le nationalisme algérien en en disséquant les continuités et les ruptures, les réalisations et les drames. En exclusivité pour Le Quotidien d’Oran, il met en lumière les cheminements longs, complexes et sinueux qui aboutiront au FLN.

Omar Merzoug : Comment, selon vous, caractériser le nationalisme algérien d’avant 1954 ? Et subsidiairement devait-il recourir aux armes ?

Benjamin Stora : Aux armes, je ne sais pas. Avant 1954, le nationalisme algérien était pluriel. Il y avait un nationalisme à la fois traditionnaliste, religieux, réformiste incarné par les Oulémas, très influents à Constantine, puisque c’est là qu’il est né avec le Cheikh Ben Badis. Il y avait aussi un nationalisme de type assimilationniste républicain qui militait pour l’égalité et la justice sociale représenté par M. Ferhat Abbas et le Dr Benjelloun, très considérable personnage constantinois des années 1930 qu’on a tendance à oublier, ce type de nationalisme va jouer la carte de l’égalité politique jusque dans les années 1950. A quoi s’ajoutait un nationalisme politique, illustré par le Parti communiste algérien qui n’était certes pas favorable à l’indépendance, mais qui militait à la fois pour l’égalité, la justice sociale et pour que l’on accordât une meilleure place aux « Indigènes musulmans » selon la formulation de l’époque. Et enfin, il y avait le nationalisme indépendantiste radical, et c’est celui au fond qui nous interpelle le plus puissamment, car c’est de cette tendance, celle de Messali Hadj, que vont émerger tous les acteurs du 1er novembre 1954. C’est à la fois un courant imprégné d’influences socialistes révolutionnaires -parce que Messali Hadj était présent à Paris au sein même de l’émigration algérienne-, nourri par l’exemple de la Révolution soviétique, par le syndicalisme, mais en même temps très attaché à la naissance du nationalisme arabe dans les années 1930, par l’importance de la question religieuse de l’islam comme refuge identitaire. Par conséquent ce courant s’abreuve à tous ces éléments constitutifs, mais avec cette particularité que Messali Hadj était dans la radicalité de la rupture, de la séparation d’avec la France, ce qui n’était pas le cas des autres courants du nationalisme algérien. C’est pour cela qu’il va l’emporter sur les autres tendances, notamment après les massacres de Sétif et de Guelma de 1945. Cela dit, on aurait intérêt à réfléchir aujourd’hui sur l’ensemble des courants et leur interaction. Il y a eu beaucoup de travaux dans les années 1970 et 1980, et c’est normal, moi le premier, sur le courant indépendantiste radical dont le promoteur était Messali Hadj, mais l’Algérie d’aujourd’hui aurait intérêt aussi à redécouvrir la richesse de la pluralité de son nationalisme d’avant 1954, à travers toutes les personnalités qui ont construit ces mouvements réformistes religieux, républicains, socialistes, presque kémalistes. Il y avait toutes ces lignes politiques qui existaient dans l’Algérie plurielle, qui comme on le sait vont rejoindre le FLN, à l’exception notable de Messali Hadj, et disparaître apparemment de la scène politique et culturelle. Je dis apparemment, parce qu’au fond ils auront tous des héritiers qui chemineront à l’intérieur de cette société algérienne après l’indépendance sans être représentés officiellement au niveau de l’Etat. L’interaction existant entre tous ces courants me paraît un objet digne d’études désormais, parce que c’est la mobilité, la circulation entre tous ces courant qui m’intéresse dans ce nationalisme algérien, et il y en a eu énormément. On aurait tort de calquer l’histoire politique algérienne intérieure sur le modèle européen ou français traditionnel, opposition entre droite/gauche, les relations personnelles, familiales y jouaient au contraire un très grand rôle. Pour comprendre la complexité de cette histoire, j’ai été obligé de créer de toutes pièces un dictionnaire des acteurs du nationalisme algérien, (« Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens », 600 portraits, L’Harmattan, 1985). Avant de faire l’ouvrage sur le nationalisme algérien avant 1954, il a fallu que je fasse tout un recensement des parcours de tous les acteurs pour essayer de comprendre comment s’opéraient les passages d’une tendance à une autre, d’une branche à une autre du nationalisme algérien. En construisant un dictionnaire, j’ai pu repérer les affinités, les itinéraires, les trajets et les rapports entre citadins et ruraux. A cet égard, je me suis aperçu que les mouvements radicaux étaient citadins et que les mouvements réformistes avaient plus leur base dans les campagnes. C’est étrange parce que si on prend le cas du Dr Benjelloun que je citais tout à l’heure, il était considéré comme un réformiste bourgeois alors qu’il était très populaire dans la paysannerie comme on peut le constater dans toutes les archives des années 1930. C’est assez étonnant de voir que la société algérienne « indigène », les grandes familles algériennes avaient été déclassées par la colonisation, si bien que le nationalisme radical a été obligé de se recomposer à l’extérieur de l’Algérie, dans l’émigration et où, à l’intérieur de l’Algérie, le cheminement ne conduisait pas nécessairement la société algérienne à la radicalité. La radicalité n’était pas là à l’origine, il a fallu trouver tous les interstices possibles de ce qu’on pourrait appeler le réformisme musulman ou républicain pour parvenir à cette radicalité. La radicalité n’était pas donnée d’entrée de jeu, parce qu’il faut savoir qu’entre 1832 et 1871, il y a eu une conquête coloniale très violente, et donc un écrasement de la société, y compris paysanne, dont on ne trouve pas d’exemple au Maroc ou en Tunisie. Afin de reconstruire des instruments ou des outils politiques, il a fallu composer, négocier, aller dans les interstices. Je pense au parcours de personnalités comme l’émir Khaled qui ont essayé d’exister dans toutes les fentes de la société coloniale pour pouvoir faire prévaloir des droits, des intérêts particuliers, des intérêts généraux. La radicalité donc elle va se construire progressivement portée par ce courant messaliste et elle va s’imposer dans la société pratiquement après 1945. Le passage à la lutte armée s’impose à la suite des massacres de mai 1945 et dans la situation politique internationale après la débâcle de Diên Biên Phu, à l’été 1954. L’effet de souffle de Diên Biên Phu va pousser à la radicalité, à la sortie du système colonial par le biais de la lutte armée. La démarche du nationalisme algérien était à l’origine plus politique que militaire.

O.M.: Vous avez travaillé sur Messali et sur Ferhat Abbas, quels regards portez-vous sur ces deux éminentes personnalités du nationalisme algérien ?
B.S.: Plus le temps passe, plus je considère que ces deux personnages ont joué un rôle considérable dans l’histoire algérienne. Ce rôle reste très important, la preuve, c’est que j’ai réédité, sans changer un iota, ma thèse soutenue avec au jury Charles-Robert Ageron, Jacques Berque, Annie-Rey Goldzeiguer et je l’ai republiée telle quelle en 2004. J’ai eu un petit regret de ne pas avoir corrigé une erreur qui consistait à attribuer à Messali un ralliement à De Gaulle en 1958. En réalité, Messali ne s’est pas rallié à De Gaulle. Sur le reste, c’est un personnage considérable, il a ouvert une voie féconde, même s’il a été seul au début. Ce fut un extraordinaire tribun auquel on a reproché son populisme. Mais comme on le sait, la génération de novembre 54 est entrée en scène, la construction du FLN, le terrifiant affrontement avec le MNA, les centaines de morts portant un tort terrible à l’image de la révolution algérienne ont éclipsé son rayonnement. Quoi qu’il en soit, Messali Hadj occupe une place considérable dans la révolution algérienne, égale à celle de Bourguiba, du sultan du Maroc Mohammed V, avec cette singularité que Messali Hadj a été éliminé de la scène politique et historique algérienne, à la différence des deux autres leaders maghrébins. A partir de là, l’Algérie a dû construire un récit historique qui a dû tenir compte de ces luttes fratricides et de cette occultation de Messali. Cette entreprise a commencé en Algérie à la fin des années 90, à la faveur du centième anniversaire de sa naissance, et on a vu se multiplier les livres, les travaux, les colloques sur Messali. Il y a tout un très difficile travail de mémoire, de réappropriation de la mémoire. Il y a cette question de guerres des mémoires, cette tragédie fratricide, la part que les uns et les autres y ont prise, qui continue de ronger la société algérienne

O.M.: Puisque vous abordez la question des luttes intestines entre FLN et MNA, il y a eu Melouza, acmé de l’affrontement. Mohammedi Said, chef de la Wilaya III, considère les habitants de Melouza comme des « traîtres ». Qu’en pensez-vous ?

B.S.: Il a même déclaré que l’ennemi intérieur était plus important que le soldat français, « le soldat français venait après ». Précisons : ce n’est pas tout l’ALN ou le FLN qui est responsable des massacres de Melouza, c’est un détachement de l’ALN. Le FLN, il faut le rappeler, n’était pas une organisation centralisée, très structurée, réunissant à dates fixes son bureau politique. Cette image du FLN ne correspond pas à la réalité. Il y avait au sein du FLN une grande diversité de pouvoirs, une très grande autonomie des acteurs, on le voit quand le 20 août 1955, Zighoud Youssef prend l’initiative de l’attaque sans en référer à un commandement supérieur. Et toute la complexité de l’histoire du FLN, c’est précisément de restituer à la fois toutes ces autonomies et cette recherche perpétuelle du consensus. Les conclaves du FLN en donnent une idée. Entre juillet 1959 et janvier 1960, la recherche de l’unité ou du consensus ne dure pas moins de six mois, entre les maquis de l’intérieur, les gens du GPRA, la place de la Fédération de France du FLN. Il y a tout le temps des palabres interminables parce qu’il y a cette recherche du consensus avec cette hantise du fractionnement de la nation. Il y a cette obsession de l’unité politique et cette crainte de la rupture du lien national. Il faut bien comprendre cette obsession parce que c’est très important. Mais cette unité du FLN, elle n’est pas donnée d’emblée, elle est à construire constamment, c’est tout le problème. On a des régions, des acteurs autonomes qui interviennent en fonction des nécessités locales, des perceptions locales de ce danger possible de la destruction du lien national. Pour comprendre, et non pas pour excuser ou justifier ce qui se passe à Melouza, en 1957, on a la hantise du complot et de la destruction du lien national par une organisation rivale qui pourrait être instrumentalisée par la France, ça c’est tout le temps présent, à quoi s’ajoutent la radicalité naissant de la violence intérieure qui s’exprime dans la rivalité de village à village, la violence paysanne et la radicalité des révolutions. Dans les processus révolutionnaires, on assiste toujours à de la surenchère. Dans une révolution, la tendance n’est pas au compromis, elle est à la radicalité et ceux qui essaient d’exprimer la position du juste milieu se font à leur tour éliminer ; ça a été le cas de Messali Hadj bien entendu, mais ça sera le cas plus tard d’autres, de Ferhat Abbas et de Ben Khedda qui ont été débordés par de plus radicaux qu’eux. Si on additionne tous ces éléments, surenchère, radicalité révolutionnaire, violence paysanne, hantise de destruction du lien national, rivalités villageoises, on arrive à cet engrenage qui conduit à la tragédie.

O.M.: Pourquoi d’après vous Messsali n’a-t-il pas, à l’instar de Ferhat Abbas, rejoint le FLN ?

B.S.: On peut formuler à ce sujet de nombreuses hypothèses. Comme pour Melouza, l’histoire est faite de faisceaux qui s’imbriquent. Il n’y pas une cause unique. A l’époque, on avançait une cause unique, Messali Hadj, disait-on, c’est le culte de la personnalité, il n’a rien compris, il a été dépassé. C’est un argument de pure polémique qui a été utilisé très efficacement par ses adversaires pour le décrédibiliser. Mais, fondamentalement, je crois qu’il y avait d’abord ceci que Messali croyait, d’abord et avant tout, à l’action politique classique. Peut-être avait-il sous-estimé la dimension de la radicalité qui animait les jeunes militants d’alors, je dis peut-être parce qu’il a tout de même pressenti cette radicalité par exemple lorsqu’il avait soutenu les militants de l’OS (ndlr : Organisation clandestine fondée en 1946 et chargée de préparer l’insurrection armée, démantelée par la police en 1950) contre les centralistes. Mais de mon point de vue, ce que Messali semble avoir sous-estimé, c’est l’impact de la révolution nassérienne. Au fond, la puissance de la révolution égyptienne fait que l’Egypte pour ne pas être isolée dans le monde arabe avait besoin de forces avec lesquelles s’allier. Or l’Algérie était un pays très important, et je crois que l’Egypte a joué un très grand rôle dans l’aide apportée au déclenchement de la révolution algérienne, via la radio, par la livraison d’armes, par les ralliements des hommes à l’idéal nationaliste arabe. A cet égard peut-être que Messali aurait pu négocier, parce qu’il y a eu des « perches » tendues par Nasser dans sa direction, notamment la possibilité que Messali puisse par exemple prendre la tête du FLN. Mais je pense que Messali avait sous-estimé la puissance de la vague nationaliste arabe ou qu’il n’avait pas confiance dans le nassérisme et dans le nationalisme arabe, il était, en 1954/55, paradoxalement plus proche du réformisme religieux et du républicanisme traditionnel que du nationalisme arabe radical. Or ses adversaires se sont adossés à ce nationalisme arabe de la rupture à l’époque et ils avaient le vent de l’Histoire en poupe, ils étaient accordés à l’histoire en train de se faire, ils étaient de plain-pied dans Bandoeng, dans la décolonisation au plan international, dans la puissance aussi apportée à ce qu’on appelait le tiers-monde par le bloc communiste. Je n’explique pas autrement le basculement des intellectuels français de gauche en 1956 en faveur du FLN. Car pourquoi pencheraient-ils presque tous du côté FLN alors qu’ils avaient des sympathies pour Messali, très considérable personnage à l’époque ? Il ne peut y avoir qu’une seule explication à ce phénomène, le moment en 1956 c’est celui du tiers-mondisme politique à l’échelle mondiale ; on a le nationalisme arabe qui monte en puissance et qui se présente comme laïc alors que le nationalisme algérien version Messali apparaît (je dis bien, « apparaît »), comme plus religieux, archaïque, déconnecté des temps nouveaux, et ce basculement est très spectaculaire, même si tous les intellectuels n’ont pas basculé, il y a une toute petite poignée qui est restée fidèle jusqu’au bout à Messali, comme André Breton, Benjamin Peret, Edgar Morin, mais ils étaient très minoritaires. Mais ceux-là ne pesaient pas lourd par rapport à Jean-Paul Sartre et face à la capacité mobilisatrice des intellectuels communistes. De plus les étudiants de l’UGEMA se sont tout de suite rangés du côté du FLN, toute l’intelligentsia des étudiants musulmans de l’époque était pro-FLN. La base du MNA était en revanche beaucoup plus ouvrière. Le FLN l’a emporté entre autres parce qu’il avait conquis l’hégémonie culturelle ; le FLN avait réussi, et cela rend la révolution algérienne très prémonitoire par rapport à ce qu’on va connaître en général par la suite, la conquête d’une hégémonie culturelle dans une guerre ou une révolution c’est fondamental ou dans une lutte politique. Et je pense que le FLN a conquis très vite cette hégémonie culturelle sur le MNA dans la façon qu’il avait de se présenter à l’échelle internationale, autrement dit le FLN a gagné la bataille de l’image, de la propagande, pas seulement contre le MNA et Messali mais aussi contre la France. Le FLN a très tôt compris l’importance de la bataille, sur le plan politique, dans les médias, et ça c’était fondamental. Le FLN s’est d’autre part attaqué à l’image de Messali plus qu’à son programme (les deux programmes étaient identiques), et cette question est décisive. Et cette conquête de l’image va expliquer le basculement de toute une partie de la gauche française et du nationalisme arabe en direction du FLN et ça c’est fondamental. Du coup, Messali va se trouver marginalisé, puisqu’il a perdu la bataille de la représentation médiatique et son isolement ira dès lors grandissant. Messali, je pense, n’a pas voulu reconnaître tout cela pour des raisons qui tiennent à sa personnalité. Il était un chef charismatique qui drainait derrière lui des foules considérables, ne l’oublions pas. Il y a néanmoins un dernier aspect à souligner, Messali était en prison. Il n’était pas libre de ses mouvements, et lorsque la guerre d’Algérie a éclaté, le gouvernement français a dissous le MTLD et a renforcé toutes les mesures de sécurité autour de Messali, cela a contribué à son isolement. Messali ne communiquait avec le monde que par sa fille et son avocat. Si l’on additionne tous ces éléments-là, on peut comprendre que Messali ait perdu pied.

O.M.: Si le système colonial avait consenti à quelques aménagements, le destin de l’Algérie aurait-il pu évoluer vers une sorte de fédéralisme ?

B.S.: Non, dans les années 1950, il était trop tard pour qu’une solution fédérale fût viable. La solution du fédéralisme et de l’égalité aurait pu avoir une chance dans les années 1930. Après l’échec du projet Blum-Viollette, c’est la montée en puissance du PPA. Des élections de 1938 aux élections de 1947, c’est partout le PPA et son alter ego le MTLD qui s’impose. En octobre 1947, au deuxième collège, c’est le PPA qui triomphe. Il fallait être aveugle pour ne pas voir le raz de marée indépendantiste, les solutions de type fédéral étaient des solutions complètement dépassées à la fin des années 1940. Il y avait une très grande radicalité de la société algérienne qui commençait à s’exercer et qui s’est considérablement renforcée après les massacres de Sétif. Il faut aussi signaler le décalage de la classe politique française par rapport à la radicalité de la société algérienne, aucun leader politique, Ferhat Abbas, le Dr Bendjelloun, et encore moins Messali Hadj n’a été reçu par le président français du Conseil pour faire un tour d’horizon, voire pour des conversations informelles. Cela paraît incroyable, cette forme de mise à l’écart, de mépris, d’inconscience et de racisme, tous ces acteurs ne pouvaient pas aux yeux des hommes politiques français avoir une sorte d’existence politique. Enfin, il faut évoquer l’éloignement du monde colonial par rapport à la société algérienne « indigène ». La phrase du général Duval après les massacres de mai 1945 est significative : « Je vous ai donné la paix pour dix ans ; si vous n’apportez aucune réforme, cela recommencera ». Eh bien ! Les Européens d’Algérie n’ont rien changé, la preuve en est que les élections de 1948, du deuxième collège, ont été entièrement truquées. Ce qui signifie que lorsqu’on considère la révolution de novembre 1954, on se demande aujourd’hui pourquoi elle n’a pas éclaté plus tôt.


Une erreur technique, lors de la mise en page, nous a fait paraître la version non revue de l’entretien avec M. Benjamin Stora. Nous rééditons la bonne version en nous excusant auprès de son auteur et de nos lecteurs.