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Cybercriminalité : De nouvelles mesures

par M. Aziza

Le ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Moussa Benhamadi, a annoncé la création prochaine d'une Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Le ministre a précisé jeudi, lors d'un atelier sur «la criminalité dans les cyberespaces et les moyens de prévention» tenu au siège du Cerist, qu'un groupe de travail a déjà été installé. «Il a été chargé d'engager des réflexions pour la mise en place d'un système national visant à protéger tous les systèmes d'information et la mise en place de ladite agence». Une sécurisation des systèmes d'information devient aujourd'hui impérative sachant que nos institutions et les entreprises publiques et privées sont vulnérables aux attaques numériques. Elles sont sous la menace permanente des hackers.

Le ministre a précisé en outre qu'un autre groupe de travail a été installé au niveau de l'autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) pour l'élaboration d'une autorité racine en matière de certification électronique, afin de permettre le lancement du e-commerce, tout en assurant la sécurité au niveau de tous les segments numériques.

Toujours dans le même contexte, Benhamadi a annoncé la préparation en cours de deux projets de loi sur la cybercriminalité, et ce pour contrecarrer la curiosité «très poussée» de certains hackers qui mènent parfois à commettre des crimes numériques. Le premier projet de loi concernera la protection des données personnelles et le deuxième portera sur les transactions électroniques. Ce dernier, précise le ministre, sera examiné à la prochaine session parlementaire.

LES HACKERS ALGERIENS SONT DE PLUS EN PLUS REDOUTES

Les instances judiciaires et sécuritaires parlent d'émergence importante de la cybercriminalité dans notre pays. Elle évolue au même rythme que la généralisation des technologies de l'information. Les services de la gendarmerie ont traité 24 affaires de cybercriminalité pour les cinq premiers mois de l'année 2013, contre 22 affaires traitées tout au long de l'année 2011. Le représentant du ministère de la Justice, le procureur Abderrazak Ben Salem, a parlé de 35 affaires solutionnées entre 2005 et 2010 où 88 personnes ont été inculpées et poursuivies par la justice. Les services de la police judiciaire de la DGSN évoquent une vingtaine d'affaires en 2012 dont certaines visant des banques et des entreprises étrangères. Ce sont en fait des attaques numériques importantes ayant touché la vie privée des internautes, différentes institutions et structures publiques et privées.

Le représentant de la police judiciaire à la DGSN, Abdelkader Mostefaoui, a affirmé que les hackers algériens sont d'une intelligence inouïe. Il a précisé qu'au delà des piratages de logiciels et le décodage des chaînes de télévision satellitaires, certains hackers algériens arrivent à relever des failles dans les systèmes de sécurité bancaire nationaux et étrangers. Le conférencier a cité le cas d'un hacker algérien ayant découvert une faille dans un système sécuritaire d'une banque étrangère. Le hacker algérien, précise Mostefaoui, a menacé la banque de vendre cette faille et des hackers internationaux si la banque refusait de lui donner une importante somme d'argent. Et d'ajouter que la banque a, de ce fait, revu son système de sécurité, mais le hacker algérien a trouvé une autre faille. Il a fini par vendre cette faille à un groupe de hackers criminels étrangers. Le conférencier a cité en outre, des affaires de vols de fonds par hameçonnage, ou un hacker algérien qui a collaboré avec des pirates étrangers pour attaquer une banque algérienne contre une somme de 200 millions de dollars.

En ce qui concerne le réseau social Facebook, la police judiciaire a démantelé un réseau regroupant 50 personnes qui proposaient et présentaient des aides pour des mariages entre personnes du même sexe, a précisé le conférencier.