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Plaidoyer pour diminuer la prescription de médicaments aux enfants

par A. M.

« La relation entre l'enfant malade et le médicament est une relation spéciale qui peut se révéler dangereuse en ce sens que le corps de l'enfant, qui n'est pas encore celui d'un adulte, possède ses caractéristiques propres, surtout quand il s'agit du fonctionnement de ses organes, à l'exemple du foie et du rein qui ne fonctionnent pas de la même manière que chez l'adulte», nous a expliqué, jeudi, le Dr Khélifi-Touhami Tahar, pédiatre, en marge de la journée thématique consacrée à la pharmacologie pédiatrique. Donc, a poursuivi ce praticien, quand on prescrit un médicament à un enfant, il faut éviter de transposer à celui-ci ce qui est fait pour l'adulte. A ce moment-là, il faut toujours réfléchir et se poser la question si ce médicament n'est pas nocif pour l'enfant.

Pour le Dr. Khélifi-Touhami, on peut éviter de se tromper dans la prescription peur peu que le médecin prescripteur s'attelle à bien se former, en ayant à l'esprit toutes les innovations intervenues dans ce domaine pour essayer, encore une fois, de ne pas nuire à la santé de l'enfant . Telle est la problématique posée lors de la tenue, jeudi dernier 27 juin à Constantine, de la 14ème journée thématique consacrée à la pharmacologie pédiatrique qui a été organisée par l'association des pédiatres de la wilaya de Constantine et qui a regroupé aussi bien les pédiatres, les médecins généralistes, les gynécologues que les pharmaciens.

En justifiant le choix de ce thème pour la formation continue des pédiatres, le Dr. Khélifi-Touhami, qui est par ailleurs, le président de cette association, avancera deux raisons principales : avoir toujours une bonne prescription et ce, afin de ne pas nuire à la santé de l'enfant et, second objectif visé, rétablir la relation rompue entre le couple médecin-pharmacien. " Cette relation essentielle a été souvent rompue ", a affirmé notre interlocuteur, et insistant pour son rétablissement, pour qu'il y ait une concertation concernant la prescription et la prise encharge des enfants malades ", a-t-il souligné.

L'invité de la journée, le Pr JM. Treluyer, chef de service pharmacologie à l'Université de Partis Descartes (France) a parlé de manque d'évaluation des médicaments chez l'enfant et il a prôné la limitation du nombre de médicaments prescrits à celui-ci, " que ce soit des antibiotiques ou autres ", a-t-il précisé en insistant sur l'importance de la mesure dans la prescription. " Le problème dans ce domaine, a-t-il indiqué, en effet, est qu'il y a beaucoup de médicaments qui ne sont pas assez évalués quant il s'agit de l'enfant et cela lui fait courir des risques. La deuxième chose qu'il faut signaler est que, chez l'enfant comme chez l'adulte, on prescrit souvent trop de médicaments dont on ignore les effets indésirables chez l'enfant. Et un des messages qu'il faut faire passer, à l'occasion de ces rencontres, recommanda le Pr. Treluyer, est de limiter le nombre des médicaments qu'on prescrit aux enfants.

La codéine, par exemple, qui est un médicament destiné à faire diminuer la douleur et qui est fréquemment prescrit, a causé, en France, des problèmes respiratoires chez des enfants malades. " Clôturant l'entretien, le Dr. Khélifi-Touhami est revenu pour dire que " les participants à cette journée vont sortir avec des conclusions et des recommandations pour définir les domaines d'action pour le traitement de ce problème et déterminer ce qu'il faut changer dans les comportements, chez les uns et les autres ". Et enfin, a-t-il noté, aller surtout vers le rétablissement de la relation complémentaire entre le médecin et le pharmacien et chercher à améliorer constamment la relation médecin malade et phamacien-malade ".