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Médicaments: Les pharmaciens revendiquent un laboratoire de bio-équivalence

par A. Mallem



Manifestement, le développement de l'industrie pharmaceutique qui s'est accompagné par la multiplication des unités de fabrication du médicament générique pose problème aux pharmaciens à cause, principalement, de la multiplication des intervenants sur le marché et du choix qu'il faut faire à propos du même médicament pour satisfaire le client.

Les pharmaciens d'officines, par le biais de leur syndicat, sont montés au créneau en cette fin de semaine pour demander la mise sur pied d'un laboratoire de bioéquivalence. " Il y a surnombre de fabricants ; car on est arrivé aujourd'hui à compter jusqu'à 1O intervenants pour le même médicament générique ", nous a déclaré jeudi dernier le représentant du bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) M. Aib Raouf, pharmacien de son état. " Aussi, enchaîna un autre pharmacien, le problème qui se pose pour nous, c'est quel générique doit-on conseiller au client pour son traitement ". Et un troisième pharmacien d'intervenir pour considérer que la problématique ne manque pas de poser un véritable dilemme aux gens de sa corporation. " Actuellement, explique-t-il, notre souci principal consiste à prendre en ligne de compte deux aspects aussi importants l'un que l'autre : le premier est de se demander si deux molécules fabriquées par deux laboratoires différents sont bio équivalentes. Ceci d'une part, d'autre part, poursuit notre interlocuteur, il importe pour le pharmacien de savoir si les matières premières qui ont servi à fabriquer ces molécules sont de même nature et qualité que celles utilisées par les laboratoires européens ".

Pour l'heure, cette dernière question vient d'être apparemment tranchée par le SNAPO. Si l'on en croit M. Aib, le syndicat des pharmaciens vient de mettre en œuvre une nouvelle méthode de travail consistant à visiter les unités de production de médicaments génériques implantées en Algérie pour se rendre compte de visu comment est fabriqué ce médicament. " Nous avons constitué dernièrement, à ce effet, un groupe d'une centaine de pharmaciens pour des visites à effectuer sur des sites de production de médicaments génériques. Reste le second volet : celui du malade auquel il faut donner le médicament qui réponde le mieux à son traitement. Et là, on ne peut avoir une réponse dans l'immédiat car il faut attendre que celui-ci vienne nous rendre compte de cela ". 

Se prononçant ensuite sur l'absence de laboratoire de bioéquivalences, le représentant du SNAPO a avoué que c'est une question qui fait l'actualité au sein de la corporation. " On aimerait bien avoir un laboratoire de bioéquivalence et non seulement un laboratoire de contrôle. Cela nous permettra à l'évidence de savoir si deux molécules fabriquées par deux producteurs différents sont bio équivalentes. Autre question qui se pose pour nous : est-ce que les matières premières pour la fabrication des médicaments génériques en Algérie sont les mêmes que celles utilisées en Europe ? C'est très important. Et nous avons trouvé une partie de la réponse chez le premier fabricant que nous avons visité. Et elle est positive et répond aux préoccupations des pharmaciens. Mais nous allons continuer nos investigations sur le terrain en rendant visite à d'autres unités de production ", a conclu notre interlocuteur.