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MAGHNIA: Genèse d'un crime et de l'arrestation des assassins

par Cheikh Guetbi

Le dernier meurtre en date, à savoir celui du dénommé S. F. âgé de 39 ans, lequel a été découvert chez lui, le 19 juin, assassiné à l'aide d'un outil tranchant et baignant, nu, dans une mare de sang, a été élucidé, mercredi, grâce à la nouvelle équipe de la police judiciaire de la sûreté de la daïra de Maghnia, laquelle a su faire preuve de beaucoup de tact et de professionnalisme pour identifier et arrêter les auteurs de cet abominable forfait. La tâche s'est d'emblée présentée difficile car aucun indice, mis à part une bouteille cassée, n'a été trouvé sur les lieux, même le téléphone cellulaire de la victime a été volé de même que 3 bagues, une chaîne et une gourmette ainsi que les vêtements que portait la victime. Les investigations ont été initiées aussitôt, et durant toute la nuit, vainement, du côté du milieu relatif à l'activité de la victime lequel pratiquait la cartomancie.

Le recours à l'historique des appels émis et reçus sur le cellulaire de la victime dont le numéro a été fourni par ses proches, était inévitable. Après avoir reçu le listing de tous les appels récents de l'opérateur téléphonique, les enquêteurs ont auditionné toutes les personnes ayant effectué les appels les plus récents, excepté une qui s'est avérée, selon les coordonnées du propriétaire de la puce, habiter à Bab Ezzouar et qui, après les localisations fournies par l'opérateur, se trouvait le jour de l'assassinat à Maghnia et le jour d'après à Alger et est restée en permanence en contact téléphonique avec un individu de Maghnia. La localisation a permis aux enquêteurs de déduire que l'individu en question utilisait une puce qui n'est pas sienne car ses appels provenaient toujours de la région de Sidi Moussa et non de Bab Ezzouar. L'activation du cellulaire de la victime, 4 jours après l'assassinat, a été une aubaine pour les enquêteurs lesquels se sont scindés en 2 groupes. L'un est resté à Maghnia pour tendre une souricière à l'individu resté en contact avec celui de Sidi Moussa et l'autre s'est déplacé à Alger où il a interpellé l'utilisateur du cellulaire de la victime.

Celui-ci l'a acheté chez un revendeur téléphonique lequel lui a été vendu par l'ami de l'individu recherché. C'est ainsi que les policiers sont arrivés à identifier la demeure de l'individu recherché. Cette dernière connue, les policiers se sont montrés très discrets afin de ne pas éveiller les soupçons aussi bien chez celui qui se trouvait à Maghnia que celui de Sidi Moussa car si l'un des deux aurait douté d'une quelconque action, ils se seraient tous les 2 volatilisés car ils étaient en contact permanent par téléphone. Les 2 groupes de policiers ont synchronisé les souricières et également le moment propice pour l'intervention effective non sans être assurés que les 2 complices se trouvaient chez eux au même moment.

C'est ainsi qu'après 4 jours d'enquête et 48 h passées à Alger, les éléments de la police judiciaire de Maghnia ont finalement arrivé à élucider le crime qui a, par son atrocité, ébranlé la population maghnaouie. Le principal accusé, en l'occurrence celui résidant à sidi Moussa, dénommé L. O. âgé de moins de 20 ans a, selon les policiers, reconnu avoir porté des coups à la victime à l'aide d'une bouteille cassée, quant à son complice un dénommé S. H., âgé de 35 ans, originaire de Relizane, il a nié l'avoir aidé dans sa sale besogne. Ceci n'a pas été convainquant pour les policiers lesquels ont démontré qu'un autre outil tranchant qui s'est avéré être un couteau a été utilisé dans le crime, chose que les deux sinistres acolytes ont confirmé et laquelle arme a été jetée dans un endroit qu'ils affirment avoir oublié. La version des faits, selon un des policiers, est que le plus jeune qui était une nouvelle connaissance de la victime, était seul avec elle dans sa maison située au centre-ville alors que le complice était dehors. Après avoir agressé la victime à l'aide d'une bouteille cassée et n'arrivant pas à ses fins tout seul, ouvre la porte au complice lequel se met de la partie à l'aide d'un couteau avant de s'accaparer des objets cités et de fuir. Ceci s'est produit 24 h avant la découverte du corps, au même moment où les mêmes policiers étaient sur un autre meurtre dans lequel un homme a été égorgé à l'aide d'une faux et quelques heures seulement avant qu'un enfant de 14 ans ait asséné des coups de couteau à un autre de même âge lequel a été sauvé miraculeusement de la mort. C'est dire que ce meurtre a été abordé par les policiers dans des conditions stressantes et tendues. Le crime, dont le mobile présumé était le vol (tous les objets volés ont été récupérés), ne restera ainsi pas impuni et ce, grâce à une équipe de policiers qui mérite égard et promotion car elle s'est mobilisée jours et nuits pour s'acquitter convenablement de sa mission de sécurité des biens et des personnes et à laquelle un hommage est rendu par la population.