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Logement : Mais où est passé le LPA ?

par Mokhtaria Bensaâd

Depuis 2010, le lancement du Logement promotionnel aidé (LPA), les programmes de cette nouvelle formule qui a remplacé le LSP, peine à voir le jour, à Oran.

Les postulants à ce type de logements commencent à désespérer en l'absence d'informations sur ces programmes. Ce manque de communication sur le sujet a laissé place aux plus folles des rumeurs. Ne dit-on pas que la nature a horreur du vide.

Tout le monde redoute le scénario déjà vécu avec le LSP. Ils sont des milliers à avoir envoyé leurs demandes par voie postale et ils sont des milliers à se pointer, chaque jour, aux différentes daïras, OPGI et Agence foncière pour avoir des nouvelles sur la suite à donner à leurs demandes. Hommes, femmes se présentent quotidiennement devant les guichets. Une seule et même question qui revient : «j'ai envoyé ma demande par courrier et je voudrais savoir si je suis sur la liste ou pas». L'agent devant le guichet ne déroge pas à la règle. Il donne chaque fois la seule et même réponse : «Nous n'avons aucune nouvelle sur ces programmes. Notre mission est de recevoir ces demandes sans plus». Pour les citoyens qui insistent, les employés des ces administrations usent de la langue de bois pour qu'au final, tout le monde rebrousse chemin, sans aucune info.

TOUS LES MOYENS SONT BONS POUR AVOIR UN LOGEMENT

Devant ce «flou» qui règne sur le sujet. Une qualification donnée par les postulants à cette formule eux-mêmes, les plus aguerris font appel à leurs connaissances et interventions pour s'assurer que leurs noms vont figurer sur les listes qui seront établies. Certains sont prêts à payer le prix fort pour bénéficier d'un logement LPA. Une occasion à ne pas rater. Tandis que d'autres s'apprêtent à négocier avec certains promoteurs immobiliers retenus pour ce programme. «Tous les moyens sont bons», nous disent des postulants. «L'essentiel est d'avoir un logement». Pour ceux qui s'estiment lésés, au départ, parce qu'ils n'ont aucun moyen d'intervention, ils s'arment de patience et attendent que le jour «j» sera celui où ils seront convoqués pour finaliser leurs dossiers. Kheïra a envoyé sa demande en 2011 par voie postale à la daïra d'Oran avec accusé de réception. Ensuite, elle a envoyé tout un dossier par courrier comportant un formulaire légalisé, fiche de paye, attestation de travail, déclaration sur l'honneur, fiche familiale et extrait de naissance. Depuis cette date aucune suite. Ses va-et- vient à la daïra sont sans succès. La seule information qu'elle a pu obtenir, dit-elle de la part de gens qu'elle connaît à la daïra est que «les convocations, c'est pour bientôt». Elle souligne, «on m'a dit qu'ils vont commencer à convoquer les mariés d'abord, les divorcés ensuite. Les célibataires seront les derniers appelés». Pour Kheïra, rien de concret n'est à l'horizon et personne n'est en mesure de donner la bonne info.

A la daïra de Bir El Djir, la situation n'est pas meilleure. C'est le black-out. Personne ne sait rien. «Dites-nous si nos demandes ont été acceptées. C'est tout ce que nous voulons savoir», a demandé un citoyen à l'agent derrière le guichet. Ce dernier répond : «nous ne recevons plus de dossiers maintenant. Les demandes reçues seront traitées progressivement».

Un autre citoyen demande quel sort a été réservé aux demandes adressées à l'OPGI. Le même agent rétorque, «nous commençons à recevoir ces demandes par petits quotas. C'est tout ce que je peux vous dire».

Une virée à l'OPGI, n'a pas éclairé sur la situation. A l'office, un service est ouvert pour recevoir les citoyens qui viennent s'enquérir sur leurs demandes. On nous explique sur place que l'OPGI n'a plus la charge de traiter ces dossiers. Un employé chargé de ce dossier, nous montre la correspondance adressée au mois d'octobre, aux OPGI, les informant du transfert des dossiers aux daïra.s «Nous n'avons plus la prérogative de traiter ces dossiers. Nous sommes en train de faire le transfert. C'est aux daïras de vous convoquer», explique cet employé. Mais devant l'insistance des postulants, il déclare, «normalement, je ne vous reçois pas dans mon bureau». Ceux qui ont déposé leurs demandes à l'Agence foncière, ne sont pas sortis de l'auberge. Ils doivent attendre. Et jusqu'à quand ?

Pour avoir des éclaircissements sur le LPA, la question a été posée au wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf. Le premier responsable de la wilaya a été catégorique en déclarant que «l'étude des dossiers LPA se fera dans la transparence la plus totale. Tous les moyens ont été mis en place pour éviter toute spéculation. Je suis contre l'octroi d'un quota aux promoteurs immobiliers pour justement éviter le business sur ces logements. Il y a 6.500 LPA qui seront réalisés, à Oran, plus le programme de logements promotionnels publics confié à l'Entreprise nationale de Promotion immobilière (ENPI) qui permet aux postulants de choisir les matériaux de construction haut de gamme». Pour le wali d'Oran, l'opération est en cours avec le respect de la loi en vigueur.

Concernant le LPP, le directeur général de l'ENIP, a annoncé que les souscriptions au programme de logements promotionnels publics seront ouvertes à partir du 1er juillet prochain, Les dossiers de souscription pour l'acquisition d'un logement LPP seront reçus à l'ENPI et ses différentes structures implantées dans 24 wilayas.