Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

François Hollande : Bouteflika toujours en France, pas de risque de chaos en Algérie

par R.N.

Le président français François Hollande a dit, hier vendredi, espérer «un retour le plus vite possible» en Algérie du Président Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé à Paris, depuis plus d'un mois et dont l'état de santé fait l'objet de nombreuses rumeurs. «Il est en convalescence dans l'établissement des Invalides (un hôpital militaire parisien) où il se voit prodiguer tous les soins nécessaires et il aura ensuite à rentrer, j'espère le plus vite possible, dans son pays», a déclaré le président français, dans un entretien à France 24, RFI et TV5 Monde. Arrivé en France, à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, le 27 avril, à la suite d'un AVC mineur, selon les autorités algériennes, Bouteflika avait été transféré le 21 mai aux Invalides «afin d'y poursuivre sa convalescence», selon le ministère français de la Défense.

Alors que le mandat de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, s'achève en 2014, M. Hollande a dit «ne pas croire» à un risque de chaos sur la succession au sommet du pouvoir algérien. «Il y a une solidité des institutions algériennes, c'est aux Algériens de déterminer leur avenir, des élections sont prévues en 2014 et je fais confiance à ce processus», a-t-il déclaré. Par ailleurs, la France veut engager une «coopération» avec la Libye pour mettre «hors d'état de nuire les groupes terroristes» présents dans ce pays mais exclut toute action militaire, hors du cadre de l'Onu, a déclaré François Hollande.

«Il y a des règles pour toute intervention française. Nous, nous intervenons dans la légitimité que nous confèrent les résolutions de l'Onu et dans aucun autre cadre», a affirmé M. Hollande, ajoutant: «Jusqu'à présent, nous n'avons pas été appelés par les autorités libyennes». «Donc je veux couper court à ce qui n'est pas une information», a-t-il déclaré à propos des informations de presse évoquant une intervention de la France. En revanche, «nous devons appuyer tous les efforts des autorités libyennes pour que nous puissions lutter contre le terrorisme», a-t-il affirmé, estimant que les groupes terroristes, installés dans le sud de la Libye, étaient très probablement à l'origine des récentes attaques au Niger. «C'est le plus probable», a-t-il dit. «Nous devons donc avec les autorités libyennes et seulement elles, voir quelle coopération nous engageons pour mettre hors d'état de nuire ces groupes terroristes» a précisé le président.

Après l'intervention militaire de l'Otan en 2011, «c'était à la communauté internationale d'être beaucoup plus présente (en Libye) y compris par des forces sur place», a-t-il considéré, jugeant que «l'ampleur des armes qui circulaient et des groupes qui les utilisaient» avaient, à l'époque, été sous-estimés. De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Philippe Lalliot a indiqué que «des annonces seraient faites dans les prochains jours» sur la coopération avec la Libye en matière de sécurité. «Il y a, en Libye, un problème de sécurité, les autorités libyennes en sont très conscientes et sont très désireuses d'y remédier rapidement», a-t-il déclaré, lors d'un point-presse, alors que plusieurs diplomates, sous-couvert de l'anonymat, s'inquiètent du risque d'un «nouveau Mali» dans le sud de la Libye.