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Coopération : «BP restera très engagée en Algérie»

par Ghania Oukazi

«Je ne crois pas qu'un acte isolé pourrait changer notre volonté de faire du Royaume-Uni, un partenaire de choix de l'Algérie(?) c'est un pays qui est très stable, nous avons tous vécu des actes de terrorisme».

C'est ce qu'a répondu hier le représentant du 1er ministre britannique à une question sur ce qui aurait changé dans la politique de son pays envers l'Algérie avant et après Tiguentourine. Lord Risby a rencontré, hier, un groupe de journalistes au siège de l'ambassade britannique à Alger. Soutenu par l'ambassadeur, Martyn Roper, le représentant de David Cameron a précisé dans sa réponse que «rien n'a changé, j'ai remarqué une chose, que l'Algérie est un pays très stable, nous avons tous connu des actes de terrorisme, les opportunités d'affaires restent très importantes en Algérie, je ne crois pas qu'un acte isolé (prise d'otages de Tiguentourine, ndlr) pourrait changer ça». Il fera part d'une coopération intense entre l'Algérie et le Royaume-Uni, dans le domaine de la défense et de la sécurité. «Ce qui permettra un rapprochement entre nos deux pays, ça va être profitable pour nous tous,» estime-t-il. Il notera, au passage, la visite à Alger d'il y a deux semaines, du chef de l'armée britannique. L'ambassadeur soulignera pour sa part qu' «après la visite à Alger de David Cameron en janvier dernier, il a eu un accord avec le président Bouteflika pour établir entre les deux pays un dialogue stratégique dans le domaine militaire». La 1ère rencontre à Londres à cet effet devra être suivie, selon lui, par une 2ème à Alger, après l'été. «Les deux pays analysent ensemble les menaces auxquelles ils peuvent faire face et celles dans la région et cherchent des voies de coopération ensemble», explique l'ambassadeur britannique à Alger. Il note même que «dans le domaine politique, les deux pays coopèrent étroitement au niveau international en faveur du non paiement de rançons en cas d'enlèvements, la question va être discutée au cours du sommet du G8 qui se tiendra en juin en Irlande du Nord». Martyn Roper a en même temps, apporté un démenti formel au sujet d'un éventuel départ des entreprises britanniques de l'Algérie. «Les articles de presse ne reflètent pas du tout la réalité, BP restera très engagée en Algérie, je ne peux en dire plus parce que c'est une entreprise privée et c'est elle qui dialogue avec les autorités algériennes», a-t-il affirmé. Lord Risby complète ces propos en répondant à une question sur l'attitude des entreprises britanniques vis-à-vis des blocages et de la bureaucratie en Algérie.

«DE GRANDES ENTREPRISES BRITANNIQUE ONT REUSSI EN ALGERIE»

«Il y a de la bureaucratie dans tous les pays du monde, même en Grande-Bretagne il y a des entreprises qui s'en plaignent», a-t-il indiqué. «Il y a de grandes entreprises britanniques qui ont réussi en Algérie comme Unilever, BP, HSBC, et bien d'autres, elles ont toutes surmonté le défi de la bureaucratie», a-t-il ajouté. Il s'est, dit-il, entendu avec son homologue, Youcef Yousfi, pour «surmonter les blocages bureaucratiques de part et d'autre». L'ambassadeur persiste «il y a beaucoup d'espaces pour le Royaume-Uni en Algérie.» Roper fait part d'ailleurs de «l'importance de la circulation des personnes entre les deux pays.» Des représentants du ministère des Affaires étrangères et de son vis à vis britannique, le Home Office en discuteront, selon lui, la semaine prochaine «pour que la circulation des personnes devienne de plus en plus facile, ça va nous aider, dit-il, à faciliter le travail de nos hommes d'affaires d'un côté comme d'un autre.» Lord Risby rappelle que «nous avons créé récemment un groupe d'amitié parlementaire qui a effectué une visite à Alger, il y a 3 semaines de cela». Ce groupe appelé «comité des affaires étrangères au niveau du parlement» a commencé, selon lui, une enquête sécuritaire dans la région et est attendu à Alger et au Mali.

L'ambassadeur annoncera par ailleurs la venue à Alger, le 8 juin prochain, de représentants de 10 entreprises britanniques du secteur de l'énergie. Il est prévu qu'ils se déplacent aussi à Hassi Messaoud, dans le sud du pays. Les deux pays ont aussi convenu de renforcer l'apprentissage de la langue anglaise en envisageant de créer un institut de management pour une formation en anglais, et la réouverture, l'année prochaine, par le British Council de son centre de formation en langue anglaise. (Voir l'article paru dans l'édition du Le Quotidien d'Oran du samedi 25 mai 2013, page 4 intitulé«Du concret en septembre»

«LE ROYAUME-UNI VEUT ETRE UN PARTENAIRE DE CHOIX DE L'ALGERIE»

Lord Risby indique qu'Unilever «qui est implantée depuis plusieurs années à Oran, a lancé un partenariat dans le management par le développement des TIC dans lequel sont impliqués les travailleurs». Il est convaincu ainsi que «le wali d'Oran compte, à cet effet, développer Oran comme pôle industriel». Les Britanniques veulent, toujours selon lui, coopérer avec l'Algérie entre autres dans les domaines de l'aviation civile, l'industrie pharmaceutique, la mise à niveau du secteur de la santé, les TIC?

Le représentant de Cameron affirme que sa nomination pour le partenariat en Algérie prouve que «le 1er ministre britannique lui-même, est impliqué dans le renforcement des relations entre nos deux pays.» Les échanges commerciaux entre l'Algérie et le Royaume-Uni atteignent à peine, deux milliards de dollars, dont les deux tiers, ce sont, dit Roper, «les exportations algériennes de gaz et de pétrole vers la Grande-Bretagne». Ceci n'empêche pas Lord Risby de faire part d' «une croissance extraordinaire des relations de partenariat entre nos deux pays particulièrement au cours des 12 derniers mois». Il en est à sa cinquième visite en Algérie. Il avoue que « dans ma longue carrière politique, mon accueil en Algérie est le plus chaleureux que j'aie jamais eu». Avant même qu'il n'achève sa 5ème visite, il annonce qu'il en prévoit une 6ème en septembre prochain, durant laquelle «j'espère que des accords seront conclus entre nos deux pays». Il déclare que l'objectif primordial fixé à sa mission est que «l'Algérie puisse regarder le Royaume-Uni comme un partenaire stratégique de choix». Il estime «bien grandes les potentialités de l'Algérie (?), le ciel n'a pas de limites?»