Le ministre de la
Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Moussa
Benhamadi, vient de doucher les derniers espoirs des plus optimistes, quant à
un prochain lancement de la téléphonie 3G, en Algérie. Les internautes
algériens, las d'une saga, vieille de plus d'une décennie, sont de nouveau
confrontés à l'impossibilité chronique de l'Etat, à lancer la 3G, pourtant
fonctionnelle, ailleurs, dans le monde, continuant dans sa fuite en avant à
trouver des prétextes qui ne convainquent personne. Malgré toutes les promesses
ministérielles de ficeler le dossier dans des délais expirés depuis des années,
M. Benhamadi, tout en reconnaissant que le dossier en question «complexe et
d'une dimension nationale n'a pas été traité selon les délais fixés», suspend
la date de lancement de la 3G à l'opération de rachat de l'opérateur Djezzy qui
n'a pas encore été réglée. Rappelons que c'est ce même ministre qui a annoncé
que le processus de lancement de la 3G débutera, avant la fin de mars. Si
l'excuse Djezzy était attendue, un autre écueil est à prendre en considération
puisque M. Benhamadi fait observer que le lancement de la 3G nécessite la mise
en place d'un réseau national en fibre optique et équipements hautement
développés. Que faut-il alors décrypter dans les propos du ministre ? C'est que
le dossier de la 3G, en Algérie, n'est pas prêt de connaître, prochainement,
son épilogue. Mais, pour informations, le ministre a indiqué que la
tarification ne sera pas identique à celle de l'Adsl, laquelle est à un prix
fixe en illimité, et que des packs seront proposés aux abonnés à différents
prix et en fonction du volume de la connexion. Voilà pour la mauvaise nouvelle,
quant aux autres aspects de son secteur, le ministre des PTIC met en avant les
statistiques, en indiquant que l'Algérie compte 11 millions d'utilisateurs
d'Internet haut débit et via le mobile contre 10 millions en 2011. Ils sont
également 1,6 million d'abonnés à Internet, soit 1,3 million à Algérie Télécom
(Adsl) et environ 300.000 autres au réseau Internet via le mobile. Pourtant ce
que ne dit pas le ministre, c'est la pauvreté de la connexion, ses pannes et
son débit «rampant». Des lacunes dans le réseau, expliquées par la
démocratisation d'Internet en Algérie qui «est à la portée de tous», vu qu'il
«n'est pas coûteux» du fait de la gratuité de l'accès illimité à tous les
services, payants dans d'autres pays, selon le ministre, d'où «des goulots
d'étranglement» sur le réseau Internet, ce qui explique la lenteur du débit de
la connexion, a-t-il dit. Pour le ministre du gouvernement Sellal, c'est
l'engouement des Algériens pour Internet qui occasionne ce débit qui fait rager
les internautes. Pourtant, il a tenu à rassurer, en affirmant, que la qualité
de la connexion s'améliorera progressivement, à la faveur de la généralisation
du raccordement par fibre optique, en remplacement des câbles en cuivre
actuellement en vigueur sans, toutefois, préciser la date finale de cette
opération. Par ailleurs, M. Benhamadi, en évoquant le projet de loi sur la Poste,
les Télécommunications et les Technologies de l'information et de la
communication, prévoit «plus d'ouverture» du marché des Télécoms au privé.
Cette ouverture «contrôlée» recommande l'émergence notamment d'opérateurs et de
fournisseurs de contenus pouvant apporter une valeur ajoutée au marché des
Télécoms. Le ministre rappellera, à ce titre, qu'en 2010, le gouvernement avait
exonéré la TVA de la production du contenu et de l'hébergement des sites Web,
au niveau national, pour amener les trois opérateurs de téléphonie mobile, dont
l'activité est limitée uniquement à la téléphonie, à investir dans ce domaine
mais, sans trop de résultats. Ainsi, le projet de loi soumis récemment à l'APN,
tend à donner «plus d'assurance et de garantie» aux investisseurs dans le
secteur des PTIC, en séparant la réglementation de la régulation. «Le volet
réglementation relève du ministère, alors que l'Autorité de régulation de la
poste et des Télécommunications (ARPT) aura le libre arbitrage, aux sens propre
et figuré, de réguler le marché et les relations entre les opérateurs, à même
de stabiliser le marché» a-t-il tenu à expliquer. Pourtant, cette ouverture a
des limites puisque des activités, telle la gestion des fréquences, relèvent
exclusivement de l'Etat. «Il n'est pas question de confier la gestion des
fréquences ou de l'ouvrir à des opérateurs qu'ils soient publics ou privés, en
dehors de l'Agence nationale des fréquences», a précisé le ministre. M.
Benhamadi a affirmé, en outre, qu'«il n'y a aucun désaccord avec le ministère
des Finances».