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Gouvernance en Afrique: L'Algérie fait son évaluation

par Z. Mehdaoui

Le 2e rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national en matière de gouvernance, dans le cadre du MAEP (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs) a été présenté hier au ministère des Affaires étrangères. Le rapport est établi après concertation avec des membres représentant la «société civile», des syndicalistes, des associations patronales, des représentants de l'administration, etc.

Le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs est, pour rappel, un programme accepté d'un commun accord et adopté volontairement par les Etats membres de l'Union africaine en vue de promouvoir et de renforcer des normes élevées de gouvernance. C'est en fait un mécanisme d'auto-évaluation auquel ont adhéré, pour le moment, 33 pays du NEPAD. Le processus du MAEP s'intéresse à quatre domaines précis. Il s'agit de la «démocratie et la gouvernance politique», la «gouvernance économique et la gestion» «la gouvernance des entreprises» et enfin «le développement socioéconomique». «Le rapport d'évaluation a fait ressortir des améliorations mais aussi a permis d'identifier les principaux défis liés à l'emploi des jeunes, l'extension de la croissance, la promotion de la femme, l'aménagement équilibré du territoire, la lutte contre la corruption? », a indiqué hier Rabah H., diplomate algérien, représentant national du MAEP. L'auto-évaluation est l'exercice le plus important, a-t-il souligné, en affirmant que les recommandations du précédant rapport, finalisé en 2006 et présenté en 2007, ont été intégrées dans le plan d'action du gouvernement.

Il faut noter que ce deuxième rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national sur la gouvernance couvre la période allant de 2009 à 2011. Il fait le point sur les développements intervenus en matière de gouvernance politique, économique et d'entreprise ainsi que du développement socioéconomique en Algérie, est-il précisé dans le résumé du rapport, établi sous forme de livre écrit dans les deux langues, arabe et française. «Il fait ressortir aussi l'ampleur et la portée des nouvelles réformes que le président de la République a lancées dans son discours à la nation le 15 avril dernier», est-il noté dans le document qui soutient que l'accent est donc mis dans l'analyse des textes législatifs adoptés par le Parlement, sur les innovations qu'ils introduisent pour enrichir le cadre de la pratique démocratique de la vie politique et associative et sur les avancées qu'ils portent en matière d'élargissement de la représentation des femmes aux assemblées élues, d'enrichissement du champ de la liberté d'expression, «tout en rehaussant le statut des professionnels de l'information et l'introduction de standards exigeants en matière de moralisation de la vie politique à travers notamment le nouveau régime d'incompatibilité entre le mandat de député et la détention d'intérêts matériels ou l'exercice d'autres activités lucratives».

Sur la séparation des pouvoirs, le rapport d'étape note que l'analyse des développements intervenus sur la période 2009-2011 illustre le fait que «le Parlement ne se limite pas au simple vote des lois mais exerce de plus en plus de prérogatives législatives et de contrôle». Le rapport stipule par ailleurs qu'en matière d'indépendance de la justice, l'accent est mis sur le renforcement de la Cour suprême et du Conseil d'Etat, à travers notamment les deux lois organiques adoptées en juillet 2011. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, le rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme national stipule que le traitement de la question de la corruption et du blanchiment d'argent se «fonde sur toutes les mesures prises pour dynamiser la lutte contre ces phénomènes depuis la directive présidentielle N°03 du 13 décembre 2009», en soulignant dans le même cadre que «la justice dispose désormais de tous les moyens nécessaires pour réprimer les infractions de corruption». En ce qui concerne le volet «gouvernance et gestion économique», le résumé du rapport, qui s'étale sur plus de 500 pages, expose en plusieurs parties les politiques économiques menées jusqu'ici par le gouvernement pour «assurer une gestion macroéconomique saine et promouvoir un développement durable et les réformes achevées ou en cours pour améliorer la prévisibilité et la transparence des politiques économiques». Le rapport met en outre en valeur les actions menées en direction du Parlement, de la société civile et? de l'opinion publique pour «promouvoir la transparence sur les enjeux, le contenu et les objectifs des politiques économiques».

Enfin, le document rapporte également ce qu'il qualifie «d'efforts du gouvernement» en matière de diversification économique à travers la politique économique d'ensemble et les politiques sectorielles, notamment la politique de promotion des investissements, la politique industrielle, la politique de renouveau agricole et rural, et celles relatives au bâtiment et travaux publics, aux ressources en eau, à l'environnement et au secteur des services.