La mauvaise qualité du lait est, de plus en plus, dénoncée par les
consommateurs. Cette situation est due au non-respect des normes en matière de
dosage en poudre de lait. A maintes reprises, des ménagères ont fait état de la
commercialisation de lait de mauvaise qualité sur le marché. C'est du lait
léger et d'une mauvaise odeur, ont-elles indiqué. «La qualité du lait en sachet
est tellement médiocre que les enfants refusent de le boire» dira cette mère de
famille. « Ce produit contient davantage d'eau que de lait», déplorent les
consommateurs. La mauvaise qualité de ce produit, censé être un aliment
indispensable, selon la plupart des nutritionnistes, est flagrant. Le lait
commercialisé manque de protéines entrant dans sa composition. Selon M. Harriz
président de la Fédération algérienne des consommateurs, plusieurs plaintes ont
été déposées par les consommateurs qui déplorent la mauvaise qualité du lait en
sachet. Pour notre interlocuteur «la poudre de lait importée et utilisée dans
la fabrication de ce produit est généralement de qualité moyenne lorsque elle
n'est pas mauvaise. La majorité des fabricants du lait ne respectent pas le
dosage de la poudre. Il faut 110 g de poudre pour un litre de lait, alors que
le cahier des charges de l'Office nationale du lait ( ONIL) exige un minimum de
93 g». En effet, certains transformateurs usent de stratagèmes pour se remplir
les poches. Ces derniers produisent du lait d'une qualité très médiocre, car la
quantité de poudre utilisée ne répond pas aux normes. Selon d'autres sources,
cette situation est due aussi à l'utilisation de la poudre de lait distribuée
par l'Office national interprofessionnel du lait pour la fabrication d'autres
produits laitiers, au lieu de celle du lait. Il s'agit essentiellement, du
petit lait, des yaourts et d'autres produits, ce qui est contraire à la
réglementation qui stipule que cette poudre doit être utilisée exclusivement
dans la production de lait en sachet. Cependant, certains transformateurs ne
respectent pas cette mesure. Selon M. Harriz, la direction du Commerce lance
régulièrement des enquêtes qui ciblent les unités de production du lait
implantées à travers la wilaya. Le même interlocuteur a saisi cette occasion
pour souligner que même l'emballage ne répond pas aux normes de qualité et peut
porter atteinte à la santé du consommateur. Signalons, par ailleurs, que la
filière lait connaît une sensible et constante évolution en matière de
production à Oran, celle-ci ayant atteint 20 millions de litres en 2012 malgré
les faibles capacités locales de transformation, et les différents problèmes
que rencontrent les producteurs. Outre l'insuffisance d'unités de
transformation, la filière est confrontée à la faiblesse de la diversification
des aliments de bétail, limitée au fourrage concentré et aux herbes sèches, au
manque de suivi vétérinaire et à la mauvaise organisation de l'activité de
collecte. La difficulté de la collecte du lait cru réside aussi, dans la
localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par
certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait.