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GHARDAÏA: Les étudiants veulent mieux

par Aïssa Hadj Daoud

Depuis 2008, l'année où Ghardaïa et ses régions avaient vécu un « tsunami », on assiste à une dramatique dégradation des conditions de vie des étudiants. Ainsi, les dépenses obligatoires (les frais d'inscription, la sécurité sociale, le transport, la restauration, les fournitures scolaires, les vêtements? etc.) ont augmenté deux à trois fois plus vite que les montants des bourses. Résultat, une vraie perte du pouvoir d'achat pour les étudiants (lycéens et universitaires) et une situation de précarité qui conduit, la moitié d'entre eux, à décrocher de leur scolarité ou à travailler en parallèle pour pouvoir financer leurs études, le plus souvent au détriment de leur réussite. A ce jour, 70% des étudiants de la wilaya de Ghardaïa, vivent sous le seuil de la pauvreté. Particulièrement ceux de la daïra d'El Menia. Et, seuls les universitaires bénéficient d'une bourse qui n'arrive jamais à temps. Dans de telles circonstances, toutes les dépenses jugées superflues sont reportées. Cette situation sanitaire et sociale constitue un réel facteur de stress et de mal-être qui se traduit par le renoncement aux études, l'échec, ou encore des pratiques additives, notamment le tabac.

Cependant, afin de mettre fin à cette situation d'urgence sociale, quelques étudiants de Ghardaïa interrogés, postulent de nombreuses revendications, immédiates et concrètes de la part de l'Etat : « Il faut déjà augmenter le montant de la bourse, disent-ils, en prévoyant une bourse spéciale pour les étudiants du sud du pays. Créer un statut social particulier pour les étudiants du sud. Eviter les retards dans les versements de nos bourses, 90% des étudiants boursiers doivent avancer toutes les dépenses avant même de percevoir leur bourse.

Nous dispenser des droits d'inscription et d'assurance ou de les revoir à la baisse. Il s'agit également de voir la possibilité de créer, à l'intérieur de nos établissements scolaires (lycées et université), des coopératives pour l'achat, à bons prix, des fournitures scolaires». Par ailleurs, au-delà de la question pécuniaire et matérielle, il va falloir mettre un œuvre un vrai plan pour la réussite des étudiants, que ce soit au lycée ou à l'université. Cela suppose notamment de réformer certaines structures ou encore améliorer l'encadrement pour un vrai meilleur suivi des étudiants.