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La prise d'otages d'In Amenas ressuscite l'intérêt pour l'Algérie sur le web

par Yazid Ferhat

La toile s'est emparée immédiatement de l'affaire de la prise d'otages du complexe gazier de Tiguentourine. L'évènement a créé le buzz sur internet en Algérie où le réseau social Facebook a été la principale plate-forme d'information. Pour les pays dont les ressortissants étaient pris en otage, le terme Algérie ou otage a suscité de l'intérêt, mais pas au point de devancer Lance Armstrong aux USA ou la météo en Europe.

Les requêtes comportant le mot Algérie ont explosé le 17 janvier, au lendemain de l'attaque terroriste contre le site gazier exploité par Sonatrach, British Petroleum et Statoil à In Amenas (Illizi), au sud est de l'Algérie. Les termes associés «Otages Algérie», «Mali Algérie», «Algérie otages» étaient les plus fréquents. Les requêtes comportant ces termes ont battu le record sur le moteur de recherche Google durant cette semaine, selon les résultats de Googleinsight. La requête «Ain Amenas» ou «In Amenas» étaient au top ten de la semaine des recherches sur Google en Algérie. Dans la catégorie «actualités», c'est toujours «Algérie» (en Français et en Arabe), «In Amenas» ou «Ain Amenas», avec l'entrée des mots «Mali» en 7e position et de «France» en 10e. Durant la même période, la requête «Algérie» (en Français ou en Anglais), associé à «otages» ou «Amenas», suscitait un grand intérêt en premier lieu en Norvège, Roumanie, Royaume-Uni, USA, Canada, Italie et le Japon.

Cependant, l'intérêt pour le terme otage en Anglais «Hostages» dans le monde donne les USA et la Grande-Bretagne comme les pays ayant opéré le plus de requêtes avec des records le 18 janvier, au surlendemain de l'attaque terroriste. Ce terme est associé à «Algeria», «Mali», «American». Le terme «otages», associé à «Algérie», a eu toutefois un grand intérêt des internautes français.

Il faut noter cependant que le paquet mis par certaines chaines étrangères sur le sujet de la prise d'otages, les internautes n'ont pas vraiment sollicité leurs sites web. Les tendances de recherche dans les pays (dont les ressortissants ont été pris en otage) montrent que les sujets de proximité dominent : les aveux de Lance Armstrong aux Etats-Unis, la météo en France, la fermeture des écoles en Grande Bretagne. L'affaire des otages n'apparait pas dans les dix premiers sujets de la semaine pour ces pays là. Sauf pour la Norvège et le Japon qui ont enregistré un record en termes de progression pour la requête Alger. A l'évidence, l'intérêt des internautes de ces deux pays pour l'Algérie a été boosté par les inquiétudes liées au sort de leurs ressortissants pris en otages.

Les médias sociaux, l'autre terrain des opérations

Ces tendances accessibles sur le Googleinsight renseignent ainsi sur le degré de suivi de l'évolution de la situation à In Amenas par les internautes. Pour des raisons évidentes, les internautes algériens faisaient de la prise d'otages de Tiguentourine l'évènement de la semaine. Ils se sont servis à fond de l'Internet pour s'en informer. En témoigne, la progression de la cote de certains médias nationaux et étrangers dans la catégorie «actualité». Les records de recherche ont été battus en une semaine pour leur couverture médiatique de l'évènement. Les réseaux sociaux ont été utilisés comme plate-forme d'information. D'ailleurs, la première information sur la prise d'otages de Tiguentourine a été partagée sur Facebook avant que tous les médias algériens et étrangers ne s'en emparent. Le réseau social le plus populaire en Algérie est resté une semaine durant le moyen d'information par excellence avec des informations (souvent contradictoires) partagées sur les murs et tout le monde commentait les informations rapportées par les médias nationaux ou étrangers.

Actuellement, il existe 4.26 millions d'utilisateurs de Facebook en Algérie, 41e position dans le classement mondial en termes du nombre d'utilisateurs. Le taux de pénétration de Facebook en Algérie est de 12.32% par rapport à la population du pays et de 96,13% par rapport au nombre d'utilisateurs d'Internet. Un puissant média qui a servi comme l'autre terrain des opérations, devant le silence des autorités algériennes sur l'évolution de la situation à In Amenas. Des pages sont créées pour la circonstance afin de soutenir «la position» algérienne qui a donné l'assaut le lendemain. Sur Facebook, où l'on donne son avis librement, «les critiques» des pays occidentaux concernant la l'assaut donné par l'Armée algérienne ont été largement commentées.