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Les lycéens de terminale dans la rue

par A. Zerzouri

La protesta des lycéens des classes terminales, relayée par les réseaux sociaux, fait tache d'huile. Donnant le pas aux élèves des classes terminales qui ont investi la rue à travers quelques wilayas ces derniers jours, les lycéens de Constantine ont manifesté hier leur colère en organisant dès les premières heures de la matinée des marches à partir de plusieurs établissements scolaires pour converger vers le siège de la direction de l'éducation au centre-ville, où ils observeront un sit in. Certains jeunes lycéens ont effectué une longue marche, sur des dizaines de kilomètres, pour atteindre le lieu de regroupement devant le siège de l'éducation. Tout au long du parcours, les élèves étaient accompagnés par un déploiement discret des services de sécurité, réussissant à canaliser la manifestation dans un cadre pacifique, loin de tout trouble à l'ordre public. Les élèves, aussi, étaient conscients des enjeux et ne nourrissaient aucune mauvaise intention.

«Nous exigeons tout juste un allègement des programmes et la limitation des cours programmés aux épreuves du baccalauréat», crie un élève de terminal venu du lycée Zighoud Youcef à Sidi Mabrouk. D'autres se lamentent dans ce sens de la surcharge des cours et du rythme accéléré adopté par les enseignants dans un souci de terminer à temps le programme. «On n'arrive plus à suivre convenablement les cours, nous ne saisissons rien de ce qu'on nous enseigne dans les classes à cause de ce rythme accéléré des cours», témoignent à ce propos plusieurs élèves. Au niveau de la direction de l'éducation, qui recevra des représentants des élèves, on ne pourra que promettre aux élèves contestataires de transmettre leurs doléances à la tutelle. Et à ce niveau de la hiérarchie, les réponses semblent toute préparées, voire calquées sur le modèle des années précédentes. «Le programme est le même que celui appliqué durant les sessions précédentes», indiquait le 16 janvier dernier le SG du ministère de l'Education lors d'une manifestation similaire des élèves des classes terminales de la capitale.

Celui-ci estime que cette colère est justifiée par la peur des élèves, qui ont seulement besoin d'un soutien moral pour être rassurés. De leur côté, parents d'élèves et spécialistes de l'éducation manifestent une forte inquiétude face à cette situation qui «se répète chaque année», disent-ils. Certains pédagogues soutiennent qu'il faut aller vers une «réévalution et rectification» des programmes afin de permettre aux élèves «une meilleure assimilation des cours» et décrocher un bac de «qualité».