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Habitat : Les Portugais, les Italiens, les Espagnols et les autres

par Yazid Alilat

Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme veut secouer le cocotier, et revenir à des méthodes plus modernes pour la réalisation du programme national de logements. Avec un plan de charge à l'orée 2014 de plus de deux millions de logements à livrer, l'Algérie est dès lors mise dos au mur : le recours aux entreprises étrangères pour la réalisation de ce programme est devenu une nécessité. Bien sûr, le programme quinquennal pour la réalisation de logements est pourvu d'une importante enveloppe financière que l'Etat a dégagée pour résoudre progressivement la crise du logement. L'arrivée de M. Abdelmadjid Tebboune à la tête du ministère de l'Habitat a, semble-t-il, changé les mentalités dans la conception et la réalisation de cet important programme national de logements. M. Tebboune, qui veut casser certains monopoles, estime que le partenariat dans le domaine du bâtiment est vital pour achever dans les délais ce programme et, surtout, mettre en place à l'échelle locale une véritable industrie nationale du logement. Le partenariat est ainsi envisagé avec plusieurs groupes de construction étrangers, autant européens comme les portugais et espagnols, français et italiens qu'arabes, notamment les groupes égyptiens. Pour autant, la place des Chinois sur le marché algérien du BTP reste privilégiée et défendue même par le ministre. Selon M. Tebboune, la diversification du partenariat envisagé par le gouvernement dans le domaine du BTP ?'ne vise pas nos partenaires chinois''. ?'Ils seront toujours présents sur le marché algérien. Les relations entre l'Algérie et la Chine sont hautement stratégiques dans tous les domaines», a-t-il ajouté, avant de rappeler que ?'ce sont les Chinois qui ont construit l'hôtel Sheraton d'Alger en 18 mois''. Selon le ministre de l'Habitat, les constructeurs chinois ?'vont nous offrir gratuitement un opéra de 3.000 places». Mais, ?'qui aime bien châtie bien'', et, sur le chapitre du respect des délais et des normes de construction, il n'a pas hésité à critiquer des groupes chinois opérant sur le marché algérien du BTP. Ainsi, il a fait état de chantiers confiés à des entreprises chinoises qui accusent beaucoup de retard, alors que la qualité d'autres projets réalisés est mauvaise. Pour le ministre de l'Habitat, qui doit poursuivre un gigantesque chantier de plus d'un million de logements de différentes formules à livrer dans moins de 20 mois, avec des capacités de production limitées à moins de 100.000 logements/an, ?'la diversification des partenaires va accentuer la concurrence, et lancer la compétition entre les différentes entreprises sur le marché national». Dans cette perspective, des discussions sont engagées avec plusieurs pays européens et arabes pour la réalisation de ce programme avec en toile de fond des accords de partenariat avec des groupes spécialisés dans le BTP. Un accord a été déjà trouvé avec le Portugal selon la formule de partenariat du 51-49% en matière d'investissements étrangers en Algérie, selon M. Tebboune qui a assuré que les entreprises portugaises qui vont intégrer le marché algérien du logement vont travailler selon ce principe. Les entreprises portugaises qui vont être intégrées dans ce type de partenariat auront un plan de charge consistant : environ 50.000 logements à réaliser. En échange de cette ?'générosité'' du gouvernement, elles prendront en charge la formation du personnel algérien notamment les jeunes dans le domaine des nouvelles techniques de construction. » Nous allons travailler sur la même ligne pour conclure des accords du même type avec d'autres pays», a souligné le ministre de l'Habitat. Il a en même temps tiré un trait sur l'ancienne politique pratiquée jusque-là en matière de partenariat dans le domaine de l'habitat. ?'L'Algérie n'est pas intéressée par des partenariats avec des entreprises qui se contentent de réaliser certains projets et partir avec notre argent, mais plutôt avec des partenaires solides qui s'installent ici pour une longue durée, ce qui permettra la formation de nos jeunes, avec un transfert de savoir-faire».